Papier ciseau, parto ciselée, papier ciseau, impro taillée. Parmi les jeunes musiciens de la nouvelle scène dite jazz et musiques improvisées, qui n'est plus fondamentalement jazz ni improvisée, le pianiste Roberto Negro est probablement le compositeur français dont je me sens le plus proche. Sauf que lui joue vraiment bien du piano ! J'apprécie son mélange de romantisme délicat et de cut-up à l'arrache où la recherche de timbres électriques est riche de couleurs inédites. La ludicité, ici mise en avant, n'est jamais loin et la mémoire retravaillée rajeunit l'histoire avec de merveilleux points de suspension. Le trio DADADA est devenu quartet avec l'arrivée du violoncelliste Valentin Ceccaldi ici à la basse. Le saxophoniste Émile Parisien y est lyrique et le percussionniste Michele Rabbia inventif, juste ce qu'il faut pour prolonger l'imagination du pianiste qui a aussi recours à des claviers électriques. Plusieurs écoutes n'en viennent pas à bout, jusqu'à la ghost track qui rappelle que le silence est un art.



→ Roberto Negro, Papier ciseau, CD Label bleu, dist. L'autre distribution, sortie le 13 novembre 2020