70 Musique - juillet 2016 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 26 juillet 2016

Frank Zappa, trois nouveautés posthumes


Trois albums de Frank Zappa sortent en juillet. N'en jetez plus ! La famille Zappa, qui s'entredéchire depuis la mort de Gail, sa veuve, ressort périodiquement des inédits, concerts et bandes de studio. Voilà de quoi alimenter le mange-disques sur la route des vacances ! Mais tous n'ont pas le même intérêt à mes oreilles nées un autre été sur une autre route, celui de 1968 de Cincinnati à San Francisco. Jazz Magazine avait publié en 2004 le récit de mon lien personnel à Frank Zappa, que je considère comme l'un de mes pères, chronologiquement après Papa, mais avant Jean-André Fieschi et Bernard Vitet.
J'ai commencé par Frank Zappa For President, compilation sur un thème peu connu en France de la part du compositeur, le terrain politique. Il ne s'agissait pas seulement de chansons satiriques, mais d'une implication citoyenne dans la vie de son pays qui le mènera à témoigner devant le Sénat ou à imaginer se présenter à l'élection présidentielle de 1992. Il poussera les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales, conseillera Vaclav Havel à son arrivée au pouvoir en Tchécoslovaquie, etc. Guy Darol a très bien raconté cette histoire dans son livre Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé ou Christophe Delbrouck aux mêmes éditions du Castor Astral. L'album inclut trois solos pour Synclavier dont une magnifique longue pièce tardive de 1993, Overture to “Uncle Sam”, un remix de Brown Shows Don’t Make It enregistré en 1969 et des versions en concert de When The Lie’s So Big et America The Beautiful en 1988.
Ce disque est un peu fourre-tout, mais il est plus surprenant que The Crux of the Biscuit, miroir live de la période Apostrophe enregistré en 1972-73, tricotage rock assez bavard qui n'apporte pas grand chose à l'édifice zappien. Totalement fan de ses débuts, je ne raccrocherai véritablement qu'à la fin de sa vie, lorsque Zappa pourra enfin réaliser son rêve de jeunesse en composant de la musique pour orchestre classique. De 1966 à 1972 chaque album était une révélation, radicalement différent du précédent. Le succès arrive ensuite et Zappa cherche à toucher un public plus large. Cela ne m'empêchera pas de continuer à acheter tout ce qu'il produit, mais il faudra que j'attende The Yellow Shark et quelques albums posthumes pour retrouver l'enthousiasme de mon adolescence.


Road Tapes, Venue #3, la troisième parution estivale, comble mes vœux, pas qu'elle soit révolutionnaire par rapport à ce que nous connaissons, mais parce qu'elle comble un vide discographique dans la saga des Mothers of Invention, entre le premier groupe, le plus loufoque, et le second, plus virtuose, mais sur le répertoire du précédent. Ian Underwood, au clavier et au sax alto, est le seul survivant de l'ancienne formule. Les chanteurs Howard Kaylan et Mark Volman, le claviériste George Duke, le bassiste Jeff Simmons, le batteur Aynsley Dunbar l'ont rejoint sous la baguette du maître pour deux concerts au Tyrone Guthrie Theater de Minneapolis en juillet 1970. C'est la formation du concert auquel j'assistai au premier rang du Gaumont Palace le 15 décembre 1970 avec en invité spécial le violoniste Jean-Luc Ponty. Ce fut aussi ma dernière rencontre avec Zappa, telle que je le racontai dans le chapitre 23 de mon roman USA 1968 deux enfants. Excellent chroniqueur à qui je dois le signalement de cet album, Franpi Barriaux conseille particulièrement la "suite" que constitue A Piece of Contemporary Music, The Return of The Unchback Duke et Cruising For Burgers, mais ce double CD embrasse des chansons de tous les premiers albums, de Freak Out à Chunga's Revenge, avec le guitariste au meilleur de sa forme, les deux chanteurs des Turtles, la rythmique de Dunbar découvert l'année précédente au Festival d'Amougies et le jazz qui pointe son nez avec George Duke. L'humour régressif est encore très présent, mais l'on sent poindre les ambitions nouvelles annonçant 200 Motels et la suite, plus virtuose que jamais.

