70 Musique - décembre 2015 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 31 décembre 2015

Birgé Contet Hoang - dernière livraison vidéo


Dernière livraison vidéo du concert du 12 novembre dernier au Triton, Les Lilas, du spectacle Un coup de dés jamais n'abolira le hasard avec l'accordéoniste Pascal Contet et le clarinettiste-saxophoniste Antonin-Tri Hoang, dont on retrouvera la version audio quasi intégrale sur drame.org en écoute et téléchargement gratuits. J'avais déjà proposé cet exercice de voltige, soit improviser le thème tiré au hasard par les spectateurs parmi le jeu de cartes imaginé par Brian Eno et Peter Schmidt, à d'autres musiciens et musiciennes avec qui nous nous étions déjà bien amusés. Ainsi se succédèrent Ève Risser et Joce Mienniel (album Game Bling), Birgitte Lyregaard et Linda Edsjö (Radio France et Atelier du Plateau), Médéric Collignon et Julien Desprez (Le Triton)...


Il n'est pas certain que nous ayons vraiment évité de briser le silence, mais nous l'avons cajolé. 5'02 dont le ton est donné par la trompette à anche, repris par la clarinette et l'accordéon avant que le H3000 enveloppe l'ensemble de ses nappes faussement électroniques. Elles ne sont en réalité que le prolongement de mon souffle...


Pas de doute ici, nous avons obéi scrupuleusement à la carte Be Dirty ! Jouer salement, c'est y mettre tous les doigts et la langue, lécher son assiette, envoyer la purée pour commencer en se disant que les deux autres devront bien s'en accommoder, c'est péter, roter, éructer, alors franchement en 5'17 nous aurions pu être plus crades...


Si certains jours les cartes sont avec nous, d'autres fois elles nous jouent des tours. Ainsi elles ne nous ont jamais posé autant de chausse-trappes que ce jeudi-là. "Utilisez des personnes non qualifiées !" annonce le dernier tirage, et nous voilà essayant de convaincre des spectateurs de se joindre à nous... Xavier Ehretsmann n'est pas musicien, il n'a jamais soufflé dans un saxophone, mais il connaît la musique pour être le producteur des Disques DDD et le disquaire du magasin La Source. Courageux, il grimpe sur scène et Antonin lui prête son alto tandis qu'il conserve sa clarinette. J'amorce au hou-kin, un violon vietnamien, avant de convoquer tout l'orchestre auquel se joint Pascal Contet. Dans ces occasions soit tu joues free, soit tu joues tzigane ; Xavier n'a pas vraiment le choix, et grâce lui soit rendue car il nous permet de terminer le concert en soulignant la participation formidable du public à ce projet acrobatique qui me fit grimper et dévaler l'escalier du balcon à toute vitesse entre chaque pièce.

Dernière livraison vidéo de notre trio improvisé, dernière livraison du blog avant la fin de l'année, je vous souhaite un bon réveillon, mais ne mettez pas de musique pendant le repas, cela gâche la nourriture, si elle est trop faible elle ne fait que brouiller les échanges, si elle est trop forte elle empêche les convives qui ne se connaissent pas de s'immiscer dans les conversations, si elle est créative elle doit s'écouter pour elle-même comme on lit un roman, comme on regarde un film... Plus tard, si vous aimez danser, alors ce sera le moment de choisir la musique qui convient, mais ce ne sera pas la mienne, à moins que vous attendiez le 29 janvier lorsque j'inviterai Bumcello à me rejoindre au Triton !

