Je ne remercierai jamais assez mes rabatteurs qui me conseillent et m'envoient de petits sujets pour que mon inspiration ne se tarisse pas et que je reste fidèle au poste chaque jour de la semaine. Si je compte le temps passé à écrire chaque jour ici et ailleurs je n'en suis pas encore aux 35 heures, mais je m'en approche, ce qui me laisse tout de même une soixantaine d'heures pour m'occuper du reste de mon boulot !
The Job, le film que m'indique cette fois Pierre-Oscar Lévy, prend une valeur toute particulière en ces temps de crise où l'avenir est plus qu'incertain. Dans Le Monde d'hier, Immanuel Wallerstein, l'un des initiateurs du mouvement altermondialiste, fondateur et directeur du Centre Fernand-Braudel pour l'étude de l'économie des systèmes historiques et des civilisations de l'université de l'Etat de New York, à Binghamton, annonce que "le capitalisme touche à sa fin" sans savoir pour autant quel système lui succédera. L'entretien est passionnant. En ce qui concerne le film de Jonathan Browning, Grand Prix 2008 du 10e Festival des Très Courts, remarquez que c'est la bande-son qui donne tout son sens à l'action. On pourrait raconter une toute autre histoire en changeant de musique, ce qui n'est évidemment pas ici notre propos. Si les plus pauvres vont morfler un maximum, ni les classes moyennes ni aucun secteur ne seront épargnés... Et Antoine Schmitt de surenchérir en pointant un autre film, plus long cette fois et sérieusement instructif, L'argent dette.


En 52 minutes, le film didactique de Paul Grignon est clair, dense et brillant, même s'il demande un petit effort pour comprendre l'incroyable réalité de l'arnaque du système (English version available). Il explique d'abord historiquement la création de l'argent, du prêt, des banques, et donc comment créer de l'argent à partir de rien du tout. L'ère moderne a poussé le bouchon jusqu'à créer l'argent virtuellement à partir des dettes des emprunteurs. Sans dettes il n'y aurait pas d'argent. Quand les prêts chutent, l'argent se dissout, et les saisies entraînent le système dans la crise. Le monstre s'auto-dévore. Les ressources naturelles sont pillées. Les États sont évidemment complices. La notion même de croissance est mise en question. Vous pouvez commander le DVD sur MoneyAsDebt (version française PAL disponible), un site bourré d'informations indispensables sur la crise avec force citations historiques, liens, textes, etc. Allez jeter un coup d'œil, vous n'en ressortirez pas indemnes !

P.S. : Si le lien avec Vimeo est coupé, vous pouvez regarder le film en plusieurs parties sur DailyMotion, et Arrêt sur images a réalisé un petit dossier.