70 Musique - février 2015 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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vendredi 27 février 2015

À travail égal salaire égal


Pour le concert de résurrection d'Un Drame Musical Instantané le 12 décembre dernier au Théâtre Berthelot de Montreuil j'avais choisi la discographie du groupe comme colonne vertébrale, ma présentation orale de chaque disque devenant la partition de notre improvisation en sextet. Je racontai donc des petites histoires sur et autour de chacun, évoquant notre camarade Bernard Vitet à qui nous rendions hommage. Avec le temps, ce qui nous avait énervé à l'époque de notre collaboration quasi quotidienne nous fait rire aujourd'hui. Son esprit aiguisé, son lyrisme à la trompette, la qualité de son écriture et son amitié indéfectible nous manquent cruellement.
La première partie du spectacle se référait aux six vinyles du Drame tandis que la seconde trouvait prétexte dans six de nos CD. À travail égal salaire égal était notre troisième vinyle et le premier avec le grand orchestre, une quinzaine de solistes que nous avions réunis à l'origine pour un hommage à Béla Bartók. Le soir de la première, le vendredi 13 novembre 1981, dans ce même Théâtre Berthelot, Bernard avait décidé au dernier moment de diriger le Trio Impair avec des gants blancs. N'ayant pas répété ganté, lorsqu'il voulut tourner la première page de sa partition, tout autour de lui s'envolèrent les feuilles que j'essayai tant bien que mal de rassembler à quatre pattes. À la fin de Crimes Parfaits nous avions cherché à remplacer le scoop polar enregistré quai de la Rapée par une action live ; notre camarade avait donc choisi de tirer une salve de pistolet mitrailleur à la place. Tout est allé très vite. L'orchestre s'arrête, Bernard ouvre une grande valise à l'avant-scène, en sort l'arme qu'il braque sur le public, toutes les lumières s'éteignent, les flammes jaillissent dans l'obscurité. Quelques spectateurs ont évidemment très mal vécu l'expérience, même si ce soir-là fut le premier grand succès du Drame. L'enregistrement de La preuve par le grand huit en est issu.


À travail égal salaire égal de 2014 n'a pas grand chose à voir avec ce qui l'a inspiré. Seules les chansons du programme ont respecté les partitions originales. J'attaque ici au Tenori-on suivi par Francis Gorgé à l'iPad tandis que Hélène Sage joue d'un violon que je lui ai prêté, Hélène Bass est au violoncelle, Antonin-Tri Hoang au sax alto et à la clarinette basse, Francisco Cossavella aux percussions. Je termine avec une de mes premières flûtes acquise dans les années 60 !

jeudi 26 février 2015

Bird et l'oiseau


Croit-on encore que le petit oiseau va sortir quand Bird glisse son œil à la caméra ? C'est un plan fixe et muet, contrechamp et contretemps des seules secondes synchrones que l'on pensait avoir de Charlie Parker jouant à l'image. Il y a quelques années la technologie a permis de resynchroniser deux morceaux complets, enregistrés en studio et filmés sans le son dans le studio du photographe Gjon Mili. La photo prise par Paul Nodler fait partie des 54 inédites de 1950 réalisées lors de cette Mili's Session où Charlie Parker et Coleman Hawkins interprètent ensemble Ballade avec Hank Jones au piano, Ray Brown à la basse et Buddy Rich à la batterie, suivi de Celebrity avec seulement l'oiseau à l'alto où ses yeux laissent filtrer quantité d'expressions...


Sur le double DVD Improvisation présenté par Norman Granz, lors de cette Mili's Session on trouvera également Ad Lib par le trio sans les souffleurs, rejoints ensuite par Lester Young au ténor et Bill Harris au trombone sur Pennies From Heaven, remplacés enfin par Ella Fitzgerald, le trompettiste Harry "Sweets" Edison et le ténor Flip Phillips sur Blues For Greasy. Le reste des séances figurent Duke Ellington à la Fondation Maeght en 1966 pour un Blues For Juan Miró avec l'artiste catalan lui montrant ses sculptures, Count Basie au Festival de Montreux en 1977 ainsi que Oscar Peterson avec les trompettistes Dizzy Gillespie et Clark Terry, puis Joe Pass en 1979, Ella Fitzgerald la même année, un portrait de Norman Granz par Nat Hentoff, des rushes de la Mili's Session, des entretiens et Jammin The Blues, le premier film de Granz et Mili de 1944 avec Lester Young, Red Callender, Harry Edison, Barney Kessel, Jo Jones, Illinois Jacquet, Marie Bryant, etc. !


