C'est amusant comme parfois le réel nous rattrape. Mercredi en fin d'après-midi, alors que je discutais avec Pierre-Oscar Lévy (son blog sur le site de la-srf) de choses et d'autres, en particulier des substances ingurgitées, inhalées et injectées aux dirigeants politiques qui nous gouvernent, nous évoquons son activité de producteur et réalisateur lorsqu'il fonda le magazine Archimède sur Arte. Du récent décès du Nobel de physique Pierre-Gilles de Gennes nous arrivons, je ne sais plus comment (sans jeu de mot idiot, d'autant que je n'avais pris qu'un Perrier rondelle et Pierre-Oscar un café), au généticien Pierre-Henri Gouyon qui m'avait tant impressionné lorsque j'avais composé la musique du film de Pierre Morize 1+1, une histoire naturelle du sexe. Je me souviens de son a parte marmonné "J'ai choisi de ne pas reproduire mes gênes...", P.O.L. cite Michel Leiris : "Mammifère - ma mère l'était, il faut m'y faire...". Je grimpe à vélo la côte qui mène à ma tanière et découvre que la conférence que Gouyon a donné au Théâtre Mouffetard est diffusée sur France 5 à 21h45 le soir-même. Anny nous avait parlé de cette série intitulée La recherche nous est contée, mais je suis si difficile à bouger ! Pierre Santini lit des extraits de textes scientifiques historiques, un saxophoniste ponctue la remarquable intervention du généticien qui vulgarise allègrement pendant une petite heure. Chaque fois que j'essaie de raconter ce que j'ai entendu ou cru comprendre (nous ne sommes que des véhicules pour nos gênes qui sont les seuls à se reproduire ou nous avons tous les mêmes ancêtres), ça tombe à plat. Difficile de réduire une démonstration scientifique à quelques sentences ! Comme je googlise Gouyon, je tombe sur une captation en trois parties de l'émission déjà en ligne. Il m'a toujours semblé que pour comprendre l'humanité, Marx et Freud n'abordaient qu'une partie de la question et qu'il était nécessaire de retrouver l'animal. La génétique apporte un éclairage encore différent. Absolument passionnant.
C'était en trois parties sur DailyMotion, mais les deux premières ont été effacées. Voici la fin :


Si cela vous a plu, j'ai trouvé une autre conférence sur le Net, intitulée Nouvelles problématiques pour les Sciences du Vivant qui semble reprendre le même sujet, cette fois enregistrée à l'INRIA Sophia Antipolis en mai 2003 dans le cadre du Colloquium Jacques Morgenstern.