70 Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 11 avril 2019

Perconte en DVD et Blu-Ray


Il y a dix ans j'écrivis mon premier article sur les films de Jacques Perconte : "Sous quel angle le prendre ? Par quel bout commencer ? Quelle route choisir ? Filmant les paysages en accéléré, à la campagne ou à Paris, en bus, en train ou en voiture, Jacques Perconte montre les changements de vitesse de nos vies. En faisant virer les couleurs, il leur trouve une âme, active des perceptions qui nous étaient interdites et nous offre une nouvelle vision du monde. Comme si nous étions quelque insecte lacanien pour qui le réel est tout autre, Perconte joue du cristal de l'œil pour retourner l'impossible. Parfois les pixels tordent la perspective. Le temps n'est pas le même pour tous, l'espace non plus. Les trajets deviennent des explorations où le quotidien prend un autre sens. Sur Viméo, le vidéaste propose 46 extraits de films qui nous font voyager en restant sur place. À moins qu'ils nous fassent prendre conscience de notre place, immuable, en nous faisant bouger ? En regardant par la fenêtre je vois les arbres se pencher vers moi, ils me parlent, les couleurs de l'automne virent aux flammes et je vais me passer un peu d'eau froide sur le visage."
En 2012 j'ajoutai Les erreurs font le style et Errare humanum est, puis je lui proposais qu'avec Antonin-Tri Hoang et Vincent Segal nous jouions sur ses images dont il improviserait comme nous les modifications en direct. Nous avons plusieurs fois renouvelé le spectacle Dépaysages. Il collaborera ensuite avec d'autres musiciens. En 2013 je composai la musique de son film L'arbre de vie pour un ensemble de cordes. J'ai continué à écrire des articles sur ses nouvelles expérimentations. Nicole Brenez s'est entichée de son travail, le présentant, entre autres, à Leos Carax et Jean-Luc Godard qui ont intégré chacun un court extrait à leur dernier ouvrage. Ce n'est pas tous les jours qu'un réalisateur de cinéma expérimental, de cinéma non narratif comme l'appellent plus justement les Américains, intègre les nouvelles technologies et surtout la matière qu'impose l'informatique. La plupart refusent même que leurs œuvres paraissent en DVD ! Jacques a voyagé, multipliant les points de vue, les palettes de couleurs, les mouvements, variant les compressions, faisant valser les pixels...


Consécration de l'édition vidéographique, Re:voir édite un DVD d'œuvres de 2002-2003 et un Blu-ray pour celles de 2010-2012. Perconte a choisi le DVD pour les films tournés en basse-définition et le Blu-ray pour ceux en haute-définition. Cela m'apparaît assez conceptuel, car sur mon grand écran je ne distingue en général que difficilement la différence entre les deux supports quel que soit le film ! Peut-être est-ce ma vue qui a baissé, je m'interroge depuis des années. J'ai l'impression que la qualité dépend plus des films et de leur mastering que du support. Je ne perçois franchement la différence que sur les blockbusters. L'excessive netteté n'est pas toujours ce qu'il y a de plus poétique. Il n'empêche que revoir les films de Perconte chez soi sur grand écran c'est quelque chose, une sorte de trip psychédélique du XXIe siècle. Perconte profite de la notoriété de ses films récents (pas si récents puisqu'il aurait ensuite décidé d'arrêter d'éditer des films sous forme physique) pour remonter dix ans en arrière en montrant ses compressions et saturations assez roots sur le DVD Corps. Ils exposent néanmoins la démarche, d'ailleurs bien expliquée dans le petit supplément discrètement révélé à l'insertion des galettes. Mais c'est avec le Blu-ray Paysages que l'on est esbroufé par la peinture en mouvement de ce nouvel impressionniste. Perconte est bien le digne héritier d'une tradition du film expérimental non narratif qui joue sur la contemplation et l'hypnose. On peut se demander néanmoins comment son œuvre plastique qui d'année en année se multiplie sans à-coup évoluera dans le futur. S'attaquera-t-il au son comme il le fit pour l'image ? Les ambiances naturalistes ou les musiques qui accompagnent ses films sont hélas toutes illustratives et redondantes, les simili drones emphatiques finissant par tous se ressembler quel qu'en soit le compositeur, comme si Perconte craignait qu'elles fassent de l'ombre à ses sublimes lumières. L'absence de dialectique audio-visuelle me manque comme elle fait défaut à presque tout le cinéma narratif. Ici comme ailleurs, dans l'esprit des créateurs et du public, le son est en retard sur l'image. Justement, dans son récent Livre d'image, Jean-Luc Godard, cinéaste expérimental et narratif, reste un des rares à interroger cette partie négligée du support.