mercredi 20 juillet 2016

Polyfree, free poli


Héberlué de ne pas trouver le nom d'Un Drame Musical Instantané ni le mien dans l'index de l'ouvrage Polyfree, la jazzosphère, et ailleurs (1970-2015), ensemble de textes réunis par Philippe Carles et Alexandre Pierrepont chez Outre Mesure, je m'étais un peu fourvoyé alors que nous étions présents, mais l'éditeur avait juste mal fait son boulot en omettant nos noms, hélas pas que les nôtres, dans son index. Pierrepont, véritable responsable de cette somme, qui s'avère de temps en temps se muer en soustraction, avait préféré traiter la chose par le mépris et l'arrogance plutôt que s'excuser simplement de ces petites erreurs, ce que j'ai attendu également en vain de son éditeur, Claude Fabre. Les journalistes et autres analystes supposés ont toujours mal supporté "la critique de la critique", version littéraire de L'arroseur arrosé telle que la pratiqua longtemps Pablo Cueco dans le Journal des Allumés du Jazz. Or un index est à un livre ce qu'un générique est à un film ou les crédits à un disque : oublier certains de ses participants est une faute grave alors qu'un peu plus de rigueur aurait permis d'éviter ce genre de bévue. L'un et l'autre se sont donc focalisés sur cette indexation lacunaire espérant décrédibiliser mon intervention (il est certain que j'avais l'air un peu stupide de nous avoir cherchés en vain alors que nous étions cités par l'exemplaire Xavier Prévost dans son article sur les tendances hexagonales) plutôt que sur l'absence incroyable de certains musiciens là où ils auraient du fondamentalement figurer.

Ainsi André Hodeir apparaît pour son rôle pédagogique dans l'article de Lorraine Roubertie Soliman, seule femme parmi 30 contributeurs (saluons tout de même Jean-Paul Ricard qui traite de la place des musiciennes dans ce monde machiste), mais Hodeir est absent de celui sur les rapports du jazz et de la musique contemporaine signé Ludovic Florin et ne figure pas non plus dans l'index qui comporte malgré tout 1700 noms. Dans cet article manquent également à l'appel Heiner Goebbels, Fausto Romitelli ou même Leonard Bernstein, pour ne pas parler de Stravinski ou Gershwin antérieurs à la période analysée. Idem pour les rapports du jazz avec le rap où le rôle de Tony Hymas est escamoté malgré Ursus Minor et quantité de projets où le caractère cross-over mêlant rock, jazz, rap, chanson, musique contemporaine en fait un héros exemplaire de ce que ce livre voudrait marquer. Il est compréhensible que les goûts de certains rédacteurs les poussent à ignorer des musiciens, mais il est inadmissible qu'ils réécrivent l'Histoire, surtout lorsque leurs articles se targuent d'une universalité encyclopédique.

C'est en cela que l'on reconnaît les origines scolaires des universitaires, victimes du storytelling des institutions qu'ils ont fréquentées. Lors d'un colloque de l'Ircam auquel j'assistai, toutes les dates avancées par les conférenciers étaient en retard de dix ans sur la réalité. Cela explique probablement mon absence de l'article de Marc Chemillier sur les rapports du jazz et des musiques électroniques que je ne manquai pas de souligner dans le blog où je rappelai les faits par le menu.

