Hier, dans les pages Rebonds du quotidien Libération, Franz Vasseur, avocat au Barreau de Paris, spécialiste en droit de la propriété intellectuelle et en droit des affaires, titrait Vive la grève par gratuité !. Il révèle une solution astucieuse, suggérée et espérée depuis des lustres, pour faire pression sur le patronat sans ennuyer les usagers, à savoir la gratuité des services les jours de grève. Ou comment redonner aux mouvements sociaux leur popularité perdue sous les coups de butoir du Capital qui a réussi à faire oublier ce qu'était la solidarité interprofessionnelle ? Jusqu'ici, il m'avait été répondu que la grève par gratuité était interdite pour des raisons de sécurité et d'assurances. L'arrêté de la Cour Européenne du 17 juillet dernier est le camouflet le plus cinglant au service minimum de Sarkozy qu'il enterre ipso facto. Service complet donc, sans avoir besoin de débourser un sou pour les usagers des transports en commun. Les détenteurs de la carte orange n'y verront que du feu, mais les autres apprécieront la forme de cette nouvelle grève. Quant à la SNCF, c'est le droit de rêve qui retrouve sa place : tous à la mer et à la campagne, à moins qu'on aille simplement manifester sa solidarité avec les guichetiers et les contrôleurs ! "Les conditions édictées par la Cour pour la grève par gratuité semblent être les suivantes : 1) une action collective relevant de l’exercice des droits syndicaux, 2) décidée et organisée par un syndicat et 3) avec l’information préalable des autorités (et, en France, préavis à l’employeur)." Ces jours-là, plus de "chtonk le billet", si ce n'est ceux du patronat...