Retour sur les chapeaux de roues avant de mettre le pied à l'étrier. J'aime autant revenir que partir, mais trois petites semaines bretonnes donnent beaucoup de travail lorsqu'on s'y remet. Je ressens encore les courbatures dans les cuisses et les mollets d'avoir escaladé la Pointe du Raz presque jusqu'au bout du bout. Finis Terrae. Epstein. Mon chouchou lyrosophe. La dernière fois que je m'étais adonné à ce sport, j'avais une quarantaine d'années et le grand écart me rappelle durement à la réalité. Comme lorsque je me vois aujourd'hui en photo. Ce n'est évidemment pas l'image que j'ai de moi-même. Je perçois ma nouvelle fragilité et je constate que j'ai basculé dans le troisième âge, malgré mon hyperactivité. J'ai donc eu un peu peur de crapahuter seul sur les rochers acérés le long des à-pic. Même chose lorsque je nage. Plus jeune, j'avais l'impression qu'en prenant mon temps j'atteindrais les îles Glénan sans me fatiguer, alors qu'après quelques brasses musclées je me retrouve terriblement essoufflé. Mon père m'aurait conseillé de "numéroter ses abattis". Ça se gère, mais nécessite de nouveaux repères. J'ai donc fait le papou, sans os dans le nez, avec mon petit-fils Eliott, et j'ai pris mon temps. Voilà la solution. Prendre son temps, c'est prendre le pouls du monde, et trouver sa vitesse de croisière. Il faut que je m'habitue à cette gymnastique qui consiste à revoir les bases avec de nouvelles habitudes. Les écarts sont toujours aussi indispensables, mais le grand, plus question. Il faut que je marche puisque c'est comme ça que "ça" marche. Je reprends donc doucement mon rythme quotidien, ici et ailleurs. Sur les pointes et les touches...
Je vais déjà suivre la promo de mon disque Perspectives du XXIIe siècle tout en travaillant sur le prochain, un double CD avec plus d'une trentaine d'improvisateurs/trices ! À côté de ces cabrioles, j'ai quelques commandes de design sonore aussi excitantes que les projets de performances "live" ainsi que deux autres aventures discographiques. Mais c'est l'été à Paris et je compte d'abord en profiter, alors je me reposerai parfois sur les archives du blog, quinze ans en arrière, que je m'évertuerai de réactualiser, bien entendu... Le soir, il fait frais, c'est délicieux.