Pour l'instant HBO Imagine n'est qu'en anglais, mais l'expérience vaut le détour. Le cinéma interactif est une aberration car il va à l'encontre de cet art du temps dont le montage a le secret. Cela ne signifie pas que toute narration exclut l'interactivité, loin de là ! Ce n'est simplement pas du cinéma, mais autre chose. Le principe d'une série télévisée où les différents personnages, leurs motivations et les évènements se découvrent au fur et à mesure des épisodes a été appliqué par les spécialistes de la chaîne américaine HBO à une histoire complexe où l'ordre de la découverte est choisie par le spectateur. Les séquences sont reliées entre elles par des fils permettant d'orienter ses choix. Cerise sur le gâteau de cette toile d'araignée qui se confond avec celle de l'écran, certaines scènes sont présentées sous quatre angles complémentaires sur les quatre faces d'un cube permettant de regarder chacune des scènes, voire deux simultanément. Jouer sur le même écran du champ et du hors-champ recèlent de possibilités ici encore balbutiantes, mais très excitantes. Des liens renvoient à des discussions sur FaceBook ou des messages sur Twitter. La réalisation est à la hauteur de la chaîne qui a produit Six Feet Under, Sex and the City, Les Soprano, Deadwood, The Wire, True Blood, Generation Kill, etc. HBO est celle du cinéma, modèle de Canal + à son lancement. À sa propre création l'idée était de ne pas faire de la télévision : la chaîne de télé sans télé ! Jusque là aux USA, les annonceurs étaient les patrons et décidaient des programmes comme on le voit dans la série Mad Men. Je ne suis pas allé assez loin dans l'histoire pour comprendre de quoi il s'agit : un banquier enlevé dans une galerie d'art, un quinquagénaire infidèle, un enfant fuyant des malfrats, des meurtres, etc.


Je reviendrai dessus lorsque j'aurai pu jouer suffisamment avec l'intrigue, mais à l'hôtel strasbourgeois d'où j'écris ces lignes la liaison est un peu lente et je suis censé travailler ! Tout à l'heure j'ai répondu à un entretien radiophonique en direct depuis la voiture qu'Antoine conduisait en dévalant la spirale d'un parking, c'était très rock'n roll... À peine la dernière note de notre opéra venait-elle de s'éteindre, nous démontions le clapier pour faire trois représentations ce vendredi pour la Nuit Blanche à Metz (19h, 21h, 23h à l'Arsenal dont l'architecte est Ricardo Bofill) et nous devons être revenus à Strasbourg samedi à 14h pour lancer à nouveau les lapins salle de l'Aubette. Notre marathon vient insérer ses propres séquences parmi celles d'HBOimagine tant que j'en perds le fil de la Toile...