John Waters, Edgard Morin et Rouch, Luc Moullet, Retour de Flamme, Jean Renoir et le Cauchemar de Darwin...

Après Cry Baby, j'ai enfin vu Hairspray de John Waters, toujours aussi corrosif et drôle. Les danses et les musiques des années 60 laissent progressivement la place à une salutaire revendication interraciale. Divine y tient un double rôle. J'attends avec impatience Polyester commandé sur Amazon.com, encore une autre comédie musicale du réalisateur culte de Baltimore.
Parmi les dvd récemment parus, j'ai été encore une fois conquis par le documentaire d'Edgard Morin et Jean Rouch, Chronique d'un été, tourné à Paris en 1961. Une enquêtrice se promène dans les rues de Paris et demande : "Êtes-vous heureux ?". La prise de conscience des acteurs du film annonce 68. En bonus, les commentaires de Morin sont passionnants.
J'ai reçu La comédie du bonheur de Luc Moullet, mais je n'ai encore projeté que le court-métrage figurant en bonus, Barres, ou comment frauder dans le métro en passant au-dessus en-dessous au travers des portillons automatiques. Presque aussi hilarant que son "Essai d'ouverture" d'une bouteille de coca, qu'on peut trouver sur l'excellente compilation Repérages. Vivement la sortie de Genèse d'un repas et d'Anatomie d'un rapport. Et puis tout Moullet, ce serait chouette.
Lobster édite le volume 4 de ses Retour de flamme. Au programme, des soundies dont un avec Spike Jones, des dessins animés dont un Gross et Hopin art déco, un George Pal, un court des Marx Brothers, Paris inondé en 1910, etc. Dommage que le piano de Serge Bromberg soit horripilant et raplapla.
Pour terminer, sublime copie et édition de la Partie de campagne de Jean Renoir, d'une fraîcheur salutaire... Un magnifique coffret est également paru, mais j'en avais déjà dégotté les éditions américaines chez Criterion (La règle du jeu, Boudu sauvé des eaux, Le fleuve, etc.).
Sans oublier le décapant Cauchemar de Darwin qui condamne définitivement les moeurs de sauvages du capital et de ses cyniques déclinaisons coloniales. Comment peut-on vivre dans ce monde-là (je parle du nôtre) sans se révolter et se battre pour que ça change ? Evidemment que ça ne durera pas, mais combien de millions de morts d'ici là faudra-t-il encore ?