Une autre photo de Nodler m'a intrigué. Bird dort, couché sur une table, son corps tordu, posé comme un saxophone. Le rideau suggère un nouveau contrechamp, renvoyant à l'inconfort d'une époque où la ségrégation raciale était encore légalement en vigueur dans plus de la moitié des États-Unis.

mercredi 25 février 2015

La peur du vide


La peur du vide est la seconde création radiophonique commandée à Un Drame Musical Instantané par Didier Alluard et Monique Veaute pour France Musique. Didier Alluard avait d'abord remplacé Alain Durel à la direction de la création pour la musique au Ministère de la Culture où les choses se gâtèrent après son départ. Avec Françoise Degeorges, Monique Veaute était l'une des têtes chercheuses de l'antenne. Si USA le complot était illustré musicalement par essentiellement des musiques existantes, enregistrements de films et témoignages tout aussi rares, cette seconde émission diffusée le 1er juillet 1983 était clairement une création du Drame. Alain Nedelec avait soigné le son des deux émissions et Bernard Treton, qui nous assistait, nous regardait avec ses petits yeux plissés et amusés chaque fois que nous avions une idée saugrenue.
Pour cette Fréquence de nuit "Nuit noire" nous avions entre autres demandé le Bösendorfer Imperial, un tam tam et une grosse caisse symphoniques, des timbales, des cloches plaques et une flopée d'instruments percussifs ou bruitistes stockés au sous-sol de la Maison de Radio France, car à l'époque le Pool de Percussion était intelligemment dans les murs de la Maison de la Radio. Bernard Vitet avait choisi trompette, violon, percussion, piano, trompette à anche et double bombarde. Francis Gorgé oscillait entre guitare électrique, guitare basse, synthétiseur analogique, flûte, percussion et piano. Quant à moi, je m'éclatais aux synthétiseur PPG Wave 2.2, piano, trombone, trompette, trompette à anche, flûte, guimbarde et percussion.
Mais ce n'est pas tout, car nous avions profité de notre présence à la radio pour insérer Die eiserne Brigade d'Arnold Schönberg, Ionisation d'Edgar Varèse, Camille Saint-Saëns improvisant au piano Samson et Dalila, La damnation de Faust, Pandemonium et la Sérénade de Hector Berlioz, Joue-moi de l'électrophone de Charles Trenet, Monsieur William par les Frères Jacques, À bout de souffle de Claude Nougaro, Monsieur Bebert de Georgius, Anna la bonne de Cocteau par Marianne Oswald, La guêpe de Bernard Vitet, le rêve de Robert Desnos mis en ondes par lui-même, Légitime Défense, Guillaume Appolinaire, Michel Poniatowski, Jean-Paul Sartre. Une femme est une femme, Masculin Féminin, Tristana, Le testament du Dr Mabuse, Dial M for Murder, L'éclipse, Le parfum de la dame en noir, Underworld USA, Pick Up on South Street, Shock Corridor, Naked Kiss, Le trou, Le testament d'Oprhée. Et Un drame musical instantané avec M'enfin, plus Le malheur avec tout l'orchestre !


L'intégralité de La peur du vide est en écoute et téléchargement gratuits sur drame.org ! En fin d'émission nous avions cette fois choisi la version de Django Reinhardt et Stéphane Grapelli de La Marseillaise qui terminait les émissions la nuit à 1 heure du matin, laissant un vide qui aujourd'hui ferait peur à n'importe quel responsable.

vendredi 20 février 2015

Rideau !


