Je le savais. J'avais annoncé la couleur. Les travaux à la maison m'empêchent de travailler. Il m'est impossible de penser à quoi que ce soit d'autre. Nous vivons depuis quinze jours dans la poussière, repliés dans les étages pour nous reposer (bien que je sois levé dès 6 heures) et dans le garage qui sert de catring où nous n'avons nulle part où nous asseoir. Nous y avons installé le micro-ondes, la bouilloire électrique et le grill-pain. Lorsque nous ne prenons pas des mesures avec le mètre nous courons les magasins pour acheter du carrelage, des luminaires et, le plus douloureux financièrement, les meubles de cuisine. L'addition est évidemment beaucoup plus salée que prévue, mais ce sera beau et probablement plus pratique.
Il a fallu des jours pour trouver une solution qui nous satisfasse tous les deux pour dessiner le plan de la cuisine. Elle sera donc en U, agrandissant l'espace du salon, sur toute la hauteur sur un seul des trois murs. Même chose avec les couleurs qui ne seront pas très différentes des choix d'il y a quinze ans. La cuisine reste dans les tons chauds du jaune à l'orange avec une remontée saignante du rouge, les toilettes seront encore plus vertes qu'avant puisqu'à l'extérieur autant qu'à l'intérieur, mais nous conservons quasiment les mêmes nuances comme pour le sol bleu canard et les marches de l'escalier bleu ciel avec la rampe et les plinthes noires. Le volume nous impose la direction scénaristique. On marche sur l'eau et s'envole vers les nuages, nous chions dans l'herbe et mangeons au soleil ! Même si je devrais conjuguer tous ces verbes au futur, car il nous reste bien encore quinze jours avant de regagner nos pénates.