Photo © Gérard Touren
Vidéo : Françoise Romand et Armagan Uslu (caméras), JJB (montage)

vendredi 25 décembre 2015

Le Surnatural Orchestra, un remède contre le cynisme ambiant


D'abord une bûche, c'est Noël ! Le coup de hache du Surnatural donne le la d'une Ronde qui figurerait bien une nouvelle Carmagnole dans le climat liberticide de l'ultralibéralisme aux alibis sécuritaires...
Le Surnatural serait un orchestre festif, inventif, approximatif, collectif, if, if, si, si, s'il n'était d'abord joyeusement surnaturel, fanfarement pop et fanfaronnement conceptuel ! Chaque terme de cette pièce montée devrait être décortiqué, analysé, détaillé pour que l'on puisse goûter ce plat de résistance généreusement accompagné d'une cohorte de hors d'œuvre. Orchestre de scène, plus circassien que collet monté, le Surnatural ne rêve que plaies et bosses, numéros de voltige où le collectif retombe chaque fois sur le bon nombre de pieds. Passé à la fixation sur support pérenne, la bande imagine des objets uniques qu'aucun pirate ne pourra s'approprier sans perdre l'essence de leur démarche motrice.
Ainsi leur Profondo Rosso était inséré dans un somptueux et épais carnet graphique rempli d'images et de textes, notes sur un ciné-spectacle, où il y avait autant à boire qu'à manger. Cette exubérante gourmandise est peut-être leur principal défaut, car il faut parfois du temps pour ingurgiter et digérer ces plats du terroir, avalés d'une traite en apnée. Ronde, leur nouveau CD, est livré sur un tourillon de bois entre deux disques de feutre avec sérigraphie de Camille Sauvage. L'artisanat renvoie définitivement l'industrie à son stérile formatage.


Les 18 membres de cet orchestre solidaire, artistiquement dirigés pour l'occasion par le trompettiste Izidor Leitinger, ont cette fois fait appel à un directeur artistique extérieur, le néerlandais Ferry Heijne du groupe De Kift, histoire de rassembler les énergies sur un vecteur identifiable. Ainsi leur démarche collectiviste, fondamentalement politique dans une époque où l'individualisme atomise les velléités rebelles, est à l'image d'un réveil populaire indispensable pour lutter contre la maladie d'une société qui a perdu ses repères, hypnotisée par l'appât du gain jusqu'à y perdre la vie. Cette Ronde est de saison, "nous dansons sur un volcan !".

→ Surnatural Orchestra, Ronde, Collectif Surnatural, sortie seulement le 20 janvier 2016, CD-objet ou double vinyle à tirage limité... En concert les 20 et 21 janvier au Carreau du Temple, Paris, dans le cadre de Jazz Fabric

jeudi 24 décembre 2015

Birgé Contet Hoang - 2ème livraison vidéo


Jouer avec Pascal Contet et Antonin-Tri Hoang c'est s'attendre à l'imprévisible. Dit autrement, et c'est visible dans les vidéos du concert du 12 novembre dernier au Triton, Les Lilas, improviser avec ces deux musiciens incroyables c'est ne s'attendre à rien. Être surpris, découvrir, répondre, proposer, échanger, partager... J'aime rappeler que l'improvisation n'est rien d'autre que raccourcir le temps au minimum entre composition et interprétation.


Regardez Pascal jouer de son accordéon en intégrant tout ce qui le constitue tandis qu'Antonin outrepasse la consigne "Face à un choix jouer les deux" en alternant sans cesse ses trois instruments, clarinette, sax alto et clarinette basse. De mon côté j'associe des ambiances humaines et naturelles à un triple piano programmé en quarts et demis tons...


Après 7'30 de Faced With a Choice Do Both, je vous propose 1'49 de Destroy: Nothing... The Most Important Thing où je passe la voix de ma fille à la moulinette du Tenori-on pendant que Pascal Contet massacre quelques pièces du répertoire accordéonistique et qu'Antonin-Tri Hoang brise en petits morceaux une de ses anches préférées. Je ne suis pas sûr de n'avoir rien détruit, mais nous avons certainement attaqué ce à quoi nous tenons le plus !