Christian Taillemite a publié son reportage photo de la résurrection d'Un Drame Musical Instantané sur le site Citizen Jazz. C'est chouette de voir Hélène Sage à la flûte basse ou avec le frein qu'elle a fabriqué à partir d'un modèle de Bernard Vitet. Il ne manque qu'un instrument autour du cou d'Antonin-Tri Hoang pour qu'il me rappelle Roland Kirk. Sacré souvenir pour le jeune percussionniste Francisco Cossavella qui nous a rejoints de justesse sans nous connaître ! Accrochée à son archet, Hélène Bass est sérieuse comme une papesse tandis que Francis Gorgé transformé en guitar hero me lance des coups d'œil amusés pendant que je joue du Tenori-on, du hou-kin ou des sons bizarres que je génère via mon clavier.


Après une évocation du premier vinyle du Drame nous attaquons le second morceau par les chiffres du loto de M'enfin qui ouvrait notre Rideau ! Dix autres vidéos du concert sont visibles sur ma chaîne YouTube.

Photo N&B : Christian Taillemite

mercredi 18 février 2015

USA le complot


L'énergie qui émane de USA le complot est incroyable. Nous n'y étions pas allés avec le dos de la cuillère. En 1983 Didier Alluard et Monique Veaute commandent une création radiophonique à Un Drame Musical Instantané. Cette période inaugurée par Louis Dandrel et Alain Durel est souvent appelée "L'âge d'or de France Musique". Le 17 juin, est diffusée cette émission de plus de deux heures signée Bernard Vitet, Francis Gorgé et moi-même. En voici la bande-annonce :


Pour cette Fréquence de nuit "made in USA" le programme annonce :
Mothers of Invention God Bless America. Musique des Indiens Navajos. Batteries d'ordonnance du Corps Expéditionnaire de Rochambeau. John Ford et Samuel Fuller. Chant Peyotl des Sioux Yankton. Revendications des tribus indiennes. Galant 7th de John Philip Sousa. Buffalo Bill avec Jean Négroni. Témoignages de Jean et Geneviève Birgé. Le jugement des flèches, musique de Victor Young. Chant de femmes du Burundi. Aretha Franklin Mary Don't You Weep. Steve Reich It's Gonna Rain. The Last Poets New York New York. Colette Magny Oink Oink. Ruben and The Jets Almost Grown. News On The March. Jimi Hendrix Star Spangled Banner. Charles Ives chante They Are There. Rocker par Charlie Parker en soutien au Parti Communiste Américain. Thelonious Monk et Miles Davis Bag's Groove. Albert Ayler Spirits Rejoyce. Cathy Berberian Stripsody par Marie-Thérèse Foy. Le Journal de Wall Street sur la culture française. Bertolt Brecht devant la Commission des Activités Anti-Américaines. Johnny Guitar, Vera Cruz, Un roi à New York, Tex Avery, Underworld USA. Humphrey Bogart, James Cagney. Johnny Hallyday La bagarre, Serge Gainsbourg Comic Strip, Michel Jonasz Big Boss, Karen Cherryl La marche des machos, Adriano Celentano 24000 baisers, Nina Hagen, Los Bravos Black is Black, Pyramis, YMO, Ryo Kawasaki and The Golden Dragon. Miles Davis Solea. Harry Partch chante The Letter. Spike Jones Hawaïan War Chant. Terry Riley et John Cale Church of Anthrax. Laurie Anderson From The Air. Charles Ives Variations on America… Mais le mieux est d'écouter l'intégralité de ces deux heures en écoute et téléchargement gratuits sur drame.org !


