70 Multimedia - mai 2006 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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lundi 29 mai 2006

Extrait de Nabaz'mob


Un petit extrait du film tourné par Françoise Romand est en ligne !
Voir billets des 11, 13, 17, 27, 28 mai ainsi que celui du 23 septembre.

dimanche 28 mai 2006

Après coup (du lapin)


Après une création, on se sent souvent vidé. L'hyperactivité cède à la nonchalance, la déprime succède à l'euphorie. Une sorte de mollesse vous envahit, on n'a plus envie de penser au passé, mais on est encore incapable d'envisager l'avenir. No man's land d'un dimanche retrouvé. Il faut se reconstruire. Je doute de savoir ne rien faire. Laisser passer un jour sans blog ? Pas si simple, question d'entraînement.
Alors défilent quelques flashs de la veille. La salle est comble, tout se passe bien. Libération nous interviewe et prend des photos trois minutes avant l'entrée des spectateurs. Antoine ayant fait des corrections de dernière heure pour corriger les bugs, nous découvrons pour la première fois l'opéra des lapins en même temps que le public. On entendrait une mouche volée, mais ce sont les premières notes qui résonnent dans le ventre des bestioles. Lorsqu'un bébé commence à babiller ou à pleurer, difficile de savoir, je susurre à Antoine qu'on va se retrouver avec une nouvelle interprétation de 4'33 tant la salle est silencieuse et les premières mesures délicates (thank you Mr Cage). Et puis ça monte, les lapins s'ébrouent, la musique enfle doucement, à la fois calme et inquiétante. Ouf, c'est passé. Le miracle a eu lieu. Nous saluons au milieu de nos petits interprètes. J'entame mon speech avec la voix de Bugs Bunny, enchaînant avec quelques explications succintes : la partition à trois portées, oreilles-lumières-musique, est la même pour tous les lapins qui se décalent aléatoirement sur une durée de dix secondes, c'est comme si on passait la main sur un tableau fraîchement peint et qu'on l'étale sur dix mètres ! Je termine en envoyant des carottes à la salle, histoire de dégeler l'ambiance compassée de ce genre d'événement, une remise de prix...
Voilà, c'est fini, nous savons déjà quelles améliorations apporter aux futures représentations. C'est trop chou, il faut recommencer. On nous propose une version à mille lapins, Antoine dit qu'on pourrait rallonger le spectacle, il faut donc voir grand, le lapin-garou rôde dans les coulisses... C'était drôle de voir tous les spectateurs allongés autour du podium en train de prendre des photos avec leurs téléphones portables...
Je me dis qu'il faut regarder ailleurs, alors je monte sur le toit, histoire de changer d'angle. Même si le paysage ne peut se déplacer, le temps file devant moi, jour après jour. J'aime le mouvement.

samedi 27 mai 2006

Nabaz'mob, opéra pour 100 lapins communicants (3)


Les dés sont jetés, c'est ce soir à 20 heures dans la grande salle du Centre Pompidou pour la soirée de clôture du Web Flash Festival. Les carottes sont cuites, on ne peut plus rien modifier, les 100 lapins sont en place, apportés par leurs propriétaires pour participer à l'événement. Certains les ont customisés, ajoutant un sourire, une banane (Elvis), une culotte en dentelle (Cocotte), une guitare, des lunettes noires, une cravate ou des autocollants anthropomorphiques... Nous aurions dû nous méfier en rédigeant le programme, certaines bestioles prennent un malin plaisir à se décaler prétextant que l'œuvre "joue sur la tension entre communion de l'ensemble et comportement individuel". Alors ?! L'aléatoire fait bien partie du jeu, et le résultat ressemble tout de même à ce que nous avions à peu de choses près imaginé. C'est seulement hier soir que nous avons entendu tous les Nabaztag ensemble interpréter notre étrange opéra. Sur la photo, on aperçoit la silhouette d'Antoine Schmitt qui installe la minuscule webcam renvoyant une image géante sur l'écran tendu derrière la meute. Le dernier filage était très émouvant, chacun retenait son souffle. Françoise Romand ayant filmé les répétitions, nous espérons pouvoir donner une petite idée de ce spectacle lagomorphique à celles et ceux qui n'auront pas pu venir ou avoir de la place. Hallucinant !

