Façon originale de commémorer pour moi le 11 septembre, date aussi intime qu'universelle, le sylviculteur a déversé cinq stères de bois devant le garage pour nous permettre d'atteindre sans embûche le dixième anniversaire d'un des plus gros montages médiatiques de l'Histoire. Pour cette délicate opération j'avais invité quelques amis à venir me donner un coup de main. En deux coups de cuillères à pot le bois fut empilé, sous le auvent du jardin de derrière, sur les margelles du mur orange et finalement entassé élégamment grâce au talent d'Elisabeth, Sonia, Sun Sun et Philippe. Il faisait un temps magnifique pour un début septembre. Une heure plus tard, je mettais le feu au barbecue où grilleraient les travers et la poitrine de porc qui avaient mariné toute la nuit.


Dans un mixeur, hacher menu une grosse racine de gingembre, deux têtes d'ail, de la citronnelle, des feuilles de menthe et de shiso (feuille de nankin rouge), ajouter du sucre en poudre, pas trop de nước mắm, un peu de piment, un citron vert et un verre d'alcool. Masser la viande et la laisser reposer la nuit au frigidaire après avoir recouvert le saladier d'un linge humide. J'ai servi avec du riz saupoudré de mishima yukari à base de shiso et des petites tomates de toutes les couleurs, noires, oranges, jaunes, rouges, roses, et même des vertes et des bien mûres. On ne s'en est pas privés, d'autant que nous fûmes rejoints à l'heure du café ou du thé par Marie-Laure, Marie et Francis. Il ne manquait que ma mie qui arriva bien tard pour s'être endormie à l'heure du train... Mais l'histoire finit bien, éternel recommencement. Que rêver de mieux ?