70 Perso - octobre 2007 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 28 octobre 2007

Un samedi comme les autres


C'est un samedi, un samedi comme tous les samedis, mais pas les miens. D'habitude, je n'en ai pas, des habitudes oui, des samedis connais pas. Sauf que j'évite de faire les courses le samedi après-midi et de sortir en auto le samedi soir. C'est l'avantage et l'inconvénient de travailler chez soi et à son compte. On ne sait pas s'arrêter.
Donc, c'est un samedi et nous allons au Puces de Montreuil chercher des douilles à baïonnette pour le lustre que Françoise a rapporté de Barbès et accroché dans la salle à manger. Les douilles actuelles n'ont plus le même diamètre, à croire que c'est exprès pour faire marcher le secteur quincailler. Sur le chemin, Françoise me force à m'inscrire à la médiathèque municipale. Les médiathèques recèlent des trésors cachés, des idées insoupçonnables, des évidences écartées, et leur accès est gratuit. Les Puces, c'est presque pareil. Si les trouvailles sont payantes, leur prix est souvent dérisoire. On trouve essentiellement de l'outillage, des bibelots et des vêtements. En pédalant pour remonter la côte, nous sommes attirés par les raïtas, les percussions et les youyous accompagnant un mariage à la sortie de la mairie... Au-dessus de la noce, on peut lire "Liberté Égalité Fraternité", derrière les musiciens une plaque à la mémoire de Salvador Allende. C'est gai et joyeux. C'est un samedi.
Je ne regrette pas d'être allé me promener. Comme chaque fois, je commence par dire non. Le contraire des mariés. Je réfléchis ensuite. Une minute plus tard, je reviens sur mon refus. Je ne peux tout de même pas dire non à tout. Réagissant toujours très (voire trop) vite, je me protège par la négative, pour pouvoir me donner le temps de peser le pour et le contre, et finalement me laisser convaincre. Je dis non d'abord, comme je commence toujours par les mauvaises nouvelles avant de me rassurer avec les bonnes. Je préfère aller du moins vers le plus plutôt que le contraire. Bien que je déteste les codas en musique, je garde toujours le meilleur pour la fin. Traînant les pieds de prime abord, j'enchaîne toujours de bon cœur, dès que je me suis fait à l'idée, une idée qui me dérange, car tout me dérange avant que je ne m'y plonge puisque je suis ailleurs immergé. Rien de reluisant, c'est l'expression de mon côté râleur. L'autre face est plus sympathique, me laissant surprendre par la vie avec d'autant plus d'entrain que je lui ai résisté. Mon refus a façonné mon imagination. Mais c'est tout de même d'abord non.

jeudi 25 octobre 2007

Le rêve du chat


Dans le rêve du chat, je nage infatigablement vers Françoise qui me tourne le dos en serrant un cœur sous son bras. Les réflexions en abîme montrent d'autres rêves avec d'autres cœurs. Quant au miroir, il reproduit la scène dans un style abstrait réalisé avec des objets concrets. L'eau courante jaillit du sol, l'abat-jour est renversé pour dessiner un cœur, le visage porte un masque. Les autres cadres - une main indique les toilettes, des pinceaux forment tableau, la nuit envahit le lointain - ne font que légender l'action qu'un simple clic sur l'interrupteur suffirait à gommer. Surpris par ces représentations récurrentes, nous nous demandons si nous existons autrement que dans le rêve du chat qui squatte la conversation depuis que Françoise l'a rapportée de chez XXO.

vendredi 5 octobre 2007

Speedy Gonzalès


Trop affairé, je ne fais que passer.
Pas de regret, je vous offre de revenir sur les billets que vous auriez manqués, plus de 700 depuis 4 août 2005. Courage !