70 Musique - octobre 2012 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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samedi 27 octobre 2012

Grand Bazar chez l'habitant


Le 30 septembre 2012, Ève Risser et Antonin-Tri Hoang me demandèrent de filmer quelques extraits de leur spectacle offert aux amis à l'issue des Portes Ouvertes de Bagnolet chez la peintre mc gayffier. Emballé, j'en captai l'intégralité avec mon petit Lumix, y compris plusieurs pièces interprétées dans la quasi obscurité. Le lendemain, je sélectionnai quelques passages lumineux, mais fus incapable de réduire le montage à moins de 15 minutes. Pour l'EPK (Electronic Press Kit) on verra plus tard ! Prenez le temps de ce retour en enfance projeté dans le futur. Délicieusement régressif et furieusement prometteur.


"Créé en octobre 2011 à la Dynamo Banlieues Bleues, ce Grand Bazar est un véritable spectacle, une invitation dans la chambre de deux musiciens. Tout y est organisé selon une logique mystérieuse, des règles établies par ces deux enfants terribles qui ont choisi de se servir dans le répertoire de quatre compositeurs : Ligeti, J.-S. Bach, Carla Bley et Aphex Twin, moins comme hommage que comme jouets à assembler, déconstruire, casser, réinventer."
Ève Risser (piano, piano préparé, harpsichord, piano-jouet, flûte) et Antonin-Tri Hoang (saxophone alto, clarinette, clarinette basse, flûte) sont rejoints au final par la violoniste Lucie Laricq et le flûtiste Jocelyn Mienniel...

vendredi 26 octobre 2012

Piazzolla! par l'ONJ : Piazzolla ?


Le nouveau programme de l'ONJ est une réussite. Les arrangements de Gil Goldstein donnent à l'Orchestre National de Jazz une cohésion timbrale envoûtante. Pour cerner cet homogénéité il a privilégié les vents, laissant aux claviers et à la guitare le rôle de soutien, fonction dévolue aux instruments virtuels dans les orchestrations actuelles. Mi refugio met en lumière le quintet formé par le multi-flûtiste Joce Mienniel particulièrement mis en valeur tout au long de la soirée, l'altiste Antonin-Tri Hoang dont les nuances nous ont fait chavirer à la Gaîté Lyrique, le baryton Matthieu Metzger avec un solo de systalk box très fusion, le ténor Rémi Dumoulin et le trompettiste Sylvain Bardiau, tous marchant comme un seul homme bien que le tango se danse à deux. Les uns et les autres doublent sur d'autres instruments, clarinette, clarinette basse, soprano, flûte alto, trombone à pistons, etc. La rythmique du bassiste Sylvain Daniel et du batteur Yoann Serra emportent les harmonies riches et subtiles écrites par Goldstein qui aurait souhaité transposer le son du bandonéon à l'orchestre.
C'est là que le bât blesse. Si nous avons le texte, manque à mon goût le prétexte. Car concert et album s'intitulent Piazzolla!, Astor de son petit nom ayant signé presque toutes les pièces. On assiste au magnifique concert d'un big band de jazz qui a perfectionné sa sonorité d'ensemble depuis quatre ans sous la houlette de Daniel Yvinec, Ma qué c'est (pas) la loumière Tan-go pour citer Bobby Lapointe, car l'on ne retrouve absolument pas l'Argentin, l'un des compositeurs contemporains les plus originaux du XXe siècle. La sexualité du tango et la cravache cinglante font tout autant défaut. Astor Piazzolla joue les lanceurs de couteaux quand l'ONJ joue sur du velours. Goldstein n'aurait-il pu utiliser la puissance du piano d'Ève Risser, le Fender trafiqué de Vincent Lafont et la guitare électrique de Pierre Perchaud pour faire bouger les jambes des danseurs et nous donner le frisson ? Il manque fondamentalement à sa vision l'irrévérence avant-gardiste que la personnalité de Piazzolla sut imposer au monde entier.
L'ensemble nous en fait heureusement entendre de toutes les couleurs, mais la coupe ressemble à celle qu'un Nord-Américain inflige à la culture du Sud, l'édulcorant dans l'espoir de la rendre universelle en négligeant ce qu'elle a de sanguine. Si l'on oublie la référence à Piazzolla dont il ne reste que les notes, c'est un travail somptueux. Après tout, c'est ce qui compte. La soirée fut exquise, avec un orchestre mieux servi par la balance que sur le CD au demeurant très agréable (Jazz Village, dist. Harmonia Mundi).