À cette époque, la fin des émissions était systématiquement signifiée par La Marseillaise, c'était de circonstance en l'occurrence ! Nous avions choisi la version de Berlioz pour ce soir et celle de Django Reinhardt et Stéphane Grapelli pour la seconde création qui sera diffusée deux semaines plus tard, un polar intitulé La peur du vide, mais ça c'est une autre histoire. Quant à l'illustration, je l'ai honteusement découpée dans une œuvre du streetartist Nils Westergard.

lundi 16 février 2015

Trop d'adrénaline nuit


Résurrection inattendue d'Un drame musical instantané. Après 32 ans j'avais dissous le groupe faute de combattants. Francis Gorgé l'avait quitté en 1992, Bernard Vitet avait cessé de souffler en 2004, ses dernières compositions datant de 2007. Seul rescapé de notre collectif, j'avais finalement décidé de me produire sous mon nom en 2008. À la mort de Bernard en 2013, chacun avait joué avec son groupe tandis que Hélène Sage était bloquée à Toulouse, aussi avions-nous décidé de remonter le Drame pour un soir lorsque l'occasion se présenterait. L'invitation de Patrice Caillet à la Semaine du Bizarre tomba à propos. Pour ce concert exceptionnel nous étions accompagnés du saxophoniste-clarinettiste Antonin-Tri Hoang, du percussionniste Francisco Cossavella et de la violoncelliste Hélène Bass. Je n'avais pas joué avec Francis depuis son départ, avec la grande Hélène depuis 1997, avec la petite Hélène depuis 1983 et le jeune argentin remplaçant au pied levé Edward Perraud, souffrant, n'a même pas eu le temps de faire une balance ! Le seul avec qui je joue régulièrement est Antonin. L'aventure était risquée, car si le spectacle suivait la chronologie discographique du groupe tous les morceaux, hormis les chansons préparées par Hélène Sage et Francis, étaient improvisés. Entre chacun j'illustrai notre histoire de petites anecdotes amusantes. Avec le recul même les drames nous font rire.


C'est dans ce même Théâtre Berthelot à Montreuil que nous avons joué maints ciné-concerts dans les années 70 et créé le grand orchestre du Drame en 1981. Alain Longuet, Françoise Romand, Armagan Uslu ont filmé depuis la salle avec leurs petites caméras, me permettant de monter des séquences pour une fois dans leur intégralité. Mieux que l'audio seule, la vidéo aide à percevoir les mouvements musicaux. Il est néanmoins préférable de brancher le son sur des enceintes plutôt que de se contenter des enceintes criardes de l'ordinateur.

jeudi 12 février 2015

Fréquences sublimes


Filmés "roots" comme par des amateurs appliqués et passionnés, évitant souvent les commentaires pour laisser parler les images et les sons, ces field recordings ont plus de charme que bien des documentaires peaufinés et formatés. Axés sur la musique traditionnelle des pays visités, ces récits de voyage s'attardent sur le contre-champ de la vie quotidienne, révélant le paysage sonore et social contemporain où surnage la tradition. The Stirring of Thousand Bells de Matt Dunning oppose ainsi le gamelan javanais à la fête populaire du Festival Sekaten, un cours de danse dans le Palais Mangkunegaran se superpose à la vie nocturne de Solo.


Small Path Music est un voyage de Laurent Jeanneau filmé par David Harris sur les plateaux du Sud-Est asiatique à la frontière entre la Chine et le Laos. De rituels shamaniques en chansons d'amour le collecteur de sons commente sa démarche et ses rencontres. Le road movie s'axe sur les musiques rarement entendues des minorités ethniques qui risquent de disparaître rapidement.


Le film de Hisham Mayet, Vodoun Gods on the Slave Coast, dévoile diverses cérémonies vaudous du Bénin (ex Dahomey). On y découvre le culte Sakpata, dieu de la terre, de la variole et de la guérison, les Egoun-gouns, revenants du Royaume des Morts pour conseiller les vivants ou la police secrète des Zangbeto se déplaçant la nuit déguisés en meules de foin...
Ces trois DVD appartiennent au label de Seatle, Sublime Frequencies, dirigé par Alan Bishop des Sun City Girls, qui a déjà publié une centaine d’enregistrements en cd, vinyles et dvd en provenance d’Asie du sud-est, du Moyen Orient, du Maghreb et de l’Afrique. Une partie (dont ces DVD) est distribuée en France par Orkhêstra. Ils n'en révèlent pas seulement les musiques traditionnelles ou actuelles, mais aussi la vie quotidienne, "les curiosités, les petits riens « en voie de disparition », ceux-là même que les reportages s’échinent à gommer si scrupuleusement".