→ Jacques Perconte, DVD Corps, 77', contient 3 films (SNSZ, UAOEN, ISZ) et un livret de 44 pages, ed. Re:voir, 19,90€
→ Jacques Perconte, Blu-Ray Paysages, 77', contient 4 films (Uishet, Après le feu, Impressions, Chiuva) et le même livret de 44 pages, ed. Re:voir, 22,90€

mardi 11 juin 2013

Dépaysages Côté Court


Voilà, la musique jouée avec Vincent Segal au violoncelle et Antonin-Tri Hoang au sax alto et à la clarinette basse, dimanche au Ciné 104 de Pantin à l'occasion du Focus Jacques Perconte dans le cadre du festival Côté Court, est en ligne, comme les 47 autres albums GRRR inédits, en écoute et téléchargements gratuits ! Comme j'avais posé le petit Nagra par terre sous la table, le mixage est un peu déséquilibré en faveur des anches, mais cela n'empêche pas de prendre du plaisir à l'écoute de ces quarante minutes de composition instantanée... Pour la première fois Jacques Perconte manipulait ses images depuis son iPhone, sans aucun fil à la patte, et l'écran large réfléchissait ses somptueuses couleurs en haute définition et format 2.39. Sur Facebook Bidhan Jacobs a publié 11 instantanés photographiques du spectacle...


Nous ne nous étions donnés aucune consigne musicale, faisant confiance à notre enthousiasme à nous retrouver ensemble pour ce nouveau Dépaysages. Qu'est-ce que l'improvisation si ce n'est réduire au minimum le temps entre la composition et l'interprétation ? Le mot "improvisation" laisse parfois croire à quelque création spontanée alors que c'est le fruit de tant d'années de pratique, pas seulement musicale ! Très préoccupé par l'architecture de la musique, j'ai ainsi toujours préféré le terme de "composition instantanée". C'est la raison pour laquelle nous avions nommé notre collectif historique Un Drame Musical Instantané, la notion de drame faisant référence à l'art dramatique et non à quelque lugubre dessein !
L'improvisation n'est pas non plus un genre musical, même si trop souvent les réflexes ou des règles absurdes finissent par créer de nouvelles lois qui figent la composition instantanée dans des formes tragiquement prévisibles. Le choix de mes partenaires de jeu n'est dicté que par le désir d'être surpris, ils possèdent une culture musicale et extra-musicale qui les laisse libres de citer des influences les plus variées, comme dimanche l'opéra Didon et Énée d'Henry Purcell !
En première partie, Jacques Perconte projetait plusieurs courts-métrages dont Árvore Da Vida (L'arbre de vie) dont j'ai composé la musique pour orchestre à cordes, et je me rendais compte comment j'avais été influencé par les cinéastes Alfred Hitchcock et Michael Snow. Le premier prétendait filmer les scènes de sexe comme des scènes de crime et réciproquement, le second laissait imaginer la mort hors-champ pendant le long zoom de Wavelength. Face à ce qui pouvait sembler de prime abord immuable j'ai cherché à structurer le film par la partition, et pour cela j'ai dû interroger les différentes composantes de l'image, supposer les intentions de l'auteur, choisir une instrumentation cohérente. Nous n'avons pas procédé autrement dimanche, même si nous étions dans l'urgence. Écoutez !

vendredi 7 juin 2013

Dépaysages au Ciné 104 dimanche 17h


Je piétine d'impatience à rejouer avec Vincent Segal et Antonin-Tri Hoang sur les images traitées en direct par Jacques Perconte à qui le Festival Côté Court consacre un Focus Jacques Perconte. Notre ami vidéaste projettera ses compressions en 2.35 d'une qualité exceptionnelle. Il faut le voir pour le croire. Rien de commun avec les petites reproductions exposées sur Internet ! Idem avec la musique qui sera intégralement improvisée... Dimanche à 17h au Ciné 104 à Pantin, nos Dépaysages seront précédés de plusieurs films de Jacques Perconte :
Early Abstractions (wisz) 2002 - 8’
Surprise !! nouveau ? - 12’
Anticipation 2012 - 1’
uishet (sans titre n°2) 2007 - 13’
Après le feu 2010 - 7’
Àrvore da vida 2013 - 10'... dont j'ai composé la musique pour orchestre à cordes
Surprise !! nouveau ? - 14’
Lors de ce que Jacques appelle une expérience audiovisuelle, aux côtés du violoncelle de Vincent Segal, du sax alto et de la clarinette basse d'Antonin-Tri Hoang, je jouerai du clavier, d'instruments électroniques et de toute une panoplie de vents et percussions, sans compter quelques ambiances naturelles qui nous propulseront jusqu'à Madère (site Internet).

