On a beau invoqué le vandalisme, j'ai du mal à accepter que les stations Vélib' soient si mal entretenues. Le système de la bicyclette citoyenne est pourtant génial et représente sans conteste un des plus grands bouleversements de la vie à Paris pour ses habitants comme pour les touristes qui s'en sont entichés et l'ont pris pour modèle. De plus en plus souvent je suis tenté de laisser mon Brompton au garage et d'emprunter le vélo à 29 euros l'abonnement annuel (1 euro la journée et 5 euros la semaine pour les abonnements ponctuels, trajets de moins de 30 minutes), tarif qui n'a rien d'arrogant pour une jeunesse démunie en comparaison avec le prix de la carte orange ou du moindre transport individuel motorisé. Évidemment il y a un mais. Encore faudrait-il que le système soit fiable et ne nous fasse pas rater nos rendez-vous...
Comme j'habite sur les hauteurs, les stations manquent souvent de vélos tandis que celles du centre de Paris sont surchargées et que l'on n'y trouve pas de place pour parquer son engin. Il est conseillé de passer sa carte sur la borne de la tête de station pour être crédité de 15 minutes supplémentaires et de noter les stations avec des places libres à proximité pour s'y rendre au plus vite. On peut préférer attendre qu'une place se libère, c'est chacun son choix ! Les stations en périphérie marquées d'un pictogramme « V'+ » donne droit à 15 minutes supplémentaires lorsqu'on rend le vélo après avoir courageusement pédalé dans les montées. Mais ce n'est pas tout. Nombreux Vélib' sont en panne : crevaisons, roues voilées, chaînes sautées, freins absents, etc., sans compter les bornes détraquées, les stations éteintes, etc., etc. Je me pose une question simple : qui a intérêt à ce que cela ne marche pas ? Decaux fait des économies de personnel d'entretien, d'accord. La Mairie de Paris voit l'affaire comme un gouffre, certes. Les marchands de cycles tirent la tronche, bof. Les ados s'ennuient le dimanche, mouais. Les taxis pestent comme des rats morts, on se calme. Les uniformes verbalisent à tour de bras, tout bénef. Alors ? Alors je ne sais pas, mais je m'interroge. À qui profite le crime ? Quoi qu'il en soit, si Decaux, concessionnaire en échange de matraquage publicitaire, et la municipalité souhaitent que la bonne idée ne leur revienne pas dans la figure comme un boomrang, il va falloir mobiliser les volontés et se donner les moyens financiers pour que le service soit opérationnel... Pour commencer, il serait utile d'arriver à joindre Vélib' au téléphone qui ne répond jamais.
La liste de diffusion Mieux se Déplacer à Bicyclette donne de précieux conseils. Ainsi j'apprends que les élus municipaux parisiens ont voté mardi en faveur de l'autorisation de tourner à droite pour les cyclistes aux feux rouges, avec expérimentation sur un nombre limité de carrefours (déjà en œuvre à Bordeaux et Strasbourg), ceci participant du même mouvement que les double-sens cyclables dans les zones 30. Le code de la route est à repenser de fond en comble en fonction des vélos qui se sont multipliés. Les piétons et les cyclistes doivent pouvoir se réapproprier la ville face au cancer que représentent les engins motorisés.