70 Musique - février 2017 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 16 février 2017

Chinese Man, de surprise en surprise


Chinese Man pourrait être l'équivalent français des Danois Den Sorte Skole, tant leurs références échappent à toute classification et genre de musique particulier. N'hésitant pas à sampler des disques très anciens, musiques populaires du monde entier avec une préférence pour le jazz des années 20 ou l'Inde, ils donnent une nouvelle jeunesse au passé tout en affirmant la continuité historique qui transforme l'actualité en fiction. La jungle d'alors ou le be-bop nous font sautiller de la même manière que le dub ou le reggae. Mais, bien que classés hip-hop, leurs rythmiques font souvent penser au trip-hop de Massive Attack, conférant une certaine unité à cette variété internationale d'une grande inventivité.
Épiçant leurs pièces d'extraits cinématographiques ou radiophoniques, comme je le faisais avec Dagon fin des années 60 et dont Un drame musical instantané s'était ensuite fait une spécialité, ils en soignent l'aspect dramatique, avec beaucoup d'humour, mais sans le regard critique sur la société qui caractérise les meilleurs groupes de rap américains. Composé des DJs Zé Mateo et High Ku, et du beatmaker SLY, le trio Chinese Man invite rappeurs et chanteurs à se joindre à leurs aventures hautes en couleurs. Quelle différence y a-t-il entre le scat de Cab Calloway et le raggamuffin ? Leur fantaisie débridée me fait penser à un bal expérimental où j'oserais me risquer sur la piste, oubliant ma timidité et mon lumbago. De surprise en surprise tout semble en effet possible, sans que leurs collages surréalistes ne soient jamais iconoclastes.
Shikantaza, le nouvel album des Aixois cinq ans après Racing With The Sun, est encore une invitation au voyage, conçue comme un retour aux sources du groupe, entre Marseille, Bombay et leur repère ardéchois. De la trempe d'Outkast ou Shabazz Palaces, ils pulsent et vous flanquent le vertige. Les voix sont transposées dans le grave, les rappeurs chantent en anglais, les intermèdes publicitaires sont souvent en français, les paysages exotiques et les chœurs hispanisants. Shikantaza (japonais, 只管打坐) est un terme utilisé dans l'école du bouddhisme zen sōtō qui peut être traduit par « seulement s'asseoir » ou « être assis sans rien faire » et qui décrit l'attitude à adopter lors de la méditation zazen. Mais la musique facétieuse de Chinese Man est loin de respecter le dharma du bouddha, plus encline à lorgner du côté de Bollywood en vous entraînant dans la danse/transe. Emballé par cette découverte, j'enchaîne carrément leurs trois volumes de Groove Sessions, Once Upon A Time, Sho-Bro, Remix with the Sun et leur rencontre avec le rappeur sud-africain Tumi. Shikantaza reste mon favori !Exercices de style ou tangentes expérimentales, la pop donne ici ce qu'elle a de meilleur.

