Le voyage vers Nong Khiaw est épique : tuk-tuk jusqu'à la station de bus à quelques kilomètres du centre ville (à l'allée, nous refusions de descendre du bus, croyant qu'on était en train de nous larguer en plein no man's land), puis direction Oudomxai. Lors d'une halte sur une route de montagne, le bus s'arrête dans un village où de vieilles femmes vendent du gibier à côté de pousses de bambou et de tubercules : gros rats gris, chauve-souris dépecées, oiseaux multicolores, écureuils... Ces derniers faisant certainement partie d'une espèce protégée, la paysanne les cache derrière son dos pour éviter que je les prenne en photo.


Nous remonterons dans un nouveau tuk-tuk (petite camionnette "pick-up" à l'air libre et recouverte d'un toit) où nous sommes serrés comme des sardines jusqu'à Lapmong. Nous serons jusqu'à vingt-sept, sans compter le demi-cochon qui s'écroule sur nos sandales dans les tournants. Trois passagers se tiennent debout à l'arrière du véhicule surchargé.


L'arrivée à Nong Khiaw est magique. Le Routard écrivait "tous les matins du monde". Le coucher de soleil sur les montagnes qui bordent la rivière Nam Ou est à couper le souffle. Nous nous offrons un somptueux bungalow sur pilotis avec terrasse surplombant le ballet de bateaux à longue queue qui montent et descendent la rivière.


Sur place, j'ai de plus en plus de mal à écrire le récit de nos aventures, entraîné dans le flot des événements comme sur la pirogue qui affronte les rapides de la Nam Ou, sept heures durant, de Nong Khiaw à Luang Prabang. Mais avant cela, nous nous reposons dans le cadre enchanteur du Riverside. Nous avons aussi découvert un petit restaurant en aval dont la terrasse nous permet d'être à hauteur de la cime des arbres, à portée de main des papayes, bananes et noix de coco qui les couronnent. Les enfants les cueillent avec de longues perches en bambou. Tout ici est fait de bambou, les maisons comme les échafaudages qui les soutiennent...