Francis m'envoie ce petit film d'une machine musicale telle que j'aime en inventer ou en consommer. Cet ensemble dont j'ignore le nom comme celui de son concepteur (je me demande s'il ne figurait pas dans un dvd que j'ai offert à Xavier Boissarie du temps où nous travaillions ensemble sur Le Bal) rappelle nos Forever de Time ou FluxTunes (lecielestbleu.org), le Tenori-on de Yamaha et tout le musée des instruments de musique mécanique. Les balles me font penser aux gouttes de notre Pâte à son, mais notre système est beaucoup plus iconoclaste puisque chaque goutte garde sa hauteur en se promenant dans le circuit et c'est l'instrument qu'elle rencontre qui lui donne son timbre. Dans un tout autre domaine, je me souviens du film de Fischli et Weiss, Der Lauf der Dinge et du Zwei-Mann-Orchester de Maurizio Kagel. J'ai l'impression que l'on pourrait rester des heures hypnotisé par les mouvements répétitifs. Ou comment se laver la tête à sec.
Les instruments de musique mécanique portent en eux une partie de mes rêves d'enfant : le Meccano en métal avec lequel je n'étais pourtant pas très doué, le train électrique qui circulait dans l'appartement mais que je devais démonter chaque soir après avoir passé la journée à l'installer, les machines qui ne servent à rien, construites avec tous les appareils cassés de la famille et que j'appellerai plus tard sculptures, objets de récupération réagencés jusqu'à constituer des œuvres enregistrées, la musique qui joue toute seule, muée seulement par mon imagination...