Le spectacle de dimanche est précédé de deux autres programmations des films de Perconte en sa présence.
... Ce vendredi soir à 20h, Paysages :
à fleur d’eau 2009 - 2’ / Pauillac-Margaux 2008 - 10’ / Le passage 2009 - 6' / Le soleil de Patiras 2007 - 3' / Impressions 2012 - 48’ / Terra Camponēs 2012 - 14’ / Libres 2012 - 4’
... Samedi soir à 22h, Du corps au paysage :
ncorps (corps numériques) 1998 - 8' / esz 2002 - 5’ / xsz 2002 - 4’ / snsz 2002 - 29’ / isz 2003 - 17’ / uaoen 2003 - 30’

lundi 7 janvier 2013

Volontiers


Crise, mon œil ! Travail, mes oreilles ! Désir, mes lèvres ! Intuition, mon nez ! Recherche, mes lunettes ! Course, mes doigts sur le clavier ! Je convoque tous mes sens pour faire avancer nos affaires malgré les coupes sombres qui plombent le paysage culturel. La léthargie ambiante n'a pas voix au chapitre si nous nous groupons pour faire face au cynisme et à l'incompétence. Tous les secteurs sont touchés. La peau de chagrin est portée en étendard. Tous les jours j'invente quelque chose. La nuit mes rêves ressemblent au réel, mais chaque fois un petit décalage les range au rayon des désirs inassouvis. C'est bien. Le ciel est gris, mais mon cœur est radieux. Par mes vêtements j'affiche mes peintures de guerre, dynamitant les tentations à l'abattement. On ne baisse pas les bras. On ne les lève pas non plus. On les envoie droit devant. Direct du gauche. L'ennemi ne s'y attend pas. Il n'y croit pas. On a beau étaler les preuves, ils disent que ce ne sont que des rumeurs, ils font semblant, semblant de vivre. Je regarde la pluie et je l'aime. Le soleil brûle ma peau, si je veux. J'attends la neige, le vent, la tempête, j'attends le silence.


Pendant ce temps-là je confectionne un petit site pour le spectacle Dépaysages, un film de Jacques Perconte qu'il travaille en direct tandis que nous improvisons sous l'écran. Le 21 mars nous devrions être à Clermont-Ferrand pour Vidéoformes avec le sax-clarinettiste Antonin-Tri Hoang et la bassiste Fanny Lasfargues. Le 9 juin ce sera à Pantin pour Côté Court, le violoncelliste Vincent Segal sera de retour d'une tournée de plus d'un mois aux États Unis. D'ici là il y aura beaucoup d'autres festivités...

mercredi 19 décembre 2012

Playing with the Dead de Pierre Bastien


À l'issue de chaque représentation de Pierre Bastien, les photographes amateurs envahissent la scène, le public se pressant autour du Mecanium pour admirer ou comprendre l'orchestre miniature que le musicien améliore ou transforme petit à petit depuis 1977.
Lors d'une historique nuit des solos au Théâtre Mouffetard, Pierre expérimenta sa première machine construite avec des éléments de Meccano tandis que le trio d'Un Drame Musical Instantané détournait le programme, Francis Gorgé cachant Bernard Vitet et moi-même d'un ample drapé sous lequel nous jouions à deux sur un saxophone rallongé, Bernard au bec, mes mains actionnant les clefs. L'année précédente, nous participions tous à Opération Rhino pour un concert de soutien à la clinique anti-psychiatrique de La Borde ; c'était la première fois que je rencontrais Pierre et Bernard, mais aussi Jac Berrocal et Daunik Lazro au milieu d'une dizaine d'autres allumés. Je retrouvai Pierre en 2009 au Musée des Arts Décoratifs pour Musique en Jouets, il présentait un petit ensemble de machines musicales tandis que dans l'autre salle s'ébrouaient les cent lapins de Nabaz'mob. Si nous nous vîmes à d'autres occasions, ces trois dates marquent des jalons notables de nos deux parcours parallèles. Aussi étais-je ravi d'aller assister hier soir au spectacle Playing with the Dead au Théâtre Berthelot à Montreuil, lieu qui vit la création du grand orchestre du Drame en 1981, notre premier grand succès, et plus récemment la création de Dépaysages avec Perconte, Segal et Hoang.

