Nabaz'mob, notre opéra pour 100 lapins communicants s'est installé à Beauvais jusqu'au 22 octobre dans le cadre du Festival Oise en Scènes consacré au dialogue entre arts et sciences. Antoine et moi étions passés repérer les lieux avec Marie Rouhète, nommée depuis à Montreuil, et Josette Galiègue, conservateur en chef du Musée Départemental, avant de nous envoler pour Tallinn. L'architecture et l'acoustique de la salle Thomas Couture permet d'étaler les petits robots wi-fi sur toute sa surface sans avoir besoin de les sonoriser, donnant ainsi plus de profondeur à la musique et à la scénographie.


Dix-neuf spectateurs maximum à la fois, sécurité oblige, juchés sur une estrade recouverte d'une confortable moquette noire légèrement éclairée en rouge, assistent au spectacle plongé dans l'obscurité. Toutes les vingt-cinq minutes les lapins proposent une nouvelle interprétation de l'œuvre.
La cour de l’ancien Palais des Evêques-Comtes de Beauvais, au pied de la cathédrale, où sont installées la pièce Monster Happy Tapes de Colin Ponthot et d'amusantes petites poteries sur tige de fer, nous plonge dans un univers à la Lewis Carroll que n'importe quel lapin aimerait traverser ! Au premier étage du musée où les nôtres entonnent leur chœur, tantôt céleste tantôt abyssal, les draps blancs qui recouvrent les œuvres les transforment en gentils fantômes. Quand la magie opère les siècles se confondent.