mardi 23 octobre 2012

Court-circuit, en duo avec Ravi Shardja


Une femme se plaint que l'électricité de l'appartement où elle vit est complètement à refaire. Son budget ampoules est colossal. Elle doit les changer tous les quinze jours. Comme nous pestons contre les ampoules soit-disant économiques dont la lumière blafarde donne une allure morbide à ce qu'elles éclairent, encore une belle arnaque, et que nous complimentons l'ambre clair de son lustre, elle nous révèle qu'elle achète ses ampoules à filament en Angleterre, car même en Allemagne elle a du mal à en trouver. Françoise s'étonne que cela fonctionne car les Anglais sont toujours en 110 V. La femme nous assure que cela n'a pas d'importance, mais que la mauvaise qualité de l'installation les fait claquer sans arrêt. Sceptique, je me renseigne. Il m'est confirmé que le moindre court-jus ferait disjoncter tout l'appartement ou du moins sauter l'un des fusibles. Je suis étonné que son bricolage tienne quinze jours, le 220 V grillant les bulbes british comme qui rigole.

J'ai attendu six mois pour annoncer Court-circuit, le dernier album enregistré au Studio GRRR, un duo improvisé avec Ravi Shardja (écoute et téléchargement gratuits). Avant chaque publication je demande évidemment le feu vert des musiciens avec qui je travaille. Cela prend parfois du temps. Ravi avait apporté sa mandoline électrique et un mélodica. La musique du groupe Gol, dont il fait partie, me ramène aux premières années d'Un Drame Musical Instantané, bricolage inventif un peu destroy. En enregistrant je pense au jeu du roman de Cocteau, Les enfants terribles, dont Jean-Pierre Melville tourna l'adaptation. À la fois tendre et cruel. La photo de la pochette prise au garage me soufflera le titre des cinq morceaux : Monocycle, Deux roues, Sur trois pattes, Déviation, Ex Aequo. La progression est évidente. Si ce 20 avril 2012 est électrique j'ai l'impression d'entendre deux écureuils galopant imperturbablement chacun dans sa roue motrice. Et ça roule !

samedi 20 octobre 2012

Rite de passage


Mission accomplie : la balance terminée, nous avons pris le temps d'aller nous dégourdir les jambes jusqu'au Passage Pommeraye. À droite sur la photo, l'enseigne de Photomaton Services nous a échappé. Je retourne l'iPhone vers nous. Clic clac du tac au tac. J'aurais dû avoir la même présence d'esprit en demandant à ce que le concert du Pannonica soit enregistré ou enclenchant mon nouveau petit Nagra. Mais non, concentré sur notre entrée en scène dans l'obscurité, j'ai oublié. Claude Lévi-Strauss hantait les loges : comme Vincent Segal exhibe son élégante veste pleine de poches due au tailleur de l'anthropologue, Antonin-Tri Hoang sort Tristes tropiques de sa musette. Je leur raconte les matins où nous croisions le vieux monsieur rue des Marronniers. Son évocation marquera cette première.

Le Tenori-on dessine ses notes de lumière. Confort d'écoute dû au niveau sonore calibré sur la puissance acoustique du violoncelle et de la clarinette basse. Une partie de plaisir encore plus agréable qu'annoncée. Vincent et Antonin-Tri sortent de l'ombre après le prologue radiophonique de la Mascarade Machine. Zapping France Culture. Face à moi, les deux encyclopédistes s'en donnent à cœur joie. Leurs instruments tissent une toile harmonique merveilleuse. Il est rare que je garde à l'oreille ce qui fut improvisé. Dans le TGV qui me ramène à Paris je me repasse les meilleurs moments comme s'ils avaient été enregistrés. Dans la pièce qui précède l'entr'acte je transforme le son de mes camarades avec le H3000, peignant des nuages spectraux qui les enveloppent. Je me vois les écouter. On plane.

