Depuis le début de l'année j'ai publié quantité d'articles pas franchement euphoriques : Algues vertes, Un train peut en cacher un autre, Comme un rat mort ?, Insomnie fatigue et angoisse, Films amateurs perdus de l'Allemagne nazie, Perspectives du XXIIe siècle, Idées noires... J'ai cherché en vain un sujet rigolo. Dans le dossier de mes images en attente, je suis tombé sur une fleur que j'avais photographiée il y a quelques années en Bretagne. La rose, qui a toujours inspiré les poètes, a été utilisée symboliquement à toutes les sauces. Je n'emprunterai aucune référence au Livre des symboles que je suis allé relire, chacun sachant la relation explicite que cette fleur entretient avec l'amour. Il y a dix ans les pucerons avaient eu raison de mes roses jaunes. J'avais jeté l'éponge. Depuis l'enfance, lorsque je me penche sur une rose, je recherche bizarrement le parfum des framboises.
J'ai donc choisi d'ouvrir L'essentiel de Chartier à la page de l'eau de rose. C'est le genre de bouteille qui reste des années au fond du placard à côté de l'eau de fleur d'oranger, parce que je ne fais pas de gâteaux. Or l'eau de rose, riche en molécules β-damascenone et β-damascone, se marie particulièrement bien avec le bœuf grillé, la betterave, nombreux fruits (fraise, framboise, fruit de la passion, kiwi, litchi, mangue, mûre, orange, pamplemousse rose, papaye, raisin, citron, tomate, etc.), herbes aromatiques (basilic thaï, menthe, cannelle, carvi, cassis, citronnelle, safran, tilleul, etc.), mais aussi le clou de girofle, le miel... Le créateur d'harmonies québécois suggère le gaspacho de concombre à l'eau de rose et gin Hendrick's, le filet de bœuf au beurre de gingembre et à l'eau de rose, le tartare de litchis au poivre de Sichuan et à l'eau de rose... Célèbre sommelier, il ajoute le Campari, le Champagne, le Gamay, le Gewurztraminer, le Muscat, le Pinot noir, le rhum, le thé noir, le vin rosé, etc. !
Lorsqu'on ne les mange pas, les fleurs se respirent, mais les arbres s'embrassent...