→ Chinese Man, Shikantaza, CD ou 2 LP ou Internet, Chinese Man Records

vendredi 10 février 2017

The Sea Ranch Songs & Green Ground par le Kronos Quartet


Chaque fois que le Kronos Quartet sort un nouvel album je suis incapable de résister à la folie du consumérisme. Il y a vingt ans j'avais acheté à Montréal les vinyles consacrés à Thelonious Monk et Bill Evans et depuis j'ai systématiquement acquis leurs productions chez Nonesuch ou sur d'autres labels. En 1988 le trio du Drame avait rencontré le violoniste David Harrington sans arriver à s'entendre. Nous avions été trop gourmands tandis qu'il avait montré peu d'appétit pour la cuisine française ! Cinq ans plus tard nous avions préféré nous associer au Balanescu String Quartet pour notre contribution à Sarajevo Suite avec Dee Dee Bridgewater. Même si d'autres quatuors à cordes font preuve de plus de finesse j'ai toujours adoré la détermination électrique très américaine du Kronos.
Allant régulièrement voir sur leur site les nouveautés discographiques je découvre cette fois The Sea Ranch Songs d'Aleksandra Vrebalov et Green Ground de Pelle Gudmundsen-Holmgreen. La première évoque un ensemble immobilier sur la côte ouest des États Unis où les lotissements en bois sont conçus en harmonie avec la nature le long d'une plage au nord de San Francisco. Mais si The Sea Ranch fut un lieu d'accueil merveilleux pour la compositrice serbe et le quatuor, il semble être devenu un lieu de villégiature pour pensionnaires friqués en rupture avec les intentions de départ des fondateurs. Il n'empêche que la quiétude qui s'en dégage a inspiré Aleksandra Vrebalov mêlant quelques témoignages verbaux à son écriture plutôt planante. Le DVD qui double le CD montre les lieux, les architectures inventives, la nature verdoyante et l'océan, mais dans une perspective hélas illustrative malgré les effets de superposition ou de solarisation, ce qui rend le projet vidéographique particulièrement ennuyeux alors que l'écoute de l'album laisse rêver et imaginer cet espace propice à la détente, loin du monde concentrationnaire auquel les urbanistes nous ont habitués. L'album produit par le Kronos et Vrebalov est publié sur le label des compositeurs de Bang on a Can...
Celui du compositeur danois Pelle Gudmundsen-Holmgreen, décédé en juin 2016, réunit le Quatuor et le Theater of Voices de Paul Hillier pour une autre évocation de la nature tant terrestre qu'aquatique. Le terme de réunion s'impose d'autant que New Ground et No Ground sont les quatuors n°10 et 11 de Gudmundsen-Holmgreen, que Green est composé pour quatre voix, mais, superposés, ils donnent naissance à New Ground Green et No Ground Green ! Les chanteurs utilisent des percussions (crotales, guiro, claves, anklung) pour interpréter ces œuvres où les influences du baroque viennent frapper à la porte de la contemporanéité...

→ Aleksandra Vrebalov, The Sea Ranch Songs, CD+DVD Cantaloupe, 15,76€
→ Pelle Gudmundsen-Holmgreen, Green Ground, CD Dacapo, 19€

jeudi 9 février 2017

Le partage des os


Gary May suggère que la plupart des jeunes virtuoses sortis du CNSM s'épaulent et partagent leurs ripailles musicales à la façon des associations d'anciens élèves ou des copains de régiment sans fréquenter les anciens. Les générations précédentes, ne pouvant bénéficier des classes d'improvisation ou de jazz heureusement mises en place depuis une quinzaine d'années, apprenaient essentiellement de leurs aînés. La plupart de ces nouveaux orchestres fabuleux et inventifs sont, il est vrai, très peu intergénérationnels. C'est dommage, car si nous apprenons beaucoup nous-mêmes de la confrontation, ces jeunes affranchis méconnaissent ce que pourrait leur apporter ceux qui les ont précédés, mais tout autant ceux qui les suivent. J'en veux pour preuve leur ignorance lorsque, avide de découvertes, je leur demande qui sont les nouveaux musiciens arrivés après eux. Pour jouer ensemble, et en art le jeu n'a rien à voir avec l'âge du capitaine, il semble inévitable que les "vieux" soient à l'origine du projet. C'est d'autant plus vrai s'ils sont particulièrement entreprenants...
Même constatation en ce qui concerne leurs concerts où nombreux trouvent normal qu'on s'y déplace sans penser qu'il pourrait leur être agréable ou instructif de s'y rendre à leur tour. Rien de nouveau de ce côté-là, le métier veut que l'on s'y montre par souci de communication ou pour s'assurer une place sur le marché de l'emploi plus que par curiosité musicale... Malgré les collectifs artistiques qui se montent, ce qui est extrêmement réjouissant, l'individualisme, probablement lié à la forme musicale elle-même des jazz et musiques assimilées où s'expriment avant tout des individualités, empêche les musiciens de défendre leurs intérêts sociaux au sein d'organisations de type syndical. Elles leur permettrait pourtant de lutter contre les organisateurs qui ont fait drastiquement chuter les salaires depuis 25 ans, les gouvernements successifs qui ont scandaleusement réduit le budget alloué à la culture, les organismes dépendant du patronat et de l'État qui rendent de plus en plus difficile l'accès à la protection sociale comme le régime des intermittents du spectacle. La solidarité, démarche à la fois réciproque et frontale, est une nécessité.
Je n'aurais jamais pu produire autant de musique sans celle de mes camarades ni appris mon art sans la générosité des anciens à qui j'ai rendu hommage dans la longue litanie des crédits du site drame.org. Autodidacte, je n'avais pas vraiment le choix. Aujourd'hui j'ai celui de transmettre l'héritage qui me fut légué tout en continuant à rêver, construire et partager.