Le trio avec piano préparé fonctionne au delà de nos espérances. La boîte à musique de l'array mbira insiste sur le lyrisme et la tendresse de notre ensemble. Le public semble s'amuser autant que nous. Blues au ballon de baudruche, pop à la Sigur Rós, samba du XXIe siècle, musique d'un film que nous avions composée, rien n'était prévu. Nous prenons date pour une séance de studio qui immortalisera nos élucubrations oniriques. Entre temps nous aurons joué Dépaysages à Montreuil le 18 novembre prochain, avec les images travaillées en temps réel du vidéaste Jacques Perconte.

vendredi 19 octobre 2012

Birgé Hoang Segal au Pannonica de Nantes ce soir


Aurais-je le temps de faire un saut passage Pommeraye ? J'imagine mal jouer à Nantes sans passer par ce lieu magique immortalisé par Jacques Demy. Cette fois-ci, c'est pourtant serré. Départ de Paris à midi et retour tôt samedi avec, entre temps, le voyage, l'installation de tout mon attirail, balance, dîner, concert, et on remballe ! À cette heure-là les grilles seront fermées. Lola sera partie hanter quelque boîte de nuit. Le marchand de télés se sera coupé la gorge. On ira se coucher.

L'annonce du concert de ce soir au Pannonica stipule :
Jean-Jacques Birgé (Un d.m.i.), Vincent Segal (Bumcello), Antonin-Tri Hoang (ONJ) représentent trois générations de musiciens marquant de leur empreinte l'invention à la française, une musique innommable qui, selon les sources, serait cousine de toutes les autres, mais ne ressemblerait à aucune. Ces encyclopédistes passent les pratiques anglo-saxonnes au filtre européen des bois (violoncelle, clarinette basse), du système D (instruments originaux) et des autres arts. Le trio compose des instantanés qui tiennent de la conversation avec une attirance pour les timbres extraordinaires, un appétit de constructeurs et une soif de cinéma dans laquelle Wilder, Buñuel, Lynch et Godard leur souffleraient leur texte. Leurs sources sont aussi graves que drôles et lyriques. S'ils ignorent ce que leur amitié engendrera, les trois fildeféristes se sont entendus pour partager avec le public le vertige de la découverte, l'étonnement.
Antonin-Tri jouera du sax alto et de la clarinette basse, Vincent sera au violoncelle, j'ai résumé ma partie par "électronique portable et instruments acoustiques", sous-entendus Tenori-on, Mascarade Machine, Crakle box, H3000, Kaossilator, trompette à anche, guimbardes, harmonicas, etc., plus le clavier DAW que j'ai demandé pour pouvoir attaquer mes clones de piano préparé et d'array mbira...

Mon dernier passage au Pannonica date de 1999, mais il y a cinq ans les lapins de Nabaz'mob ont joué dans la salle du-dessus pour le festival Scopitone. J'aime bien Nantes.

jeudi 18 octobre 2012

Pépites en clips


Préparer un concert ne rime pas forcément avec répétition. Comme prévu, Vincent Segal et Antonin-Tri Hoang sont venus discuter du concert de vendredi au Pannonica de Nantes les mains dans les poches. Lorsque l'on va improviser ensemble il est plus important d'être sur la même longueur d'ondes que de griller ses cartouches. Le premier fixé au violoncelle, le second au sax alto et aux clarinettes, la variété de mon instrumentation structurera la soirée. Si la démonstration de mon piano préparé virtuel les convainc ils me font abandonner le Kaossilator de l'iPad pour l'original en dur. Ils adorent son côté brut et vintage quand sa version numérique sonne trop proprette. Le plaisir de nous retrouver en toute amitié nous fait digresser vers moult sujets extra-musicaux qui constitueront probablement le terreau de notre inspiration. Avant de nous quitter nous évoquons les dernières trouvailles de chacun.
Je lance le mouvement avec le folk rocker Sixto Rodriguez découvert grâce au Glob de Jean Rochard. L'arrangement de Sugar Man est étonnant. J'ai l'impression de me reconnaître dans les effets spéciaux ! Je dégotte ses deux albums de 1970 et 1971, un live de 1998 enregistré en Afrique du Sud où le Mexicain fut un héros anti-apartheid sans le savoir, trois singles, et surtout le film suédois de Malik Bendjellouls qui sortira en France le 26 décembre prochain. J'y reviendrai forcément...


