Samedi soir en sortant de chez moi je trouve un pigeon perché au-dessus de la porte d'entrée sur une branche minuscule de l'églantier. J'essaie de l'effrayer pour qu'il s'envole, mais il ne bronche pas. Françoise n'aime pas cette espèce d'oiseaux, mais j'ai autre chose à faire à cette heure-ci. C'est probablement un animal malade, attiré par les bouts de pain trempé que le voisin s'évertue à semer malgré l'interdiction de les nourrir. Dans la soirée des amis vont et viennent sous lui sans que j'y repense, mais plus tard lorsque je ferme mes volets pour regarder un film je vois le loustic toujours sur sa branche. J'y retourne, frappe des mains, secoue l'arbre, mais il a les yeux fermés, la tête pendante et j'en conclus qu'il est venu mourir là, bien accroché. Le lendemain matin lorsque j'ouvre la fenêtre il tourne la tête vers moi ! Il n'a toujours pas bougé d'un millimètre depuis la veille. Un de ses copains vient lui tenir compagnie. Il fait des sortes de génuflexions, se tassant, se relevant. Je prends la photo avant que celui-ci, à droite sur le cliché, s'envole sur une cheminée d'en face. Une minute plus tard ma palombe quitte son perchoir à son tour comme si de rien n'était. Morale de l'histoire : il n'y en a pas, mais j'aimerais bien qu'on m'explique.