Pierre Bastien, accompagné du batteur Steve Arguëlles au phrasé toujours aussi élégant et du jeune bassiste néerlandais Bruno Xavier Ferro da Silva dont le swing rappelle la période électrique de Miles Davis, a enrichi son orchestre automatique miniature deux lecteurs DVD passant en boucle de courts extraits d'archives musicales. Les images de ces films se mêlent sur le grand écran aux captations en direct du Meccano tandis que leur bande son s'intègre au trio. Lors du rappel, l'incessante rythmique quasi technoïde devient lyrique sous les pistons de la trompinette de Pierre Bastien. Excellente soirée, d'autant que je n'avais pas revu Steve Arguëlles depuis belles lunettes, et que je garde un souvenir mémorable de sa prestation sur le CD Machiavel. Dans la salle, je ne fus pas surpris de croiser David Fenech, Vincent Epplay ou Ravi Shardja...

Alors qui rencontrerons-nous ce soir mercredi ? Car nous retournons au même endroit assister à la projection des premiers films de Jean-Denis Bonan dont Françoise fut l'assistante et dont je fus l'élève au montage lors de ma première année d'études à l'Idhec. Cerise sur le gâteau de cette semaine du bizarre à Berthelot, Bernard Vitet, qui ne pourra hélas pas être des nôtres pour raison de santé, composa en 1968 la musique de La femme-bourreau, l'un des deux films inédits de Jean-Denis proposés par Choses Vues à 21h. Comme hier soir l'entrée est gratuite, mais il est prudent de réserver.

vendredi 14 décembre 2012

Dépaysages en duo avec Jacques Perconte


Demain samedi au Centre Mercœur j'interpréterai avec Jacques Perconte une version en duo de Dépaysages, notre spectacle expérimental où les images de l'un inspirent l'autre et réciproquement. Si Jacques jouera de ses savantes compressions comme il le faisait lorsque nous étions trois à l'orchestre, je dois repenser totalement ma manière d'intervenir. Il m'est en effet impossible de compter sur les sons de qui que ce soit lorsque je dois charger un programme ou passer d'un instrument à un autre. Cette gymnastique aussi physique qu'intellectuelle m'oblige à jongler, me servant de mes mains, de mes bras, de mes coudes et parfois même du bout de mon nez, pour effectuer une transition délicate ou un passage radical. Je choisis donc certains instruments que je peux faire tourner et laisser seuls un instant pendant que j'en connecte de nouveaux. Si la flûte, la trompette à anche ou une guimbarde accaparent tous mes membres, je bloque parfois les touches de mon clavier avec la languette de capuchons de stylos ou je laisse tourner une séquence sur le Tenori-on ou le Kaossilator. Demain j'en profiterai pour tester quelques ambiances plus réalistes qui se mêleront aux transpositions poétiques que la musique suscite. De son côté Jacques expérimentera de nouvelles combinaisons et projettera sur grand écran les sublimes images dont il a le secret.
I.R.L. Performances au Centre Mercœur, 4 rue Mercœur, 75011, samedi 15 décembre à 21h.
Au même programme, 5 steps de Kostik Animal (Christophe Tostain) et Let's go to town! de Demolecularisation (Project_Singe), soit Jérôme et Jean-François Blanquet.
Paf : 5€

mardi 27 novembre 2012

Dépaysages, au bout de la route


Va et vient entre l'image et le son. À l'écoute de ce que nous jouons, Jacques Perconte traite son film en direct. Nous improvisons en fonction de ce que nous voyons, nageant dans les pixels qui explosent sur l'écran comme il se barbouille des notes qui le bombardent, là haut, perché au milieu du public. Au premier rang sous l'écran, Vincent Segal au violoncelle, Antonin-Tri Hoang au sax alto et à la clarinette basse, et moi accroupi sous mon clavier. On plane. Ne saisissant que des bribes au dessus de ma tête, une sorte de partition des sens regardée du coin de l'œil, j'espère découvrir tout le spectacle à la projection de ce qui fut filmé depuis la salle le 18 novembre au Théâtre Berthelot à Montreuil.


