70 Perso - juillet 2012 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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vendredi 20 juillet 2012

Journal de (par dessus) bord


Le temps de tout, le temps de rien, trop-plein et puits sans fin ! À en perdre le nord parmi trop d'étoiles. Je commence plein de trucs que je laisse en plan. Boucler les affaires à l'arrache avant de passer aux valises. D'été pour le sud, d'hiver pour la montagne, ce qu'il faut au chat, carton bouffe, matériel boulot, valises sous les yeux ! Comment bloguer sur autre chose lorsqu'on est déjà au four et au moulin ? Passer le relais de la maison, récupérer les sous, envoyer les chèques, faire des copies de sécurité des ordis, j'en deviens fou. Je plane dans le cosmos du Terre à terre. Boomerang de la navette. Vérifier l'huile et les pneus. Merci à Yayoi Kusama pour ses lumières ! J'ai tout juste eu le temps de composer les ébauches de quatre pièces de la renaissance et d'enregistrer 191 notes de cordes pour l'application iPad que nous espérons réaliser avec Nicolas Clauss et Sonia Cruchon. Après réflexion nocturne, j'en ai jeté 113, il en reste 77 plus le son du couvercle, c'est plus qu'assez. Je sais quoi faire pour les trois parties, une histoire de bambin qui deviendra l'un des plus grands savants de l'histoire de l'humanité, sa boîte à secrets accouchant du projecteur de rêves et son legs nous permettant de le faire renaître. La boucle est bouclée. "Tension-détente" que je martèle, mais il y a plus de tension que de détente. Trouver la sortie. C'est tout vu, et même entendu. D'ici là il va falloir en mettre un coup. Mille bornes, drôle de jeu. Ménisque supérieur. Sans que ça déborde. Un homme à la mer ! J'ai ma bouée. Elle s'appelle d'avance. N'empêche que la nuit il n'y a pas plus d'horizon que de beurre en branche.

mercredi 4 juillet 2012

Faux pas


J'ai réussi mon coup. J'hésitais entre la photo d'une horde de touristes ou une plongée dans la piscine de l'hôtel. Après avoir visité quelques expositions centre ville j'ai choisi la baignade solo. Il n'y avait pas un chat ni au bord ni dans l'eau. On raconte qu'ils n'aiment pas l'eau, mais c'est une généralité que l'expérience dément. En me rhabillant j'ai heurté mon trop célèbre petit orteil gauche contre le parapet et, tout à coup, le séjour arlésien a changé de visage, le mien aussi. Boîter, souffrir et sourire figé. Mon orteil ressemblait à un bonzaï, je l'ai redressé dans le sens de la marche, façon L'arme fatale. Quand je pense que j'ai gambadé toute la matinée ! C'est du passé. Dix granules d'arnica montana, un profond mépris pour la douleur qui monte, qui monte, passer chez le pharmacien pour acheter une bande qui solidarise les deux orteils, et le tour est joué. La solidarité entre orteils, il n'y a que ça de vrai. C'est comme pour les personnes. En cas de coup dur, ça vous remonte le moral. Dommage que je n'ai pas mon métronome pour pratiquer l'EMDR, la dernière fois la guérison avait été spectaculaire. Cela ne veut pas dire "mort de rire" pour autant, mais "eye movement desensitization and reprocessing", une sorte d'auto-hypnose qui reprogramme la mémoire du corps ! Alors on a fait avec les moyens du bord. En se concentrant sur la musique et les photos.
Avant qu'Ève Risser ne joue à saute-moutons avec les vingt photographes de l'Agence Magnum et que je la rejoigne à cloche-pied pour les Postcards from America, j'ai beaucoup apprécié la première des quatre leçons de photographie consacrée au portrait par Christian Milovanoff et intitulée On dit que les jeunes filles de Syracuse. Passionnant et fondamentalement humain. À suivre les soirs prochains... Au Musée Galliera, grâce à l'exposition Mannequin - le corps de la mode j'ai vérifié mon attirance pour le travail tant photographique que cinématographique de William Klein... Demain j'irai à bicyclette voir ce qui se trame aux anciens dépôts SNCF.

P.S. : mise en ligne de la leçon de Christian Milovanoff par Arte Creative !