70 Multimedia - décembre 2012 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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vendredi 21 décembre 2012

Le Météore


Dans Le Météore l'anticipation salue le passé de mon père.
Publié par Stellarque, le nouveau numéro du fanzine de science-fiction aborde la collection mythique Série 2000 des Éditions Métal qu'avait cofondées mon père, avec le coauteur du Matin des magiciens, l'écrivain Jacques Bergier. Didier Reboussin reprend l'article que j'avais rédigé sur les nombreuses activités de l'aventurier que fut mon père, Jean Birgé, apportant quantité d'informations littéraires que, de mon côté, j'ignorais. Reboussin souligne également que mon père fut probablement le seul à livrer une chronique traitant de musique et SF pour la revue Satellite. Grâce à ses recherches j'apprends que les couvertures furent dessinées par mon oncle Gilbert Martin avec l'aide de ma tante Arlette, sous le pseudonyme de GAM.


Quinze ans avant la célèbre collection argentée Ailleurs et Demain conçue par Paco Rabanne, ils avaient ensemble imaginé des livres métallisés, cuivre, or ou argent. Cela n'en rapporta probablement pas tant, vu que mon père changea ensuite une fois de plus de métier ! Reboussin met aussi l'accent sur les écrivains phares de la collection, Charles et Nathalie Henneberg (la véritable plume du couple alors qu'il signait seul !), Ferdinand Lecoublet dit Jean Lec, Robert Collard dit Lortac, Pierre Versins, Albert et Jean Crémieux, Jean Rousselot dit Christian Russel, Claude Yelnick, Adrien Sobra, etc., dont il décrit les étonnants pédigrées. Mon père dédaignait le fantastique où où l'on peut inventer n'importe quoi, pour se passionner pour les romans d'anticipation qui préjugent de l'avenir. Engagé politiquement dès ses plus jeunes années, il se battit toute sa vie pour que certains monstres ne reviennent jamais. Rien d'étonnant à ce qu'il me donna tôt à lire Demain les chiens et le livre de Bergier et Pauwels...

vendredi 14 décembre 2012

Dépaysages en duo avec Jacques Perconte


Demain samedi au Centre Mercœur j'interpréterai avec Jacques Perconte une version en duo de Dépaysages, notre spectacle expérimental où les images de l'un inspirent l'autre et réciproquement. Si Jacques jouera de ses savantes compressions comme il le faisait lorsque nous étions trois à l'orchestre, je dois repenser totalement ma manière d'intervenir. Il m'est en effet impossible de compter sur les sons de qui que ce soit lorsque je dois charger un programme ou passer d'un instrument à un autre. Cette gymnastique aussi physique qu'intellectuelle m'oblige à jongler, me servant de mes mains, de mes bras, de mes coudes et parfois même du bout de mon nez, pour effectuer une transition délicate ou un passage radical. Je choisis donc certains instruments que je peux faire tourner et laisser seuls un instant pendant que j'en connecte de nouveaux. Si la flûte, la trompette à anche ou une guimbarde accaparent tous mes membres, je bloque parfois les touches de mon clavier avec la languette de capuchons de stylos ou je laisse tourner une séquence sur le Tenori-on ou le Kaossilator. Demain j'en profiterai pour tester quelques ambiances plus réalistes qui se mêleront aux transpositions poétiques que la musique suscite. De son côté Jacques expérimentera de nouvelles combinaisons et projettera sur grand écran les sublimes images dont il a le secret.
I.R.L. Performances au Centre Mercœur, 4 rue Mercœur, 75011, samedi 15 décembre à 21h.
Au même programme, 5 steps de Kostik Animal (Christophe Tostain) et Let's go to town! de Demolecularisation (Project_Singe), soit Jérôme et Jean-François Blanquet.
Paf : 5€

