70 Perso - décembre 2006 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi 29 décembre 2006

Pause


Cette fois-ci, la pause c'est pour de vrai. Je ne reprendrai pas mes émissions avant le 8 janvier. Entre temps nous serons en montagne (le billet d'hier était-il prémonitoire ?), dans un endroit désertique où Internet n'a pas encore droit de cité. Nous avons tout de même le téléphone (hertzien !). Cette coupure va me faire le plus grand bien. Je n'ai pas manqué un seul jour sur ce blog depuis le 1er avril, 7 jours sur 7, il vous reste tout de même les archives et il y a de quoi lire ! Comme d'habitude, nous laissons la maison et le chat en de bonnes mains et partons tranquilles pour de nouvelles aventures. Je vous souhaite donc de bonnes fêtes et à l'année prochaine !

mardi 19 décembre 2006

Revenants


Si les revenants de Robin Campillo nous tournent le dos, les nôtres avaient décidé de venir hier à ma rencontre. Étais-je passé de l'autre côté du pont ou était-ce seulement la proximité de la fin d'année qui suscitait ces retours ? Étonnante journée où des commentaires au blog surprenants, des coups de fil incessants et des méls émouvants affluèrent exponentiellement jusqu'en début de soirée.
Par l'annonce sur LeCielEstBleu de la sortie tant attendue de FluxTune pour le début de l'année prochaine, je comprends que Frédéric Durieu a refait surface. Notre dernière boîte à musique programmable après La Pâte à son, fruit d'une longue collaboration, sortirait donc enfin dans une version aboutie. Fred raconte qu'il a fait "un break informatique après six mois épouvantables de boulot pour IBM". Il intègre la voix de Pascale au choix des timbres et fignole sa ToDo liste (to do, en français tout ce qu'il reste à effectuer). Je lui ai demandé s'il était possible de programmer, entre autres, une sortie midi... Pour cette nouvelle machine infernale, nous bénéficions des avancées permises par l'Xtra Director d'Antoine Schmitt. Ce plug-in d'Antoine, la fluidXtra, offre des possibilités sonores inespérées.
Anne-Laure Liégeois, revenue du Japon, travaille sur son projet de pièce de théâtre autour du karaoké. Nous envisageons toutes les solutions possibles pour trouver des playbacks satisfaisants. J'ai très envie de retravailler avec Anne-Laure depuis Une Médée.
Nicolas Clauss emménage à Mantes après des semaines à sillonner la France et l'Espagne pour ses installations. Sa dernière œuvre, que j'évoquerai très prochainement ici, Un palpitant, est en ligne depuis cette nuit. À chaque nouveau projet, il me semble qu'il est encore plus beau que le précédent. Nicolas pratique un art participatif qui produit du sens et ne craint pas la beauté plastique, mieux, il la revendique à une époque où "le concept" fait rage. Nicolas serait-il le Pasteur du multimédia ? Connaissez-vous la lettre qu'écrit le savant le 28 mars 1888 à son ami arboisien Jules Vercel, lorsqu'il s'inocule la rage à lui-même "pour en arrêter ensuite les effets, tant (il) commence à (s')aguerrir et à être sûr de (ses) résultats". Ce moment d'émotion intense, quoi qu'exprimé le plus naturellement du monde, fait partie des 100 merveilles de Sacha Guitry (coffret de 6 cd Phonurgia Nova).
Je ne vais pas citer tous mes correspondants réapparus cet étonnant lundi. Ils ne reviennent pas tous d'aussi loin qu'Edgard Vincensini. Edgard était le bassiste de notre premier groupe, Epimanondas, avec Francis Gorgé et Pierre Binsard qui jouait de la batterie. C'est avec eux que je suis monté pour la première fois sur scène le 3 février 1971 sous les feux de H Lights. Nous nous sommes perdus de vue depuis plus de trente ans. Pendant les répétitions à Boulogne-Billancourt, Edgard parlait tout le temps au lieu de jouer et gardait la bouche ouverte pendant qu'il pinçait les cordes. Il est devenu avocat pénaliste, "avec une conséquence inattendue : je n'ai plus aucune admiration pour les auteurs de romans policiers. La réalité dépasse - et de loin - la fiction !" Edgard, vieux frère, prend connaissance de ce blog grâce à sa fille Vanina qui le remarque depuis Chicago, où elle poursuit une brillante carrière dans une banque spécialisée dans les micro-crédits avec laquelle a travaillé Mohammad Yunus. Après un court échange de commentaires, nous continuons par mail, en espérant bientôt nous revoir tous les trois avec Francis. Nous sommes très touchés par ce qu'écrit notre ancien camarade de jeu. J'apprends maints détails du passé que j'ignorais alors. La Toile a encore exercé ses pouvoirs magiques.