mercredi 8 février 2017

¡Libertad! du Roots 4tet de Pierre Durand


Monique me suggère d'écouter le nouvel album du guitariste Pierre Durand, ¡Libertad!, enregistré avec le ténor Hugues Mayot, le contrebassiste Guido Zorn et le batteur Joe Quitzke. Je suis toujours un peu gêné de demander que l'on m'envoie un disque sans savoir s'il me plaira, ou plutôt s'il m'inspirera quelques lignes. Comme pour tout ce que je produis, musique ou textes, design sonore ou spectacles, je suis happé par ce qui coule de source. J'ignore l'angoisse de la page blanche. Est-ce la facilité ou la paresse, la passion ou la boulimie du workaholic ? Il y a toujours une idée, un objet, un arbre ou un animal qui me sourit.
Ce matin, bonne pioche ! Le second chapitre des sept envisagés (le premier était un solo il y a quatre ans) est un voyage dans le jazz, en commençant par ses racines africaines, sa déclinaison bluesy pour suivre ses influences européennes et ses conséquences rocky. Durand compose de tendres mélodies pour ses interprètes, fait danser ses auditeurs et se projette dans un futur dystopique qu'en bon résistant il combat créativement. D'un continent à l'autre il envoie de toutes les couleurs, de l'esclave noir aux rouges de peau parqués dans des réserves, des caraïbes tropicales à la côte pacifique, bravant les embruns et les coups de soleil. Si j'adore les frappadingues en costume d'arlequin, j'apprécie toujours la virtuosité qui se fait discrète, comble de l'élégance.

→ Pierre Durand, ¡Libertad!, CD Les disques de Lily, dist. Socadisc, 12€+poste

lundi 6 février 2017

Garibaldi Plop, savoureux coq-à-l'âne de Roberto Negro


N'étant pas fan en général des trios piano-basse-batterie, je suis très agréablement surpris par le nouvel album de Roberto Negro, Garibaldi Plop. Il y a évidemment d'autres exceptions comme le Money Jungle d'Ellington, Mingus, Roach, qui me vient le premier à l'esprit. Adorant les coq-à-l'âne, je suis comblé : on passe de quelques notes égrainées à des cascades dignes de Conlon Nancarrow, d'une simplicité à la Satie à des emballements que ne renierait pas Charlemagne Palestine, de la musique classique du début du XXe siècle à des citations jazz. C'est monté cut en direct comme j'adore pratiquer les ellipses dans ma propre musique. On traverse les époques et les continents à la vitesse de la lumière. Garibaldi Plop n'est-il pas déjà un mot-valise ? Référence au révolutionnaire héros des deux-mondes et au son du bouchon de liège ! Ne vous étonnez donc pas d'entendre Maurice Chevalier gratter sur le pick-up la Marche de Ménilmontant et le trio lui tordre le cou ! Pas de basse ici, mais Valentin Ceccaldi au violoncelle et Sylvain Darrifourcq à la batterie, délicats accompagnateurs collant des laies de papier peint aux motifs changeants derrière le piano, ravi d'enchaîner pointes, chassés, jetés et autres cabrioles à la manière d'un danseur étoile. Dédié à son père, à ceux qui sont tombés et ceux restés debout, le disque rassemble des titres rebondissants comme des semelles en caoutchouc, évoquant l'ivresse ou des mets simples, et honorant la mémoire des anciens, particulièrement ces Italiens, en photo sur la pochette, qui ont décidé de rejoindre la Résistance à partir de 1943 pour combattre aux côtés des Alliés.