J'illustre le blog d'aujourd'hui avec trois pièces d'un coup pour ne pas abuser du feuilleton musical, même si cela peut paraître un peu copieux aux oreilles non averties ;-) Ainsi Don't Be Afraid of Things Because They're Easy To Do, 3'30 où nous ne craignons pas de faire des choses faciles, clôt cette seconde mise en ligne de cette énième version originale du spectacle Un coup de dés jamais n'abolira le hasard dont on peut écouter et télécharger l'album complet sur drame.org. Face à mes rythmes électroniques attaqués au clavier, Antonin décide de ne jouer qu'une seule note et Pascal répète inlassablement ses gammes. La suite au prochain numéro...

Photo © Gérard Touren
Vidéo : Françoise Romand et Armagan Uslu (caméras), JJB (montage)

mardi 22 décembre 2015

Birgé Contet Hoang "Accumulation"


Jean Renoir racontait qu'il ne filmait pas des tranches de vie, mais des tranches de gâteau. J'ignore quel est le nom de la pâtisserie que nous confectionnons à l'énoncé du thème tiré au hasard par un spectateur le 12 novembre dernier au Triton, mais Accretion signifiant Accumulation, nous cuisinons illico un soufflet qui nous met en appétit.


En effet Pascal Contet attaquant à l'accordéon me souffle qu'il aimerait que je transforme le son de son instrument avec mon Eventide H3000. C'est un processeur d'effets extrêmement puissant dont j'ai préparé les programmes il y a près de trente ans et que j'utilise lors de presque tous mes concerts. Antonin-Tri Hoang bat aussitôt les œufs en neige avec sa clarinette basse qu'il délaissera pour la clarinette après que j'ai ajouté une radiophonie à l'édifice. Ce sont des extraits radiophoniques très courts datant d'il y a encore plus longtemps que l'Eventide. En musique le recyclage prenant des formes insoupçonnées, la cuisine nous offre des timbres inédits qui se superposent dans le temps, terminant cette pièce montée qui se déguste aussi vite qu'on l'a élaborée. Le tourbillon ne laisse ainsi rien voir qu'un envol de notes sucrées.

Photo © Gérard Touren
Vidéo : Françoise Romand et Armagan Uslu (caméras), JJB (montage)
Album Un coup de dés jamais n'abolira le hasard 2 en écoute et téléchargement gratuit sur drame.org

samedi 19 décembre 2015

Entrechats


En primeur, notre photo avec BUMCELLO qui seront mes invités au TRITON (Les Lilas) le 29 janvier 2016. Vincent Segal, Cyril Atef et moi-même jouerons ENTRECHATS... Pensez à RÉSERVER à l'avance car la salle est petite, même si on supprime les chaises du rez-de-chaussée pour faire un DANCE FLOOR !
Si vous préférez être assis les fauteuils du balcon offrent une vue plongeante sur le spectacle...

vendredi 18 décembre 2015

Le fantôme de John


Mathilde Morières a mis en ligne une première mouture du film sur son père, le musicien Jean Morières, compositeur, improvisateur et inventeur de la flûte zavrila, disparu brusquement en janvier 2014. Elle a découpé ce très bel hommage en trois parties : Épreuve #1-Rien n'est vraiment perdu, Épreuve #2-Depuis que je voyage en musique..., Épreuve #3-La mort tout le monde s'en fout, le vide qu'elle laisse, ça... Il commence avec le concert auquel neuf d'entre de ses amis participèrent un an plus tard avec le pianiste Florestan Boutin. Dans les parties suivantes Mathilde s'inspirera de la musique jouée ce jour-là pour s'enfoncer dans les archives qu'elle a filmées les années précédentes lorsque Jean était là. Le fantôme de John joue des strates du temps qui communiquent par des portes que l'on peut croire imaginaires, quatrième dimension où la musique prend la clef des chants. Cette première partie respire le silence : un solo de Jean à la flûte zavrila, l'enregistrement à Radio France d'Un bon snob nu avec sa compagne chanteuse Pascale Labbé qui rejoint ensuite le clarinettiste Sylvain Kassap avant que ne résonne la harpe de porte que j'ai accrochée sur celle des toilettes...


