Louise rappelle que c'est la nuit des étoiles. On pourrait les admirer facilement cette nuit s'il n'y avait pas de nuages et si nous étions loin de toute agglomération. Les lumières de la ville nuisent aux lucioles qui brillent à des années lumière de notre pauvre petite planète bien mal en point.
La perspective du temps qui me sépare de ces cuivres étincelants me rassure tandis que les trous noirs qu'ils oblitèrent me renvoient dans les cordes. Mauvaise conseillère lorsqu'elle fait de nous des lâches, la peur peut se retourner comme un gant de caoutchouc et nous pousser à réaliser des projets pour lesquels nous nous jugions incompétents. Ce sont d'ailleurs toujours les plus réussis, venus de l'au-delà ou soufflés par l'inconnu que nous hébergeons. La mécanique quantique et la relativité einsteinienne se croisent au centre de notre univers, un point précis que je situerais un petit peu en-dessous du nombril. Le doute agit de la même façon. Il habite forcément tout créateur qui marche pour la première fois sur la Lune. Un coup de vent balaie le ciel, faisant apparaître notre bonne étoile, chacun la sienne. L'une d'elles porte mon nom. J'imagine qu'il y en a pour tout le monde. Il suffit de se projeter sur la Toile, du moins les points vitaux de notre organisme précaire, en équilibre instable, et de chercher celui que j'ai évoqué tout à l'heure, résultante des forces, tant musculaires que cérébrales, le centre de l'étoile que nous venons de dessiner en reliant tous les points. Peu importe s'il bouge. Rien n'est fixé une fois pour toutes. Attention de ne tracer que des vecteurs, jamais de lignes. Les flèches de Cupidon, avec leurs extrémités trempées dans les flammes des astres bouillants, sont la pointe des ailes qui permettent de s'envoler.

Bande-son : Les étoiles filantes.