Roberto Negro, Garibaldi Plop, CD Tricollectif, dist. L'autre distribution, 16€
→ concert de sorties de cet album et de Harvest de Guillaume Aknine, Jean-Brice Godet, Jean Dousteyssier (hommage à Neil Young), jeudi 9 février au Studio de l'Ermitage

vendredi 3 février 2017

Réédition vinyle luxueuse de Moshi de Barney Wilen


Par quel bout le prendre ? Un film, deux disques, vingt pages, trente centimètres sur trente, photos plein cadre, la réédition vinyle de Moshi de Barney Wilen est un véritable évènement discographique. Produit en 1972 par Pierre Barouh chez Saravah, ce fabuleux double album refait surface dans une édition luxueuse grâce à Caroline de Bendern et l'équipe du Souffle Continu. À sa sortie j'avais été fortement impressionné par son écoute au Pop Club sur France Inter comme le précédent Auto Jazz - Tragic Destiny Of Lorenzo Bandini, quatre ans plus tôt, qui mêlait jazz et musique concrète. Cette fois le saxophoniste traverse l'Afrique avec une bande de copains et trois Land-Rover remplies de matériel et d'instruments de musique. Mai 68 est passé par là. Caroline avait incarné malgré elle la nouvelle Marianne sur les épaules de Jean-Jacques Lebel. Il était grand temps de prendre la route...
Caroline et Barney sont ensemble. Il joue. Elle filme. C'est vite résumé tant les péripéties racontées dans le magnifique livret sont nombreuses. Sylvina Boissonas des productions Zanzibar finance l'expédition, qui s'éternise. Le sud marocain, l'Algérie, le Mali, le Niger. À Paris la musique des Pygmées les avait inspirés, ils rencontrent les Peuls Bororo. De déceptions en découvertes, ils avancent, mais le temps africain est plus lent qu'ils ne pensaient. Partis six mois, ils resteront deux ans, et l'argent finit par manquer. Au retour le mixage rassemble les enregistrements de terrain, les instruments achetés là-bas, balafons et percussions, des chansons composées par Barney sur des paroles de Caroline avec Babeth Lamy, Laurence Apithi, Marva Broome, et l'orchestre... Barney est au ténor, Michel Grailler au piano électrique, Pierre Chaze à la guitare, Simon Boissezon et Christian Tritsh à la basse, Didier Léon au luth, Micheline Pelzer à la batterie.


Ils repartent là-bas pour que Caroline termine son film qu'elle autoproduit, A l’intention de Mademoiselle Issoufou à Bilma, que l'on découvre enfin en DVD, glissé dans la pochette plastique... Barney signe encore la musique, avec Bernard Arcadio au synthétiseur et Denis Benaroche à la batterie. Filmé en amateur, le document est fabuleux. Je comprends mieux Gabrielle, une fille que je n'ai jamais revue et qui revenait de six mois chez les Peuls Bororo, à peu près à la même époque. La fascination qu'exerce leur beauté est renversante. C'est probablement à l'occasion de la Fête de la Geerewol durant six jours et six nuits que les images et les sons sont capturés. Fardés, drogués au bendore (décoction d'écorce noire de banohe, de gypse pilé et de lait), parés de colliers de perles et de cauris, d'amulettes et de plumes, ils dansent jusqu'à l'ivresse qui se termine en ébats amoureux dans une liberté qui s'est depuis évaporée. Même à Paris on faisait alors l'amour comme on disait bonjour.
Le moshi est un rite de transe pour évacuer le stress de Bororos traumatisés par un voyage en France où ils firent l’objet d’une étude ethnographique. Plus festives et joyeuses, les quatre faces noires de l'album Moshi content une aventure musicale qui préfigure la world music, mêlant les jazz et les musiques africaines, la pop psychédélique et les chœurs féminins, la voix du griot et les aboiements des chiens... Sur la platine le microsillon évoque un billet aller-retour pour un pays lointain d'une époque révolue, illusion miraculeuse que les artistes aiment créer pour la partager ensuite.

