70 Perso - juin 2016 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mercredi 22 juin 2016

Trait d'union


Après le gag spamé d'hier je place une vraie photo de moi pour illustrer l'article du jour.
Y avais-je déjà pensé ou bien a-t-il fallu soixante ans pour que je comprenne mon trait d'union ?
Ma mère qui avait deux sœurs et une vingtaine de cousines était persuadée qu'elle accoucherait fatalement d'une fille. Elle avait donc choisi le prénom de Claire et aucun pour le petit garçon qui s'est présenté. Jacques leur paraissait acceptable, mais au dernier moment mes parents se sont souvenus qu'il y en avait déjà un en Lorraine du côté de mon père. Pris de court, ils ont accolé Jean, prénom de mon père, et le Jacques envisagé. Les prénoms composés ne sont plus à la mode, mais cela se faisait beaucoup dans les années 50. À douze ans, envoyé aux USA pour apprendre l'anglais, je découvre que pour les anglo-saxons Jack est le diminutif de John. Plutôt que devenir bègue ou schizophrène j'ai appris à danser d'un pied sur l'autre et mon trait d'union s'est transformé en articulation. N'ayant aucune culture religieuse, Sainte-Thèse et Anti-Thèse se sont incarnées dans une dialectique capable de produire un Discours de la Méthode qui me soit propre. Je le suis resté dans mes œuvres, même les plus hirsutes. De même ma quête fusionnelle ou mes aptitudes à partager avec d'autres le bonheur de faire marquent explicitement un trait d'union.
Quant à Gaston, mon second prénom que je dois à mon grand-père "mort pour la France" et que la douche à gaz m'empêcha de connaître, je le cachai soigneusement, car à l'époque il symbolisait les garçons de café. Aujourd'hui Jean-Jacques est d'un autre temps, anachronisme que j'assume de mieux en mieux avec l'âge, et Gaston serait du meilleur goût !

dimanche 12 juin 2016

Newsletter de juin (extrait)