Vincent sort de sa manche une version live de ‪L'enfant, la mouche et les allumettes‬ de Jean-Claude Vannier dans un show de Roland Petit accompagnant la collection automne/hiver 1971 d'Yves Saint-Laurent. Décoiffant ! Et ça passait à la télé... Cette version est encore meilleure que celle de L'enfant assassin des mouches, l'album écrit sur un conte de Serge Gainsbourg. Quel couturier aurait aujourd'hui un tel toupet pour choisir la musique de son défilé ?


Je n'ai pas l'habitude de faire suivre les séquences YouTube, mais Vincent continue avec la version de Gangster of Love enregistrée à Brême en 1976 par son auteur, Johnny "Guitar" Watson, ahurissant ! Ce morceau écrit en 1957 avait été repris par le Steve Miller Band dans le magnifique album Sailor qui est un de mes préférés de l'époque psychédélique. L'extrait explique bien pourquoi Johnny "Guitar" Watson était le guitariste préféré de Frank Zappa. Appréciez aussi les silences !


On termine pour aujourd'hui avec Sam's Boogie de Magic Sam, disparu en 1969, histoire de remettre les pendules à l'heure dans l'histoire de la guitare électrique. Du papier de verre !

jeudi 4 octobre 2012

Arnaque, poison ou réalité augmentée ?


J'ai souvent rêvé de devenir le Airto Moreira de la chanson française. Comme Airto Moreira, percussionniste, entre autres, de Miles Davis sur l'album Bitches Brew, personnalisait les morceaux en ajoutant du persil aux orchestrations, j'adorerais saupoudrer les arrangements avec quelque gimmick de mon invention. Ces épices rares donneraient une couleur inédite à la musique, un petit quelque chose de plus, une perspective. J'imaginerais des sons électroniques ou bruitistes adaptés à chaque chanson, narratifs ou purement sensibles. Insuffler une brise cinématographique dans la musique à l'image des artistes qui soulignent leurs interprétations d'un jeu dramatique.
Il y a quelques années, directeur artistique pour le chanteur mahorais Baco, j'avais mixé les klaxons d'un embouteillage à la section de cuivres pour une chanson sur la pollution, fait traverser l'océan indien à un voilier encerclé d'oiseaux marins, lui avait donné la réplique grâce à la voix de personnages qu'il évoquait, autant de contrepoints en forme de contre-champs, voire de hors-champ. Aucune illustration redondante, mais l'installation d'une dialectique qui multiplie les lectures. Une autre fois, j'avais recréé une scène de film pour un cover de Sorry Angel de Gainsbourg par le guitariste Jef Lee Johnson avec la comédienne Nathalie Richard. Ou imaginé de courts interludes pour les trois albums du somptueux Chronatoscaphe commémorant le quart de siècle du label nato. Etc.
Hier après-midi, le violoniste Lucien Alfonso est passé au studio pour que j'ajoute des sub-basses à l'enregistrement d'un morceau du premier album du Toukouleur Orchestra. Avec juste un sax et un violon certains arrangements sonnent comme la section de cuivres de Soft Machine sur des rythmes afro ! Les années 70 ont laissé de sacrées traces. Nous avons ensuite fabriqué des sons supersoniques, entre jet et cosmos, trafiquant sa voix avec l'Eventide H3000 et terminé la séance avec les suraigus d'un supposé satellite et la fraise d'un dentiste. J'ignore si nous avons atteint le nirvana annoncé par le titre, mais j'ai eu un peu de mal à redescendre pour écrire mon article.
Nous n'avions pourtant usé d'aucun expédient, ni végétal, ni chimique, ni même sonore, puisque nous n'avons encore jamais testé les drogues sonores d'I-Doser. Ces centaines d'épices aux noms évocateurs s'écoutant au casque seraient susceptibles de produire des effets comparables à certains hallucinogènes, émotions orgasmiques et autres produits illicites qui font chavirer le ciboulot. Arnaque, poison ou réalité augmentée, allez savoir...