vendredi 26 mai 2006

L'ardoise


Sur son nouveau site, Nicolas Clauss présente un petit film de sa dernière installation interactive, L'ardoise. "Au travers de dessins et d’entretiens enregistrés, près de 300 jeunes adolescents expriment leurs perceptions du monde. Les paroles s’entremêlent, les dessins viennent s’afficher et s’effacer comme sur une ardoise, une fresque interactive, à la fois poétique et sociologique, qu’animent les mouvements des spectateurs. par un dispositif interactif de capteurs de chaleur." C'est une œuvre participative, de la même veine que J'ai dix ans ou De l'art si je veux.

dimanche 14 mai 2006

Évocation de Bilal


Étrange ambiance sous les Ponts-Couverts de Strasbourg, on se croirait dans une bande dessinée d'Enki Bilal, qui vient de sortir son troisième acte, Rendez-vous à Paris, aussi abscons que les précédents. Le dessin est beau, mais le scénario est toujours aussi confus et ampoulé. Mystique païenne du XXIième siècle... Les statues qui hantent les sous-sols du XIIIième menant au MAMC évoquent un monde parallèle, où hommes et dieux parlent le même langage, au risque d'être changés en statues pour l'éternité... Encore plus étrange, le sous-terrain débouche en réalité sur l'ENA !

jeudi 11 mai 2006

Nabaz’mob, opéra pour 100 lapins communicants (1)


Continuer à écrire ici chaque jour me semble compromis d’ici la fin du mois. Je m’efforcerai de publier quelques infos ou d’afficher certaines images malgré le travail considérable que je vais devoir exécuter ces temps prochains.
À la composition de la musique du film sur le Maghreb intitulé Le Banquier, le Maréchal et le Missionnaire, réalisé par Jocelyne Leclercq et monté par Robert Weiss pour la Cinémathèque Albert Kahn (fondateur des Archives de la Planète), s’ajoute un nouveau module pour les Petits Repères (réalisation surletoit.com, animation Mikaël Cixous). Tout cela est très excitant.
Last but not least, Nabaz’mob, un opéra pour 100 lapins communicants, composé et réalisé avec Antoine Schmitt (coproduction de la société Violet et du Web Flash Festival) ! Cette hallucination lagomorphe requérant la présence sur scène de 100 bestioles va susciter un appel à participation auprès des heureux possesseurs de Nabaztag. L’idée d'ouvrir la soirée de clôture du Web Flash Festival par ce spectacle inattendu est de sa directrice, Guylaine Monnier. Antoine était déjà l’auteur du design comportemental de Nabaztag comme j’en étais celui de son design sonore. Olivier Mével, l’heureux papa de cet immense clapier, et Maÿlis Puyfaucher, la voix du lapin, sont évidemment concernés au premier chef ! Ce grand délire musical, chorégraphique et lumineux sera créé le 27 mai prochain au Centre Pompidou. C’est tout proche et on en reparle très bientôt.

Voir, entre autres, le billet du 13 mai, celui du 23 septembre et le site consacré à Nabaz'mob.

jeudi 4 mai 2006

Atelier de didactique visuelle aux Arts Décos de Strasbourg


Chaque année Olivier Poncer me fait venir dispenser la bonne parole du design sonore aux Arts Décos de Strasbourg. Son atelier de didactique visuelle (département de communication visuelle) est unique en France et les étudiants y sont toujours passionnés. Je les occupe pendant le concours d'entrée. Cette fois les étudiants de troisième année, tous entrés directement en septembre dernier sur équivalences après des BTS, travaillent sur un jeu sur les petites bêtes de la maison, acariens, poux, fourmis, blattes, etc. ! C'est agréable de travailler avec des illustrateurs ou des graphistes préoccupés par le sens, et pas seulement par l'esthétique. Au sous-sol, Michael Gaumnitz dirige pour eux les cours de vidéo. J'aime beaucoup revenir chaque année, même si cette région gastronomique peut devenir un cauchemar pour qui souhaiterait perdre un peu de poids... On croit rêver !