Agnès Binet et Jean à la zavrila entament la seconde partie, mais il est ensuite remplacé par le saxophoniste François Cotinaud à la clarinette, le guitariste Jérôme Lefèbvre et la même accordéoniste tandis que nous partons en ballade, tant dans le montage qui s'accélère que dans les paysages géographiques et musicaux qui se succèdent. La fantaisie de Jean se révèle alors autant que ses préoccupations philosophiques et poétiques. Mathilde nous interroge tous les deux à Bagnolet sur l'époque de notre adolescence, avec Scotch entre nous deux qui se laisse caresser voluptueusement. Antoine et Fani, frère et sœur de Mathilde, se joignent à la délicate sarabande...


Jean accorde ma harpe de porte avant que nous répondions à Mathilde sur la créativité et la liberté. Jean aimait inventer des aphorismes et déconner sérieusement. À mon tour j'adapte l'une de nos interminables discussions pour clavier sampleur. La mort rôde sans que nous y prenions garde. Les bestioles le sentent. Eddy Bitoire, le double moqueur de Jean, ne fait que de brèves apparitions, pas assez à mon goût, tant ses provocations caricaturales étaient spirituelles et drôles. En clôture du concert au Conservatoire de Clichy-la-Garenne nous soutenons tous ensemble Pascale qui craque de la cruelle absence de Jean. Mais Mathilde le fait revivre par ses images et par la musique, une lande éternelle où nous allons de temps en temps voir là-bas si nous y sommes ou comment nous y serions, accostant alternativement aux rives du deuil et des naissances.

jeudi 17 décembre 2015

Une nouvelle Semaine du Bizarre


La Semaine du Bizarre organisée au Studio Berthelot à Montreuil s'est achevée cette année par une série de concerts épatants, terme qui sied à ces spectacles inattendus qui sortent de l'ordinaire. Tandis qu'Arnaud Rivière triture les boutons de ses machines bruitistes ou fait grincer des plaques de métal Thierry Madiot insuffle un courant d'air à des trompes les plus diverses, du trombone basse à d'immenses tuyaux télescopiques. L'air comprimé s'engouffre dans des ballons de baudruche qu'il pince ou vient frapper ses lèvres, sculpté comme si c'était une guimbarde. Je ne suis pas un grand amateur de noise, mais l'expérience est intéressante, même s'il manque à mon goût une forme globale qui échappe à cette accumulation d'instants expérimentaux.


La performance de Vania Vaneau fait d'abord souffrir tant elle pousse son corps au delà du raisonnable. Inspirée des transes chamaniques brésiliennes la danseuse construit une suite de rituels où elle joue sa peau quitte à la recouvrir d'une épaisse couche d'oripeaux dont elle renaît comme d'un cocon après l'avoir transformé en linceul. La nudité qui suivra se devine hélas alors, parcours formaté qui affaiblit la plupart des prestations qui y ont recours. Les poudres aux couleurs éclatantes lui permettent néanmoins de nouvelles mutations démoniaques pendant que Simon Dijoud continue à jouer imperturbablement de sa guitare électrique avec un calme olympien qui contraste habilement avec l'hystérie chorégraphique. Au milieu du spectacle une très belle accumulation sonore, cette fois enregistrée, renvoie à l'afflux de sens qui monte à la tête...


Pour composer sa Mnémotechnie sonore et musicale Vincent Epplay a superposé deux montages d'archives cinématographiques dont il traite le son en temps réel avec des pédales d'effets qu'il joue avec les mains. Les films entretenant tous un rapport au son, ils forment duo avec le musicien qui a structuré sa prestation en plusieurs séquences s'enchaînant sans temps mort. Epplay a choisi des extraits où les instruments de musique à l'écran semblent sortis d'un vieux film de science-fiction, propulsant la performance live hors du temps, comme si l'anticipation était l'affaire du passé ou que l'avenir n'avait jamais existé. L'humour qui s'en dégage est souvent symptomatique de la recherche du bizarre.