jeudi 13 décembre 2012

La machine à rêves de Leonardo gratuite sur l'AppStore



Voir s'inscrire cette icône sur votre iPad est le signe indubitable de la mise en ligne de La machine à rêves de Leonardo da Vinci sur l'AppStore. Sortis vainqueurs de la course d'obstacles qu'ont représentée les derniers mètres, nous poussons un soupir de soulagement béat. J'avais tenu un Journal de la création dans cette colonne, discours de la méthode dévoilant les arcanes de l'œuvre réalisée avec le plasticien Nicolas Clauss et programmée par le développeur Nicolas Buquet. Considérée évidemment de mon point de vue, puisque je me posais essentiellement des questions de son et de musique, même si ma vigilance s'exerçait aussi autour du scénario et de tous les détails techniques et artistiques qui parfois m'échappaient. Sonia Cruchon, notre dévouée et zélée coordinatrice de production, y passa ses jours et ses nuits...
... Jusqu'à la publication du site Internet davincireve.surletoit.com dédié à l'application pour iPad2 et iPad3, réalisé par le collectif Surletoit, à savoir également le graphiste Mikael Cixous et le développeur Patrick Joubert.



Aux côtés de la galerie d'images fixes, captures-écran prises pendant les tests, résident la présentation en page d'accueil, les dernières nouvelles, nos biographies, les crédits de l'équipe, un film démo sans paroles, et un didacticiel en images dont un film explicatif. À ce propos je ne saurais trop vous conseiller son hilarante version anglaise et l'italienne, plus sensuelle ! Nous espérons maintenant que La machine fera le tour du monde, puisque, exclusivement musicale et picturale, elle est universelle... L'application étant gratuite, il serait dommage de ne pas l'essayer pour découvrir les rêves de Leonardo da Vinci en vous les appropriant. Vous entrerez alors dans un monde contemplatif où vous pourrez fabriquer vos propres tableaux, les envoyer à vos amis par mail, FaceBook, Flick'r, etc. dès que vous en aurez saisi la richesse. Plus vous manipulerez doucement la machine plus vous en contrôlerez les rouages, vous approchant des émotions qui nous la firent construire...

mardi 4 décembre 2012

La Machine à rêves de Leonardo à la 3ème soirée *di*/zaïn


Aujourd'hui mardi a lieu la première présentation publique de La Machine à rêves de Leonardo da Vinci, application iPad gratuite. L'œuvre purement artistique et hautement interactive est réalisée avec Nicolas Clauss et produite par la Cité des Sciences et de l'Industrie. Cette troisième soirée *di*/zaïn organisée par les Designers Interactifs se déroule donc à 20h au Divan du Monde à Paris, mais uniquement sur inscription. J'ignore s'il reste de la place, mais l'évènement, gratuit, est très couru et la salle de 500 places est toujours pleine à craquer. Ce soir, présenteront également des projets liés à la thématique "Écritures" : Étienne Mineur, Sylvie Tissot, Djeff Regottaz, Frédéric Bourgeais, Cécile Portier, Camille Pène, Samuel Petit, David Meulemans, Camille Bloomfield.
Pour une fois je n'improviserai pas mon texte, ou du moins pas dans les grandes lignes, aussi vous le livre-je ici en primeur avec un long extrait du film qui sera projeté. Une démonstration en direct sur l'iPad nous aurait semblé moins explicite car le public est si nombreux qu'il serait difficile de voir mes doigts sur la tablette, et donc de comprendre la relation entre mes mouvements et la projection sur les grands écrans accrochés au Divan du Monde.
Que cela ne vous empêche pas de venir ! J'improvise toujours plus ou moins, et surtout il y a tous les autres intervenants. Soirée passionnante assurée ! Vous pouvez également suivre la soirée en direct depuis chez vous...