Mais les limites de l'ouvrage tiennent essentiellement à la longueur des articles, trop longs pour obliger le rédacteur à aller droit au but, trop courts pour développer ses idées sans aligner de fastidieuses listes à vous coller mal à la tête. Les fines plumes que sont Guy Darol (spécialiste de Frank Zappa), François-René Simon (avec l'abécédaire de l'AACM) ou Philippe Carles (évoquant Bill Dixon, Joe McPhee et Evan Parker) s'en sortent avec brio. D'autres alignent les faits en suivant laborieusement la chronologie, ce dont Wikipédia s'acquitte avec plus de clarté. Enfin les pires à mes yeux, brûlés par tant de pédanterie, cherchent à justifier leur prose universitaire en multipliant les références littéraires ou philosophiques et les citations, délayage propre à ce formatage. Nous nous éloignons alors de la musique, pourtant le sujet de cet ouvrage dont l'inégalité tient au manque de direction évidente. Polyfree réfléchit une nouvelle fois ses limites, nombreux articles ne pouvant intéresser que les lecteurs déjà embarqués dans le free et ailleurs, et laissant sur le bas côté les néophytes qui se perdront dans les détails. Les articles survolant les spécialités européennes, italiennes, sud-africaines, japonaises et les monographies sur Anthony Braxton, Julius Hemphill, Steve Coleman, William Parker ou la West Coast sont moins risqués, et Yannick Séité sait même dissiper les malentendus lorsqu'il s'agit de John Zorn. Mais trop peu des textes présents prennent la hauteur nécessaire pour laisser entendre véritablement les tenants et aboutissants de tout ce tumulte. Question de style aussi probablement.

Polyfree est une auberge espagnole où chaque rédacteur a été convié à enfourcher son dada sans qu'aucun ne communique jamais avec son voisin. En gros chacun joue de son côté. Cette course d'obstacles manque d'une vision d'ensemble, en amont comme en aval. Les perspectives politiques sont diluées, les ressorts qui agissent les créateurs fatigués, mais on peut tout de même s'y référer à l'occasion, en évitant soigneusement de faire comme moi, le lire de la première à la dernière page en attrapant la migraine. Comme avec la plupart des encyclopédies, on a parfois l'impression de s'instruire quand on n'y connaît rien, et l'on est souvent irrité lorsque l'on maîtrise l'un des sujets...

lundi 11 juillet 2016

Aujourd'hui je sors définitivement de la jazzosphère

...
La semaine dernière j'ai reçu Polyfree, la jazzosphère, et ailleurs (1970-2015), l'ouvrage dirigé par Philippe Carles et Alexandre Pierrepont, publié par Outre Mesure. Le petit duo a rassemblé les textes d'une trentaine de journalistes, universitaires, etc. autour de sujets passionnants, des rencontres transgenres (musiques traditionnelles par Pierre Sauvanet, contemporaines par Ludovic Florin, électroniques par Marc Chemillier, rap par Christian Béthune, rock par Guy Darol) aux grands courants américains (West Coast par Bertrand Gastaut, AACM par François-René Simon, free et assimilés par Franpi Barriaux, Edouard Hubert, Xavier Daverat, Nader Beizael, Yannick Séité et Philippe Carles), des tendances hexagonales (par Xavier Prévost) aux spécialités exotiques (Afrique du Sud par Denis-Constant Martin, Japon par Michel Henritzi, jazz féminin par Jean-Paul Ricard !), posant questions sur l'improvisation, le silence, le rythme, la voix, la transmission, etc. (par Alexandre Pierrepont, Yves Citton, Frédéric Bisson, Matthieu Saladin, Bertrand Ogilvie, Jean Rochard, Bernard Aimé, Lorraine Roubertie Soliman - tiens une femme !?)... Je les cite tous d'autant que ces rédacteurs de jazz se signalent explicitement, bénéficiant seuls d'une biographie (pas les musiciens) dans ce joli pavé sans illustration de 352 pages.

Je vais me plonger dans leur prose de ce pas, mais je n'ai pu m'empêcher d'y chercher mon nom et celui de mes camarades. Or il ne figure pas dans l'index, pas plus que celui d'Un Drame Musical Instantané, Bernard Vitet seul bénéficiant de leur écoute à condition de se cantonner à sa période strictement jazz qui se clôt en 1976, à la création de notre collectif ! Nous en avons hélas l'habitude, même si un chapitre "inclassables" figure dans cette somme qui revendique ailleurs dans son titre. Ce type d'omission est courante et la déception des oubliés légendaire, mais j'ai du mal à accepter que des chapitres abordent des contrées que nous avons défrichées à l'avant-garde du mouvement sans que notre travail n'y soit salué. Je ne connais pas les universitaires Ludovic Florin ou Marc Chemillier dont la curiosité est limitée à ce qu'on leur a enseigné, mais le manque de rigueur des uns et des autres me blesse en semant une ombre sur la leur.