Les enregistrements de rue sont évidemment passionnants, mais ce sont les programmes radio qui me font le plus rêver. Certains sont des plunderphonics, zapping de séquences plus ou moins longues comme j'en réalise depuis les années 70, suite de mon enfance où je cherchais les bruits du monde sur les ondes courtes du gros Telefunken de mon grand-père. Radio Java, Radio Morocco (on y est transporté mieux qu'avec n'importe quel disque), Radio Palestine (cosmopolite à fond), Radio India, Radio Phnom Penh, Radio Sumatra, Radio Pyongyang (sous-titré Commie Funk and Agit Pop from the Hermit Kingdom !), Radio Thailand, Radio Algeria, Radio Myanmar, Radio Niger, Radio Vietnam... Au catalogue on trouve aussi des albums trépidents du Syrien Omar Souleymane ou du Turc Erkin Koray, des groupes Inerane, Doueh, Bombino et des kitcheries délicieuses de la compilation birmane Princess Nicotine, la merveilleuse Bollywood Steel Guitar, le Choubi Choubi irakien, le guitariste égyptien Omar Khorshid, le Pop Yeh Yeh malais, 1970's Algerian Proto-Rai Underground et tant d'autres. Il existe d'ailleurs un DVD mp3 réunissant les 51 premières références dont beaucoup sont aujourd'hui introuvables car le label sort souvent en tirage limité. "Vivantes mais également vibrantes, humoristiques, souvent low-tech (parce qu’à l’exacte fréquence des pays traversés), plus proches de l’art audio que des projections « Connaissance du Monde » telles sont les productions Sublime Frequencies".

mardi 3 février 2015

Musique et design sonore pour le futur Centre des Congrès de Rennes


Avec Sacha Gattino nous formons de temps en temps un amusant numéro de duettistes lorsqu'il s'agit d'honorer des commandes. Après des concerts en trio avec le plasticien Nicolas Clauss et la formation du groupe El Strøm avec la chanteuse Birgitte Lyregaard, nous avons en effet cosigné la musique d'un clip pour une montre Chanel, le design sonore de l'exposition Jeu Vidéo à La Cité des Sciences et de l'Industrie et celui de l'application iPad Balloon des Éditions Volumiques pour lesquelles je viens de terminer le son des trois nouvelles applications de la collection Zéphyr avant de m'atteler au Monde de Yo-Ho, jeu de plateau avec pirates et iPhones...
Entre temps nous avons composé une musique entraînante illustrant la construction du futur Palais des Congrès de Rennes Métropole par Jean Guervilly, Françoise Mauffret, David Cras, Alain Charles Perrot & Florent Richard. Si les morceaux "à la manière de" sont toujours intéressants à réaliser, ils nous permettent de penser différemment. L'exercice de style portait cette fois sur Game of Thrones, demande explicite de notre client. Le travail 3D de Platform Motion (pour qui j'ai réalisé, entre autres, les bandes-sons de la DRPJ Paris Batignolles par Wilmotte & Associés SA et du Pavillon France de l'Exposition Universelle Milan 2015 par X-TU/ALN/Studio Adeline Rispal) montrant les différentes étapes de construction pour présenter le couvent des Jacobins est excitant. À nous de rendre actuelle l'anticipation ! Nous dansons d'un pied sur l'autre entre un passé héroïque et une prouesse technique de notre temps.


Le second film réalisé cette fois par Artefacto consiste en une visite des espaces intérieurs du futur Palais des Congrès. La musique est répétitive et cristalline. Le fil conducteur léger et contemporain déroule son fil d'Ariane de salle en salle. Des évènements sonores et musicaux viennent s'y poser comme les petits oiseaux sur les fils télégraphiques ou le linge propre qui sèche sous le vent.


Sacha vivant actuellement à Rennes, nous travaillons le plus souvent à distance. Le téléphone et Internet font partie de notre panoplie instrumentale. Nous nous envoyons les pièces du puzzle au fur et à mesure, les redessinant chacun son tour, intégrant les jongleries l'un de l'autre et réciproquement !