À l'heure des vacances, le sable et la mer n'empêcheront pas les accros à la pêche de se connecter sans accroc, car l'iPad à l'eau rime avec pédalo. Tandis que le Capitaine augmente les smicards d'un Carambar par jour, l'équivalent de deux baguettes de pain par semaine pour les moins déprimés qui résisteraient au sucre en optant pour une denrée de base, les geeks fondus de la pomme ou fendus de la poire jouiront de leur tablette sans craindre de la perdre. J'en ai résilié mon abonnement papier à mon quotidien matinal, mais n'allez pas croire que j'ai définitivement opté pour le jet d'eau. Pourtant le style tiers-monde est autrement plus sain, plus propre et moins polluant. Je m'égare en pensant à Rossini et son prélude hygiénique du matin. Est-ce à force de regarder le ciel et ses avaries, mais les chauds-froids parisiens nous font délirer sec. Depuis que j'ai reçu un sac en plastique hermétique à 17,99 euros et trois rabats je peux enfin prendre mon bain en suivant l'actualité humide. De quoi sombrer certes et se noyer sous les vagues infos délivrées par les organes aux ordres du pouvoir, celui de l'argent précisément. Plouf. La bouée de sauvetage Mediapart me repêche in extremis...

Et Gioachino Rossini, ô sublime inventeur du tournedos à qui il donna son nom, du Duo des chats et de cent cinquante Péchés de vieillesse, rassemblés en quatorze volumes et probablement composés pour faire plaisir à sa femme alors que la musique lui sortait par les trous de nez, soit Album italien, Album français, Morceaux réservés, Quatre hors d'œuvre et Quatre mendiants (Les radis, Les anchois, Les cornichons, Le beurre, Les figues sèches “Me voilà – bonjour madame”, Les amandes “Minuit sonne – bonsoir madame”, Les raisins “À ma petite perruche”, Les noisettes “À ma chère Nini”), Album pour les enfants adolescents (Valse lugubre, Impromptu anodin, L’innocence italienne / La candeur française, Prélude convulsif, Ouf! Les petits pois, Un sauté, Hachis romantique...), Album pour les enfants dégourdis (Mon prélude hygiénique du matin, Prélude baroque, Memento homo, Assez de memento: dansons, Valse torturée, Une caresse à ma femme, Un petit train de plaisir comico-imitatif, Fausse couche de Polka Mazurka, Étude asthmatique, Un enterrement de carnaval...), Album de chaumière (Gymnastique d’écartement, Prélude inoffensif, Valse boiteuse...), Album de château (Spécimen de l’Ancien Régime, Prélude pétulant-rococo, Prélude prétentieux, Spécimen de mon temps, Valse anti-dansante, Prélude semi-pastorale, Prélude soi-disant dramatique, Spécimen de l’avenir...), Album pour piano, violon, violoncelle, harmonium et cor (Échantillon de blague mélodique sur les noires de la main droite...), Miscellanée pour piano (Prélude blagueur...), Miscellanée de musique vocale (La chanson du Bébé “Maman, le gros Bébé t’appelle” pour mezzosoprano, Amour sans espoir - Tirana a l’Espagnole rossinizée “Faut-il gémir d’amour sans retour” pour soprano, À ma belle mère “Requiem Eternam” pour contralto...), Quelques riens pour album, Musique anodine et Autres péchés de vieillesse, autant de titres rappelant drôlement ceux, plus tard, d'Erik Satie ou Luc Ferrari...