Ainsi pour mémoire si notre rencontre avec les musiques traditionnelles fut épisodique (pièces avec Bruno Girard, Youenn Le Berre, Valentin Clastrier, Jean-François Vrod, Baco...), nos accointances avec la musique contemporaine et l'électronique nous marginalisèrent suffisamment pendant 40 ans pour être signalées. Que le Drame compose pour le Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio France, l'Ensemble de l'Itinéraire, cosigne avec Luc Ferrari ou Vinko Globokar, que Bernard Vitet fabrique des instruments invraisemblables pour Georges Aperghis, passe encore ! Mais je me souviens du mal que j'eus, à mes débuts en 1973, de faire accepter le synthétiseur par tous les jazzeux en activité. Combien de joueurs de cet instrument peuvent être comptés en France ? Qui improvisa librement sur ARP 2600 pendant une décennie, si ce n'est quelques cousins d'Amérique comme John Snyder ou Richard Teitelbaum qui lui était sur Moog comme Sun Ra ? J'enchaînai ensuite à l'inimitable PPG, programmai le DX7 en le comparant à la 4X de l'Ircam qui nageait dans les choux, jouant encore aujourd'hui sur VFX, V-Synth, Tenori-on, Kaossilator, etc. Je créai surtout des machines virtuelles à partir de mes œuvres interactives, de Machiavel à la Mascarade Machine, de la Pâte à son à FluxTune, de DigDeep à La Machine à rêves de Leonardo da Vinci. Contrairement à la plupart des musiciens cités dans l'ouvrage, l'électronique et l'informatique ne furent jamais pour moi des suppléments à une instrumentation classique, mais mes outils de prédilection. Pourtant, à force de polymorphisme, de transversalité, d'universalité, de multimédia, nous semions les critiques à la recherche d'étiquetage. Les classificateurs n'aiment pas les touche-à-tout. Même lorsqu'ils les rangent parmi "les inclassables" la référence américaine les aveugle. Incroyable par exemple qu'Étienne Brunet ne figure nulle part dans cette somme que je ne peux qu'assimiler à une soustraction. Ses albums sont autant d'ouvertures qu'il y a de chapitres dans ce livre. Aucune trace des voix de Frank Royon Le Mée (mort trop tôt ?), Dominique Fonfrède, Birgitte Lyregaard, Greetje Bijma ou Dee Dee Bridgewater (avec qui nous enregistrâmes avec le Balanescu String Quartet !), ni du vielliste Valentin Clastrier, de l'organiste de Barbarie Pierre Charial, de la harpiste Hélène Breschand, des accordéonistes Raúl Barboza, Michèle Buirette, Lionel Suarez, Vincent Peirani... Ces instruments sont-ils aussi bizarres que mes synthétiseurs pour être méprisés à ce point par les crocs-niqueurs de jazz ? Tandis que je commence à lire l'ouvrage j'y reconnais la même distribution paresseuse que celles des festivals français qui se copient presque tous les uns les autres, reproduisant chaque année à peu près le même programme... Pas de trace, par exemple, de Tony Hymas dans les rapports au rap, etc.

