70 Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mercredi 31 décembre 2008

Réveillonnez avec la police !


35 000 policiers se déploient ce soir, dont 7 000 à Paris, pour s'assurer que le Réveillon se passera bien dans la loi et l'ordre. La ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, espère préserver ainsi "l'esprit festif" qu'elle pense absent des préoccupations des garçons sauvages. Elle se trompe lourdement, tout comme le directeur de la police urbaine de proximité (un titre comme ça cela ne s'invente pas, des fois qu'on la sente trop lointaine), Alain Gardère, qui parle d'un dispositif "montant en crescendo au long de la journée" (le terme est beau comme un feu d'artifices), car il craint les "traditionnels débordements de groupes de jeunes alcoolisés et sous l'emprise du cannabis". Alors là on se pisse dessus, pas qu'on ait trop ingurgité de mousse ni pour éteindre le feu, mais amalgamer alcool et pétards, il faut le faire ! Voilà un demi-siècle que chacun sait que la marijuana aurait plutôt tendance à abrutir qu'à exciter... Il est vrai que la cocaïne est une drogue de riches et il serait dommage que ceux qui s'en ficheront plein le pif dans le quartier des Champs Élysées soient dérangés par des bandes de voyous... Voilà comment le gouvernement justifiera donc le déploiement de policiers "en nombre et mobiles", des fois que la température glaciale tuant chaque jour des SDF ou que le cynisme patronal produisant du chômage comme s'il en pleuvait ne suffisent pas à attiser le feu de la crise ! Bonnes gens, réveillonnez tranquilles, soyez, vos avoirs sont sous bonne garde, la police veille.

Couteaux à croquer


La cuve à mazout est pleine à ras bord, il reste deux stères de bois dans le jardin, sels aux algues et essences relaxantes sont alignés sur le bord de la baignoire, la couette recouvre le futon, le feu crépite dans l'âtre, tout va bien. Avec ce froid humide qui transforme le macadam en patinoire je n'avais nullement envie de bouger dans les prochains jours, je suis donc sorti faire des courses à Belleville, accumulant les provisions de bouche comme un écureuil fou. En cette saison mes soupes asiatiques sont tout indiquées, encore faut-il que j'ai toutes mes bases, d'où mon escapade à Chinatown. À côté du canard fumé, des tripes laquées, des pattes de poulet en vinaigrette et des légumes extravagants que j'ai encore découverts hier matin, j'ai trouvé des couteaux à environ sept euros le kilo, plutôt rares sur les étals de nos marchés. Il y avait si longtemps que nous n'en avions mangés que nous nous sommes faits une ventrée de ces mollusques crus à l'exquis petit goût de noisette. Comme il se contracte et remue comme un serpent, l'animal doit en rebuter plus d'un, avec son pied qui dépasse du coquillage, ressemblant selon son désir à un long clitoris ou un petit pénis ! On attribue aux huîtres certaines propriétés aphrodisiaques, en est-il de même avec la chair des couteaux ?... 8o))