jeudi 10 décembre 2015

Survol pour ne pas y passer la nuit


Très vite parce que je ne voudrais pas y passer la nuit, ni manquer un seul jour (ça fait onze ans que je blogue quotidiennement sans faille, contre vents et marées...) !
Excellent concert de Das Kapital à l'Ermitage pour le lancement de leur nouvel album, Kind of Red, qui s'étoffe avec la scène ; son chaud et mat des saxophones de l'Allemand Daniel Erdmann, précision de jongleur du batteur tourangeau Edward Perraud, jeu incisif du guitariste danois Hasse Poulsen ; ils interprètent pour la première fois leurs propres compositions en s'inspirant du jazz, du rock, du blues, du folk, etc., tout en livrant une musique très personnelle, à la fois riche et épurée ; ils terminent en rappel avec une sensationnelle version ivesienne (néologisme relatif au compositeur américain visionnaire Charles Ives) de l'Internationale qui aurait dû être de saison, mais comme on marche sur la tête cela sonne comme du siècle dernier...
Passionnante rencontre avec la créatrice radiophonique Amandine Casadamont dont nous avons admiré la prestation live aux platines la semaine dernière au Silencio et qui devrait aboutir à une collaboration en 2016, excellente nouvelle... À cette occasion j'ai ressorti FluxTune, La pâte à son, Alphabet, Somnambules et surtout la Mascarade Machine !
Presque terminé le n°34 du Journal des Allumés du Jazz, excellente cuvée dans laquelle je me suis fendu de deux pages sur l'histoire du son d'Edison à Internet. Pas encore commencé le n°9 de la Revue du Cube sur le thème de la refondation qui devrait paraître aujourd'hui et pour lequel j'aborde La question sans réponse (nouveau clin d'œil ivesien). Dévoré une flopée de polars dont tous les Bernard Minier et Ian Manook, parfaitement adaptés aux transports en commun. À peine entamé le nouveau Schnock autour de Choron et Cavanna, mais il doit être aussi chouettement schnock que les précédents. Lu chaque lundi la newsletter du spirituel Philippe Dumez. Toujours en plein Crépuscule de l'Histoire de Shlomo Sand, forcément indispensable. Passé trop de temps à lire les commentaires des FaceBookiens. Désespéré devant le manque de perspectives politiques de trop de camarades qui n'ont plus que des visions à court terme...
Quitte à ne pas dire grand chose aujourd'hui, autant m'arrêter là, je développerai plus tard, la suite au prochain numéro...

Rappel : si vous désirez m'attraper au vol je serai ce soir à 20h30 au Cin'Hoche à Bagnolet pour la projection de Baiser d'encre, le film de Françoise Romand avec Ella et Pitr

vendredi 4 décembre 2015

Arles 2015, j'accompagnais en direct le Prix Découverte...


Les Rencontres d'Arles ont mis en ligne la présentation du Prix Découverte 2015, 10 travaux photographiques que j'accompagnai au clavier, à la trompette à anche, aux percussions et à l'harmonica. Exercice sur la corde raide de devoir passer sans transition d'un travail à l'autre, sans n'en privilégier aucun, en trouvant le ton qui colle chaque fois, surtout que chaque passage n'est constitué que d'une courte introduction de quelques secondes et une conclusion de moins d'une minute ! L'ensemble de la présentation ne dure ainsi pas plus de vingt minutes avec des nominateurs qui ne sont pas des professionnels de la scène, c'est le moins que l'on puisse dire ! Krzysztof Candrowicz présentait Anna Orlowska et Shilo Group, Louise Clements présentait Lisa Barnard et Robert Zhao renhui, Fannie Escoulen présentait Pauline Fargue et Julián Baròn, Claire Jacquet présentait Delphine Chanet et Omar Victor Diop, Francesco Zanot présentait Paola Pasquaretta et The Cool Couple. Les superbes jingles d'intro et de fin sont signés Grégory Pignot et Alia Daval, la projection de l'équipe de Coïncidence, le meneur de jeu est le nouveau directeur des Rencontres, Sam Stourdzé.