mercredi 3 octobre 2012

Leonardo bouge encore


Pour celles ou ceux qui suivent ce blog depuis sept ans ou moins, je plonge aujourd'hui dans une énième analyse du processus de création que j'ai coutume de nommer discours de la méthode.
Lorsque l'on compose ou que l'on crée quoi que ce soit, on croit parfois tenir du solide mais il suffit d'un courant d'air pour que tout s'évapore. Ainsi, depuis juin, je suis certain de tenir la musique principale de l'œuvre que nous construisons pour iPad avec Nicolas Clauss. Il s'agit même du fondement de la méthode que j'ai choisie. J'ai d'abord écrit quatre petites pièces inspirées de la Renaissance, voire de morceaux composés par Leonardo da Vinci lui-même. Elles doivent servir comme canevas à tout le reste, sans ne jamais être diffusées telles, mais retravaillées selon des processus pervers dont j'ai le secret. Même tonalité de mi bémol pourtant, idée aussi sotte que grenue qui n'arrangera pas Vincent Segal dont aucune des cordes ne pouvait sonner à vide, et même tempo de 100 à la noire. Il fit aussi des merveilles avec l'arbalète, le violon alto électrique en laiton et plexiglas construit par Bernard Vitet avec Raoul de Pesters.
Les 78 notes isolées que j'enregistre moi-même pour la première partie éminemment interactive en découlèrent, et je diffusai au casque les quatre pièces à mon camarade violoncelliste pour qu'il improvise de courtes boucles pour la seconde partie. Là-dessus, je monte, mixe et nous venge pour ne conserver que le quatrième essai, le plus lent, associant 27 boucles, jusqu'à quatre par quatre, dans des combinatoires quasi infinies. Les ambiances que j'enregistre pour la cinquième piste s'avèrent beaucoup trop chargées et je dois les remplacer par des décors aux propriétés aussi évocatrices que narratives. Chez moi cela signifie que l'auditeur peut se faire son propre cinéma, d'autant qu'en les diffusant avec des images aussi variées que celles de Nicolas les effets de sens se multiplient à foison. Je tenais donc les deux premières parties, persuadé que la troisième s'appuieraient sur les quatre pièces écrites à l'origine du projet commandé par la Cité des Sciences et de l'Industrie.
C'était sans compter la bande-annonce réalisée par Sonia Cruchon, notre infatigable et zélée chef de projet. En en composant la bande-son je me rends compte que je tiens la musique de La machine à rêves de Leonardo da Vinci. C'est le titre de l'œuvre. Je recycle pour la partie III les ambiances écartées de la II et jette à la poubelle trois des quatre pièces initiales qui n'ont en fait rien donné de bon depuis le début. La quatrième suit le même chemin, mais au moins je m'en suis servi.
Je ne jette jamais rien, ni ne critique, sans proposer une solution plus convaincante. Les 14 boucles réalisées avec les cordes transformées par le H3000, un effet brintzingue programmé par mes soins, jouent alors le rôle d'orchestre pour que j'y superpose des instruments concertants en relation avec les différentes couches graphiques programmées par Nicolas Buquet. Les tests orientent mon choix vers une flûte roumaine en bois, la trompette à anche, une boîte à musique parfaitement en phase avec l'objet virtuel finalisé par Mikaël Cixous, un glassharmonica un peu en avance sur son temps, un marimba pour les parties rythmiques et un chœur qui me permet d'intégrer la voix humaine au projet. Petit aperçu très bientôt dès que la bande-annonce est en ligne !