Pour les ignorants et les amnésiques, je rappelle que depuis 1976 le Drame mélangea instruments acoustiques et électroniques, occidentaux et traditionnels, rock et jazz, musique savante et populaire (avec Brigitte Fontaine et Colette Magny, deux chanteuses également absentes de l'ouvrage, pourtant déterminantes dans cette histoire !), il initia le retour au ciné-concert (24 films au répertoire, les mêmes qui sont utilisés régulièrement depuis par quantité de performeurs !), travailla avec nombre de comédiens pour associer la littérature à la musique (Buzzati avec Michael Lonsdale, Richard Bohringer, Daniel Laloux ; Michel Tournier et Jules Verne avec Frank Royon Le Mée ; je continuai avec Michel Houellebecq, Dominique Meens, Pierre Senges, etc.)... Dès 1974, bien avant les plunderphonics je créai des radiophonies en zappant comme un fou. Bernard Vitet et moi-même influençâmes la Sacem pour faire accepter l'improvisation jazz, le dépôt sur cassette, la signature collective. À nos débuts tous nos collègues sans exception critiquaient le fait que nous composions collectivement, à trois. Portal ou Lubat préféraient garder la direction des opérations. Nous étions politiques jusqu'à notre quotidien. Cela ne plaisait ni aux individualistes ni aux encartés. Quand je pense que j'ai enregistré avec Texier, Léandre, Chautemps, Petit, Zingaro, Lussier, Sclavis, Boni, Malherbe, Cueco, Tusques, Robert, Colin, Carter, Labbé, Grimal, Perraud, Delbecq, Hoang, Segal, Arguëlles, Atef, Collignon, Desprez, Risser, Mienniel, Contet, Kassap, Échampard, Deschepper et tant d'autres... Dans notre domaine nous fûmes aussi les premiers à enregistrer un CD, puis à créer un CD-Rom d'auteur. En 2009 j'avais déjà exprimé ici l'orgueil d'avoir inventé pas mal de choses récupérées ensuite. Lorsque qu'avec Antoine Schmitt nous exposions partout notre opéra Nabaz'mob, si peu de jazzeux se déplacèrent (70000 visiteurs en 4 jours à New York, 59000 à Paris, 4 mois au Musée des Arts Décos, 5 ans de tournée internationale...). Quelle absence de curiosité ! Alors que je vais me coltiner ce bouquin entièrement... Au moins les chapitres où je n'y connais pas grand chose...

J'ai longtemps brigué la reconnaissance du monde du jazz (bien que je sache bien ne pas en jouer), elle est venue d'ailleurs. Sans étiquette. Cela m'a longtemps déçu. Je ne veux plus l'être. Du moins par les camarades qui ne connaissent que le sens unique. Je quitte la jazzosphère, même si je continue à jouer avec les jeunes musiciens et musiciennes que j'ai nommés les affranchis. J'apprends plus d'elles et eux que des vieilles barbes qui se réfèrent paresseusement aux modèles américains ou à ce que leurs homologues encensent. C'est un petit monde où les salaires sont si bas qu'il leur est nécessaire de jouer les aristos. Lorsque l'on me demande mon métier je réponds que je suis compositeur. Si l'on insiste je précise "de musique barjo" et j'ajoute "mais j'en vis merveilleusement depuis 42 ans". Fuck le jazz qui se mord la queue (figure de style étymologiquement acrobatique) !

Séance de rattrapage :
Les disques (27 albums, dist. Orkhêstra / Les Allumés du Jazz / Le Souffle Continu...)
Les inédits (70 albums, 138h en écoute et téléchargement gratuits)
Radio Drame (tirage aléatoire de 840 pièces)

P.S.: Xavier Prévost (auteur multimédia / ancien producteur de radio, pas journaliste : jamais perçu une pige de presse de sa vie, seulement des droits d'auteur....) a la gentillesse de m'écrire :
Un livre ne se lit pas seulement par l'index..... incomplet semble-t-il, mais qui n'est pas mon fait !... Je te cite, ainsi que Francis Gorgé, et Un DMI, page 203 :
"(Bernard Vitet) fonde en compagnie de Jean-Jacques Birgé et Francis Gorgé UN DRAME MUSICAL INSTANTANÉ, collectif inclassable dont la constante sera, d'écart en écart, d'explorer toutes les facettes de l'aventure sonore."
Sur FaceBook Jean-Yves commente : "Ah non, c'est un peu court, jeune homme..." En effet, à part me réconcilier avec Xavier dont je m'étonnais du silence, mais qui a bonne mémoire et continue à être curieux), cela ne change pas grand chose au fond des articles sur la musique contemporaine, l'électronique, etc. Et les absences incroyables et absurdes de quantité de musiciens déterminants... Plus j'avance dans ma lecture plus je me dis que ce genre d'ouvrage n'est pas sérieux, parce qu'il manque d'une subjectivité explicite et se pose en référence encyclopédique. Il y a malversation sur le fond.