Le projet est excitant. Jacques a commencé à bricoler une page Internet pour vendre Dépaysages, pour le faire voyager. Les images ont toutes été tournées à Madère. La prochaine fois, nous n'irons pas si loin. Nous ne serons que tous les deux pour la performance I.R.L. au Centre Mercœur le 15 décembre (4 rue Mercœur, Paris 11e).


J'ai sélectionné quatre captures écran parmi les cent vingt photos que Jacques a postées sous Flickr. Une route. Un enfant au bord de la mer. La couleur. Et puis une fleur qu'on dirait séchée ou brûlée. J'ai choisi sans réfléchir. Mais c'est un portrait chinois que j'ai inconsciemment dessiné.


J'ai du mal à écrire. Ce matin à 10h30 au crématorium du Père Lachaise, un hommage est rendu à Jean-Patrick Lebel. J'aimais le timbre de sa voix, sa petite musique, son sourire laissant percer quelques savoureuses arrière-pensées... Un bon mot sortait toujours de ses lèvres comme s'il y tenait une fleur pincée.

vendredi 16 novembre 2012

Birgé Hoang Segal dimanche sur un film de Jacques Perconte traité en temps réel


Dépaysages est le titre d'un spectacle qui sera joué pour la première fois dimanche 18 novembre 2012 à 17h au Théâtre Berthelot dans le cadre des Rencontres Inouïes de Montreuil, et ce sur entrée libre et gratuite avec réservation (resa.berthelot(at)montreuil.fr / 01 41 72 10 35).
En première partie, à 16h, Ravi Shardja jouera mandoline électrique, electronique, low tech, sanza et mixing table sur les images en direct de Philippe Cuxac.

Dépaysages
Jean-Jacques entendit Antonin psalmodier d'étranges incantations lorsqu'il était bébé. Vincent assista à un concert de Jean-Jacques avec Un Drame Musical Instantané lorsqu'il était adolescent. Le trio s'est rencontré l'an dernier pour composer la musique d'un documentaire et se produit sur scène depuis juste un mois.
Jean-Jacques, initiateur du retour au ciné-concert dès 1976 (26 muets au répertoire), préfère jouer aujourd'hui avec des films contemporains. Jacques réalise les siens en faisant exploser les couleurs. Les uns et les autres aiment tordre le réel et proposent au public de se faire son propre cinéma.
Jean-Jacques Birgé (Un d.m.i.), Vincent Segal (Bumcello), Antonin-Tri Hoang (ONJ) et Jacques Perconte (qui a réalisé la séquence onirique de Holy Motors de Leos Carax) lancent une invitation au voyage, de ceux qui forment la jeunesse. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Jean-Jacques Birgé - clavier, instruments électroniques et acoustiques
Antonin-Tri Hoang - sax alto, clarinette basse
Vincent Segal - violoncelle
Jacques Perconte - film traité en temps réel



Le Théâtre Berthelot est pour moi une salle mythique. Il fut le cadre de la création du grand orchestre d'Un Drame Musical Instantané en 1981. Notre trio de chefs d'orchestre y présenta plusieurs ciné-concerts les années suivantes, et deux albums y furent enregistrés, À travail égal salaire égal et Les bons contes font les bons amis. Au début du XXe siècle, Georges Méliès y faisait déjà des projections publiques dans le préau.
L'évènement est à ne pas manquer, car nous jouons très rarement à Paris ou en région parisienne.

mardi 13 novembre 2012

Birgé-Hoang-Segal sur CitizenJazz



Sur CitizenJazz, en date d'hier, Matthieu Jouan relate le passage (Pommeraye) du trio Birgé-Hoang-Segal au Pannonica le mois dernier :

