70 Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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lundi 8 décembre 2008

Les pères Noël des Allumés


Jusqu'au 5 janvier 2009, les Allumés du Jazz jouent les pères Noël et font une promotion exceptionnelle sur toute une sélection de disques. Pour en connaître la liste complète, il vous suffit de faire un tour sur leur Blog ou en les retrouvant sur la page de promotions du site ! Pendant la durée de l'opération, vous retrouverez la plupart de ces disques au prix de 11€ (au lieu de 15€).
Je relaie l'info précieuse en ces temps délicats où le petit commerce se joue de nos habitudes et où la fin du mois risque d'être plus pénible que jamais pour nombre d'entre vous. Je n'y suis absolument pour rien : je rappelle que j'ai démissionné de toutes mes fonctions au sein de cette fameuse association de producteurs pour me consacrer à mon travail de création, je n'ai ni choisi la photo que je reproduis ici, ni eu l'idée de cette opération bien opportune. Parmi les 88 petites merveilles qui brilleront dans la nuit, GRRR y participe avec 5 CD et non des moindres : Carton, l'album de chansons de Birgé-Vitet ; Trop d'adrénaline nuit, réédition avec bonus du premier album d'Un Drame Musical Instantané, une liberté de tons comme on n'en fait plus ; L'hallali, CD orienté vocalement puisqu'il accueille le regretté Frank Royon Le Mée, la chanteuse Dominique Fonfrède, l'opéra-bouffe La Fosse avec la tout autant regrettée Martine Viard et une ribambelle de comédiens fameux ; Qui vive ?, le plus dingue de tous les disques du Drame ; et Les araignées, le meilleur et le plus étonnant de tous les albums d'Hélène Sage. Enfin, les pressions familiales sont telles que cette année encore je ne coupe pas à la hotte et à la course aux bonnes idées pour le faire avec panache. Remercions donc tous ces généreux labels de nous donner tant d'idées savoureuses, langoureuses, hirsutes ou provocantes pour combler petits et grands avec toutes ces bonnes idées originales et pas chères !

Rafle 2008

Je ne sais jamais si mes lecteurs écoutent les extraits sonores que je place de temps en temps dans mes articles. Cette fois, ce n'est pas une chanson, ni un morceau de musique, mais une lettre lue à l'antenne par un journaliste de France Inter que j'ai reçue par mail. Cela s'est passé le 17 novembre dans une école du Gers. C'est un prof qui témoigne :

Que vous faut-il de plus ?

Immemory de Chris Marker (version anglaise pour OS X)


Souvent évoqué dans cette colonne, le CD-Rom de Chris Marker édité en 1997 par le Centre Pompidou paraît en anglais dans une version révisée, augmentée des X-Plugs, et surtout compatible avec le système Mac OS X version 10.4.11 et ultérieures. Rassemblant des quantités d'images, de textes, de bouts de film, de sons, de citations, Immemory est un jalon incontournable de l'œuvre de Chris Marker. J'ai dit et répété qu'il avait beau avoir une interactivité extrêmement sommaire, c'est l'un des rares objets multimédia de cette époque qui ne donne pas l'impression d'avoir perdu son temps lorsqu'on le quitte. Il est à Marker ce que sont les Histoire(s) du cinéma à Godard. Une somme, non, dirait Eisenstein, un produit ! Entendre une œuvre dont la transversalité, concept moderne s'il en est, est le maître-mot.
Il y a quelques mois j'avais abordé Le trou noir de la création numérique, billet commenté par Éric Viennot et Pierre Lavoie, parmi d'autres. Il est absolument nécessaire de rééditer en français Immemory, histoire de mémoire, avec les autres œuvres essentielles qui marquèrent ces années fastes et inventives. La rapidité de renouvellement des supports informatiques a rendu inaccessible ce patrimoine culturel inestimable. Il y a quelques jours, Antoine Schmitt et moi-même avons ainsi décidé de trouver les moyens financiers de porter notre CD-Rom Machiavel sur Internet et, pourquoi pas, sur l'iPhone ; le portable d'Apple se prêterait superbement au scratch interactif des 111 boucles vidéo et à ses facéties comportementales (Machiavel réagit au plaisir et à l'ennui !). Il est indispensable de faire revivre les CD-Roms qui ont marqué leur temps, par leur invention, la qualité de leur contenu et les modes de jeu que les nouvelles technologies ont suscités : Puppet Motel de Laurie Anderson, Reactive Squares de John Maeda, Machines à écrire d’Antoine Denize, œuvres de Peter Gabriel, l'Oncle Ernest, etc., et bien évidemment le modèle d'interactivité que représente notre Alphabet, multiprimé et internationalement acclamé ! On s'en souvient, mais les nouvelles générations les ignorent cruellement. Aucun organisme institutionnel ne s'en préoccupe, aucune ligne budgétaire n'y est affectée. Quel gâchis ! Avant l’éclatement de la bulle Internet, la création artistique profitait de l’enthousiasme pour l’interactivité qui confond l’interprète et le spectateur. Les budgets, tant pour la création que pour l’institutionnel, étaient conséquents si on les compare avec ce qui se pratique aujourd’hui, donnant les moyens à ses acteurs de prendre le temps de la recherche et du développement. On parlait alors de contenu, estimant qu'il était indémodable puisque portable sur de nouvelles plate-formes. Tout est là. Internet ou le smartphone pourraient leur donner une nouvelle jeunesse à l'instar du DVD pour le cinéma. De nouvelles vocations ne manqueraient pas de se déclarer au vu et su du trésor que représentent ces œuvres aussi historiques qu'inégalées.