P.P.S.: Je me suis énervé parce que je ne supporte pas qu'un journaliste se plante et t'insulte (par mail) au lieu de s'excuser. Entre l'élégance de Xavier Prévost et Franpi Sunship, et la mauvaise foi de Pierrepont imbu de lui-même il y a un précipice... Avec cette histoire je me suis fait un ennemi, mais pas mal d'amis ;-) Je reprécise que j'avais lu les chapitres qui me concernaient directement, ceux en lien avec la musique contemporaine et l'électronique qui commencent l'ouvrage et l'index qui le termine, mais en effet pas tout le bouquin que je n'ai pas la prétention d'avoir chroniqué. Sinon j'ai toujours du mal avec les compilateurs qui se font un nom sur le dos d'auteurs non payés et qui, de plus, n'assument pas leur responsabilité éditoriale.

mercredi 6 juillet 2016

L'album live de Harpon au Silencio est en ligne


J'avais les mots ; les sons sont là ! Il nous reste à soigner l'image. Le meuble haut du Silencio Club cachait les mains d'Amandine Casadamont œuvrant sur ses trois platines. Ce rempart a-t-il été conçu pour empêcher les fêtards d'y toucher ? Dommage ! Nous jouions face à face, de profil. Serions-nous plus spectaculaires côte à côte, face au public ? Mes instruments acoustiques produisent certes un meilleur effet visuel que lorsque je suis penché sur mon clavier, bossu sur mon ordi. Multiplier les apparitions inattendues. À la fin du set ma camarade perche les peluches qui se tordent de rire par terre. Préparer d'autres interventions théâtrales qui font sens pour échapper au spectacle radiophonique. Aucun concertiste ne devrait jamais négliger lumière, costumes, présence, regards... Heureusement la musique occupe tout l'espace, quatre histoires extravagantes qui vous emportent comme lorsque l'on va au cinéma... T'emmener voir le panorama... Weird Wild West... Les temps modernes... Skyline... Chaque spectateur, chaque auditeur, peut laisser voguer son imagination. Évocations.

→ Harpon, Live au Silencio Club, en écoute et téléchargement gratuits sur drame.org / avec Amandine Casadamont (100% vinyle) et moi-même (clavier, Tenori-on, iPad, etc.)

vendredi 1 juillet 2016

Harpon au Silencio


Avec mon costume napolitain de harponneur parisien on peut dire que j'avais mis le paquet. Ayant prévenu Amandine pour ne pas la prendre en traître, elle s'était sentie obligée de sortir sa veste. De toute manière on les tomberait dès le second morceau, celui qui sent le large et les embruns. White Light, White Heat. Les chambres noires du Silencio gardent la température. Avons-nous la fièvre ? Personne ne pouvait décemment avoir compris quoi que ce soit au premier, même si l'heure du grand sommeil n'avait pas encore sonné. Les énigmes ont souvent le charme du noir et blanc, mais l'ouest est en couleurs. Whisky ambré pour un kidnapping lynchien en bonne et due forme. La femme blanche est pieds et poings liés. Faut-il avoir une case en moins pour jouer les héros ? Le morceau suivant n'est que mouvements. La scène de poursuite s'évanouit dans la fumée. La fiction emporte l'auditoire, mais l'image du réel nous échappe. Seule une vision du futur offrirait une porte de sortie, or l'épilogue laisse planer un doute sur le sérieux de l'opération. Amandine perche mon singe et son cochon qui se dandinent par terre tandis que les lumières s'éteignent.


Prochaine apparition de Harpon à Arles le 1er août avec Amandine Casadamont aux trois platines 100% vinyle et myself, me and I avec clavier, trompette à anche, harmonicas, guimbardes, percussion et machines électroniques...