Les fêtes de la rentrée se suivent, mais ne se ressemblent pas. Nous avons commencé vendredi soir par l'anniversaire de Mina rue St Maur. C'est sympa, mais je ne connais personne et le niveau de la musique empêche de s'immiscer dans les conversations. Je dois avouer que je ne comprends toujours pas pourquoi il est d'usage de faire hurler le son dans de mauvaises chaînes que personne n'écoute, alors que tout le monde semble avoir envie de discuter ou de faire connaissance. Pour danser, cela peut s'expliquer, mais sinon ? Dans le meilleur des cas, on ne peut attraper qu'une extinction de voix. Dans ces circonstances, je choisis une situation de repli, style squatter la cuisine, ce soir-là la terrasse, en plein air depuis que Mina et Aldo ont fait sauter le toit du hangar pour contempler les étoiles...
Plus tard, boulevard de Ménilmontant, Elsa a réuni toute une bande de copains et copines dont nombre de musiciens, et ça joue, grave ! Les guitares manouches succèdent aux chants russes tandis qu'Antonin accompagne les uns et les autres au piano. Cela fait vraiment plaisir d'écouter tous ces jeunes gens bœufer ensemble. Il y a du cœur, et du cœur à l'ouvrage. L'atmosphère est légère, aérienne. Le jazz bat son plein. I can't give you anything but love, baby ! Je ne sens plus ma fatigue. La soirée s'achèvera à plus de 6 heures du matin, mais tout de même sans nous.
Le lendemain, nous remettons cela pour l'anniversaire de Claire et de son père, Paul, au pavillon danois de la Cité U. Il joue de la guitare hawaïenne, chante des chansons vietnamiennes et les petites filles s'invitent à danser, laissant les garçons faire canapé, comme d'hab ! Celui qui connaît les danses de salon est certain d'emporter le morceau, je comprends mon père, sacré noceur... Lorsque ce fut mon tour, je me rattrapai avec la tchatche, raison probable pour laquelle la musique m'a toujours indisposé en société. Soit on l'écoute, soit on l'éteint. Soit on danse, soit on s'éclipse. Rien ne vaut le chant des cigales ou le bruit de la ville endormie, susurrais-je aux oreilles d'une demoiselle.