Avec Nicolas Clauss nous avons gagné un appel d’offres de la Cité des Sciences et de l’Industrie pour une application iPad en marge de l’exposition actuelle sur Léonard de Vinci. La demande était purement artistique, sans but pédagogique. Nous avons ainsi imaginé une MACHINE A RÊVES comme si on proposait à Leonardo de créer pour l’iPad. Nous nous sommes inspirés de son goût protéiforme tant pour les arts que pour les sciences. Le souhait étant de propulser sa cosmogonie au XXIe siècle. Leonardo était peintre certes, mais il s’intéressait autant à l’anatomie, à l’urbanisme, aux animaux, aux machines volantes, il a inventé un nombre incroyable d’instruments de musique, il composait, touchait à tout mais ne terminait jamais rien.
Nicolas Clauss a réalisé les images, je me suis occupé de la musique.

N.B.: demain mercredi à 19h, changement de pratique, Nicolas Clauss me rejoint à la Soirée Siggraph pour une présentation plus longue, cette fois tous les doigts en direct sur la tablette tactile. Entrée également gratuite et inscription tout aussi obligatoire. Au menu, SpirOps et à nouveau les fameuses Éditions Volumiques pour lesquelles Sacha Gattino et moi jouons les designers sonores. Cité des sciences et de l'industrie à la Porte de la Villette, dans le cadre des Rencontres Start Up et Recherche, Agora – Carrefour numérique (niveau – 1).



Le texte qui colle au film, ici sans fioritures, ci-dessous reproduit :

On commence par incliner les couvercles où sont inscrits l’aide et les crédits. On peut jouer avec. S’ouvre alors LA BOÎTE À SECRETS. Incliner la boîte pour faire tomber les petits papiers arrachés au nouveau codex. Les chocs sur les bords produisent des pizzicato. On touche les petits papiers. On les tient appuyés pour avoir des notes tenues. Et on peut y mettre tous les doigts sans problème. Le dernier échantillon qui tombe dans la fente oriente le choix du rêve.

L’univers de Nicolas Clauss se dévoile avec LE PROJECTEUR DE RÊVES. On mixe d’un doigt : le niveau de chaque instrument du quatuor à cordes est proportionnel à la surface de chacune des quatre images affichées. Chacune est composée d’une image fixe et d’une boucle vidéo. La cinquième image fixe occupe tout l’écran. Caressez le lentement ! C’est très sensuel ! Laissez-vous aller à la contemplation… On perturbe le rêve d’un double-tap, l’ambiance se transforme, à l’image comme au son. J’évite d’appuyer sur l’un des coins qui apparaissent lorsqu’une image est plein cadre si je ne veux pas basculer dans la dernière étape…

… LA RENAISSANCE DU PEINTRE. Ses outils sont le zoom avant et zoom arrière, la rotation, les déplacements horizontaux et verticaux, le double-tap. En déplaçant le doigt horizontalement je fais pivoter l’une des couches de l’image sur un axe, verticalement l’image est incurvée (générant, par dessus l’orchestre à cordes, des sons électroniques). Je peux effectuer une rotation avec deux doigts (la boîte à musique joue tant que je ne retire pas mes doigts). J’écarte les doigts ou je pince pour flouter (on entend des cris d’animaux). Avec un double-tap à l’intérieur du hublot, je change l’une des deux images fixes ; à l’extérieur, autour du hublot, c’est la vidéo qui change (et en même temps les boucles de cordes qui sont la base de l’orchestre). Le violoncelliste Vincent Segal joue également de l’arbalète, un prototype unique conçu par Bernard Vitet… Il y a un nombre incroyable de médias pour renouveler infiniment l’expérience et les émotions qu’elle suscite. Le bouton en haut à droite nous ramène aux petits papiers pour choisir un nouveau rêve.

Les brûlures indiquent les rêves déjà entrevus… Enfin, il serait injuste de ne pas citer le collectif Surletoit qui nous a permis de réaliser nos rêves, à savoir le développeur Nicolas Buquet, le graphiste Mikaël Cixous et surtout Sonia Cruchon qui a dirigé corps et âme notre petite équipe. Nous remercions particulièrement Yves de Ponsay et Claude Farge à la Cité des Sciences pour leur confiance. Ultime détail : l’application est gratuite !