J'avais préparé mon instrumentation, mais j'improvise en fonction de l'instant, privilégiant musicalement la complémentarité à l'illustration. J'avais déjà accompagné le Prix Découverte en 2012, mais le duo avec Antonin-Tri Hoang me permettait de plus facilement passer d'un instrument à un autre. Directeur musical des Soirées de 2002 à 2005 puis de 2011 à 2014, j'ai accompagné en direct quantité de spectacles, sonorisé encore plus de séquences audiovisuelles enregistrées au préalable ainsi que des expositions de photos, engagé des musiciens extraordinaires à jouer sous les images géantes (Bernard Vitet, Didier Petit, Denis Colin, Philippe Deschepper, Éric Échampard, François Tusques, Jef Lee Johnson, Antonin-Tri Hoang, Ève Risser, Yuko Oshima, Linda Edsjö, Edward Perraud, Sacha Gattino, Michèle Buirette, etc.) et vécu des moments inoubliables avec Olivier Koechlin, Valéry Faidherbe, François Girard dit Gila et Céline Le Guyader qui étaient en charge des projections au Théâtre Antique, aux Arènes, aux Entrepôts SNCF ou dans la ville. Il semble qu'avec la nouvelle direction une page se tourne, mais que savons-nous de l'avenir ?

Le film

jeudi 3 décembre 2015

Nouvel album en ligne : Birgé Contet Hoang


Toujours gratuit en écoute et téléchargement, Un coup de dés jamais n'abolira le hasard 2 est le sixième album virtuel de 2015 à paraître chez GRRR. Il vient grossir une base de données de plus de 130 heures, soit près de 900 morceaux rassemblés en 65 albums qui peuvent s'écouter indépendamment ou sur la radio aléatoire. Pour celles et ceux qui préfèrent acquérir vinyles ou CD, le label n'est pas en reste !
Ni Antonin-Tri Hoang ni moi n'avions rencontré Pascal Contet avant de nous retrouver sur scène au Triton le 12 novembre dernier pour une nouvelle version de ce spectacle d'équilibristes. Les spectateurs sont invités à tirer le thème de nos improvisations à partir du jeu de cartes Oblique Strategies conçu par Brian Eno et Peter Schmidt.
J'avoue que ce fut le plus difficile à exécuter de tous les tirages. Les cartes étaient vachardes, nous suggérant des consignes les moins praticables ! Imaginez que nous eûmes à jouer : Demande à ton corps, Abandonne les instruments normaux, Court-circuit, Accumulation, N'ayez pas peur des choses, Détruisez rien du tout / la chose la plus importante, Qui en voudrait ?, En face d'un choix faites les deux, Préparation lente exécution rapide, Ne cassez pas le silence, Soyez crades, Utilisez du personnel non qualifié, etc. Mais mes camarades de jeu s'en sortirent à merveille, leur virtuosité élégamment camouflée derrière leur imagination. Antonin-Tri Hoang passait de la clarinette au sax alto avec la même aisance, Pascal Contet appuyant sur les boutons magiques de son accordéon en réponse à mes machines diaboliques. J'avais apporter mon clavier lourd qui pèse une tonne de timbres riches et variés, le Tenori-on avec lequel je détruisis la voix de ma propre fille, l'H3000 qui agrandit encore le soufflet de l'accordéon, la trompette à anche dont le son se rapproche de celui de la clarinette basse d'Antonin, et quelques autres trucs inattendus, sauf pour les habitués de mes facéties concertantes...
Comme après chaque concert où la musique n'est pas fixée à l'avance je ne découvre ce que nous avons joué qu'à la réécoute. Il me reste encore à monter le film que Françoise et Armagan ont tourné ce soir-là...