Bernard et moi avons rendez-vous aux Studios de la Seine pour mixer la musique de l'octuor avec les documents d'archives que Pierre-Oscar rapporte de Bruxelles. Nous reprenons tout le mix avec Fabrice Maria de manière à intégrer musicalement les voix et les ambiances réparties sur seize nouvelles pistes. Au lieu de baisser tout l'orchestre, nous pouvons ainsi atténuer tel ou tel instrument. Je suis impatient de découvrir le film monté, car je n'ai encore rien vu ni entendu. Nous avons seulement précisé les endroits où le monteur du film pouvait coller de nouveaux sons.
Je prépare la facture dans le même mouvement, car je n'aime pas que le dossier traîne ensuite. Besoin de tourner la page et de se pencher sur les nouveaux projets. Nous nous débrouillons pour ne jamais être en retard de livraison, aussi espérons-nous la même célérité de la part des services comptables de tous nos clients. Nous restons fragiles, surtout si nous devons avancer les frais techniques, les transports ou les salaires des musiciens. Au moins, nous n'avons pas à nous inquiéter de la solvabilité de la Communauté Européenne qui a commandité le clip de cette après-midi ! Il doit être diffusé dans les 27 pays qui la composent. Comme une réflexion en miroir sur cette union, Libération publie ce matin sur trois colonnes une photo toute rouge de nos cent lapins qui annonce le billet de demain. N'étant plus à un paradoxe près, Lors m'a surnommé en breton "Roué ar c'honifed" !
Bernard arrive en Harley comme d'hab, P.O.L. a troqué sa brouette contre une rame de métro et je replie mon vélo. Ça descend sans arrêt depuis la Porte des Lilas, mais ce soir il faudra remonter. Je prends mon temps, ça va plus vite.