En général, j'évite les sujets traités par les autres médias qui le font beaucoup mieux que moi. Je préfère débusquer des inédits, des raretés, exhumer des méconnus, creuser, fouiller, ou bien exprimer un point de vue s'il prend le contre-pied de la majorité. Et puis, de temps en temps, je me fiche en colère et ne peux résister de me joindre aux camarades épris de justice ou de liberté, deux mots galvaudés certes, qui ne veulent pas dire grand chose, deux fantômes qu'il est bon de faire surgir certaines nuits de pleine lune.
Ainsi, j'ai immédiatement signé la pétition pour défendre Siné contre la dictature autoritaire du rédacteur en chef de Charlie Hebdo, devenu douteusement de plus en plus consensuel. Je l'ai par ailleurs commentée sur le blog d'Étienne Mineur.
J'ai reproduit ci-dessus la chronique de Siné non publiée par C.H. et envoyée au Nouvel Observateur, car je ne peux supporter l'utilisation frauduleuse de la critique du sionisme qui tente de la faire passer pour de l'antisémitisme. C'est honteux et dangereux. C'est confondre racisme et critique politique. Se battre contre le colonialisme israélien n'a rien à voir avec la Shoah comme l'utilisent les paranoïaques pour justifier leurs crimes actuels. Et fustiger l'opportunisme de l'Aiglon n'a rien d'antisémite ; pour preuve, voici l'article initial de Siné qui lui a valu d'être exclu de Charlie Hebdo : Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le parquet (encore lui!) a même demandé sa relaxe! Il faut dire que le plaignant est arabe! Ce n'est pas tout: il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit!
Pour les amateurs, je rappelle enfin l'entretien avec Siné dans le cadre du Cours du Temps du Journal des Allumés du Jazz (n°16, automne 2006).