→ Barney Wilen, Moshi, gatefold sleeve avec artwork additionel, 2 LP son remasterisé en haute definition au studio Art & Son à Paris, livret 20 pages couleurs sur papier couché 200 gsm avec partitions, photos rares et inédites + DVD bonus du film de Caroline De Bendern "à l'intention de mlle Issoufou à Bilma", 45', jamais édité jusqu'à présent avec artwork exclusif, 1000 copies, 35€
P.S.: l'enveloppe de 5 cartes postales exclusives réservées aux cent premiers acheteurs à la boutique du Souffle Continu est déjà épuisée !

mercredi 1 février 2017

Pas ma tasse de thé, et pourtant...


Comment évoquer des disques qui m'ont fait passer un bon moment, mais sur lesquels je suis incapable d'écrire ? Mon incompétence me retient d'allonger des superlatifs ou de résumer ma sensibilité sans argumenter. Ce sont souvent des musiques plus classiques que les inventions que je traque inlassablement. Mes goûts me feraient passer à côté d'eux si le postier ne les glissait dans ma boîte aux lettres. Je les appelle les disques de l'après-midi, pas assez bizarres pour l'aube, pas assez intrigants pour que je m'y plonge pendant mon passage au sauna, pas assez dingues pour m'électriser toute la matinée, trop jazz pour les partager avec Françoise pendant la préparation du dîner, mais ils m'accompagnent très agréablement tandis que je regarde mésanges, rouge-gorge, geais, merles s'ébattre dans le jardin lorsque je lève le nez de mon clavier où je tape ces lignes.
Ainsi j'ai savouré Laniakea du pianiste Pierre Bœspflug et du trompettiste René Dagognet, Fines lames du vibraphoniste Renaud Détruit et de l'accordéoniste Florent Sepchat, Be Jazz For Jazz des Madness Tenors qui réunit Lionel Martin, George Garzone avec le pianiste Mario Stantchev, le bassiste Benoit Keller et le batteur Ramón López, et même What if ? du ténor Hugues Mayot avec Jozef Dumoulin aux claviers, Joachim Florent à la basse et Franck Vaillant à la batterie. Les jazz de Bœspflug sautent d'une décennie à une autre sans a priori de style et le son du bugle de Dagognet m'enchante. Mon petit faible pour l'accordéon et le marimba rejoint celui pour les Mikrokosmos de Bartók. C'est la même chose avec les ténors, même si j'apprécie les grands altistes j'ai toujours préféré les instruments en si bémol, du soprano au basse, alors lorsque les ténors se mettent à danser (le nom des Madness Tenors se réfère à un album de Sonny Rollins avec John Coltrane !) je remue seul sur ma chaise, surtout si les envolées lyriques tirent sur le free. L'album de Mayot se rapproche de mes préoccupations familiales, mais il tire trop souvent vers le jazz rock pour me convaincre. Dans les disques que j'écoute je cherche des timbres inédits et des constructions qui m'épatent plutôt que de belles mélodies ou des variations acrobatiques. Il n'empêche que tous ces albums sont d'excellente qualité et raviront les amateurs.
Je suis plus attiré par les ensembles orchestraux que vers les solos, duos ou trios. Sachant que les "critiques" parlent d'eux-mêmes plus que des sujets qu'ils traitent, je reconnais ma sympathie pour la symphonie, les bruits bizarres et les récits évocateurs. Dès que la musique s'échappe d'un genre identifiable elle me harponne, et je m'intéresse à tous, de la chanson française aux variétés internationales, des plus classiques aux plus contemporains, du rock aux musiques du monde, et le jazz en fait partie comme le tango, le blues ou le flamenco. Je n'ai jamais compris pourquoi Cab Calloway me donnait irrésistiblement envie de danser alors que j'aurais plutôt tendance à me cacher quand les autres s'y mettent. Quant à la musique de chambre, il est plus rare que j'y cède. Mes diverses enceintes ne connaissent pourtant pas la taille des salles qu'elles reproduisent...

→ Madness Tenors, Be Jazz For Jazz, CD Cristal Records (en vinyle chez Ouch! Records), sortie le 27 janvier 2017
→ Hugues Mayot, What if ?, CD ONJ Records, dist. L'autre distribution, sortie le 3 février 2017
→ Pierre Bœspflug & René Dagognet, Laniakea, CD Cristal Records, sortie le 3 mars 2017
→ Renaud Détruit & Florent Sepchat, Fines lames, CD Cristal Records, sortie le 10 mars 2017