(...) Une semaine plus tard était présentée la création du trio constitué de Vincent Segal au violoncelle, d’Antonin-Tri Hoang au sax alto et clarinette basse et de l’instigateur du projet, Jean-Jacques Birgé, aux machines électroniques.
Totalement basée sur l’improvisation, la soirée est inattendue. La machinerie installée par Birgé est principalement constituée d’un ordinateur et d’un clavier, plus toutes sortes de petits appareils d’où sortent des sons improbables qui, parfois accompagnés de lumières, créent une palette très large : samples, bips, nappes, rythmes et percussions électroniques, flux de radio mixé et trituré en direct, bruits divers et autres surprises déroutantes. Tel un savant préoccupé derrière sa paillasse, Birgé se livre à des expériences face à ses deux complices qui, tout ouïe, se tiennent sur le qui-vive afin de réagir et interagir face à ses propositions. Segal, au violoncelle, passe habilement de l’archet au pizzicato et invente avec un plaisir non dissimulé des contrechants ou des mélodies qui collent aux schémas musicaux inventés. Hoang passe de la clarinette au saxophone, usant de stratagèmes pour varier les effets : slaps, harmoniques, chuintements, couinements, jeu sans anches ou sans bec... Parfois, les deux musiciens acoustiques se liguent, prennent le pouvoir et attirent la machinerie sur leur terrain ; la musique prend alors un tour plus mélodique et les interventions électroniques servent de ponctuations. Mais souvent ces dernières tissent une trame aux improvisations. Antonin-Tri est étonnant de maturité et de fantaisie à ce jeu, et démontre une fois de plus sa maîtrise totale de ses instruments et sa faculté d’en tirer de belles choses. Très belle découverte que cette expérience totale, tant par son aspect poétique et humoristique que par son étonnante instrumentation.

Cela tombe bien, nous jouons dimanche prochain 18 novembre à 17h au Théâtre Berthelot à Montreuil (métro Croix de Chavaux) lors des Rencontres Inouïes, mais cette fois augmenté du vidéaste Jacques Perconte qui traitera son film en temps réel (image ci-dessus) ! Cela s'appelle Dépaysages. C'est gratuit (sur réservation : resa.berthelot@montreuil.fr / 01 41 72 10 35). Antonin-Tri Hoang sera au sax alto et à la clarinette basse, Vincent Segal au violoncelle, je tiendrai mon nouveau clavier plus divers instruments acoustiques ou électroniques.
Juste avant à 16h, Ravi Shardja jouera mandoline électrique, électronique, low tech, sanza et mixing table sur les images en direct de Philippe Cuxac.
Évènement FaceBook ici !

samedi 20 octobre 2012

Rite de passage


Mission accomplie : la balance terminée, nous avons pris le temps d'aller nous dégourdir les jambes jusqu'au Passage Pommeraye. À droite sur la photo, l'enseigne de Photomaton Services nous a échappé. Je retourne l'iPhone vers nous. Clic clac du tac au tac. J'aurais dû avoir la même présence d'esprit en demandant à ce que le concert du Pannonica soit enregistré ou enclenchant mon nouveau petit Nagra. Mais non, concentré sur notre entrée en scène dans l'obscurité, j'ai oublié. Claude Lévi-Strauss hantait les loges : comme Vincent Segal exhibe son élégante veste pleine de poches due au tailleur de l'anthropologue, Antonin-Tri Hoang sort Tristes tropiques de sa musette. Je leur raconte les matins où nous croisions le vieux monsieur rue des Marronniers. Son évocation marquera cette première.

Le Tenori-on dessine ses notes de lumière. Confort d'écoute dû au niveau sonore calibré sur la puissance acoustique du violoncelle et de la clarinette basse. Une partie de plaisir encore plus agréable qu'annoncée. Vincent et Antonin-Tri sortent de l'ombre après le prologue radiophonique de la Mascarade Machine. Zapping France Culture. Face à moi, les deux encyclopédistes s'en donnent à cœur joie. Leurs instruments tissent une toile harmonique merveilleuse. Il est rare que je garde à l'oreille ce qui fut improvisé. Dans le TGV qui me ramène à Paris je me repasse les meilleurs moments comme s'ils avaient été enregistrés. Dans la pièce qui précède l'entr'acte je transforme le son de mes camarades avec le H3000, peignant des nuages spectraux qui les enveloppent. Je me vois les écouter. On plane.

Le trio avec piano préparé fonctionne au delà de nos espérances. La boîte à musique de l'array mbira insiste sur le lyrisme et la tendresse de notre ensemble. Le public semble s'amuser autant que nous. Blues au ballon de baudruche, pop à la Sigur Rós, samba du XXIe siècle, musique d'un film que nous avions composée, rien n'était prévu. Nous prenons date pour une séance de studio qui immortalisera nos élucubrations oniriques. Entre temps nous aurons joué Dépaysages à Montreuil le 18 novembre prochain, avec les images travaillées en temps réel du vidéaste Jacques Perconte.