Si j'attends d'avoir tout vu pour en parler, on aura dépassé Noël et vous raterez le coffret des 25 DVD de la RKO édités par les Éditions Montparnasse qui sortira le 5 octobre pour seulement 100 euros. Il ne s'agit pas d'acheter n'importe quoi parce que ce n'est pas cher comme aux premiers temps de CDiscount quand l'offre DVD était maigre, mais de se faire une jolie cinémathèque pour celles et ceux qui seraient restés collés aux nouveautés couleurs 5.1 écran large quand l'histoire du cinéma recèle des trésors qui lui donnent ses lettres de noblesse. On a déjà tout dit des chefs d'œuvre que sont Citizen Kane et La splendeur des Amberson d'Orson Welles, King Kong, l'original inégalé de 1933 avec la sublime partition de Max Steiner, La griffe du passé (Out of the Past), polar dont je ne me suis jamais lassé malgré le nombre de fois où je l'ai vu et entendu, car les films de Jacques Tourneur s'écoutent, comme son fantastique La féline (Cat Woman) avec Simone Simon, tous de vrais auteurs, des inclassables comme la plupart des réalisateurs de la RKO... On peut avoir envie de rire avec L'impossible Monsieur Bébé d'Howard Hawks ou Panique à l'hôtel des Marx Brothers, frémir avec Soupçons d'Alfred Hitchcock, Le récupérateur de cadavres (The Body Snatcher) de Robert Wise ou La Chose d’un autre monde, craquer pour Elle et lui (Love Affair) de Leo McCarey ou Sylvia Scarlett de George Cukor... On peut attraper l'ensemble comme un éventail et choisir selon son humeur un film de genre, western avec La Charge héroïque (She Wore a Yellow Ribbon), Le Massacre de Fort Apache de John Ford ou La Captive aux yeux clairs encore de Hawks, aventures avec Barbe-Noire le pirate de Raoul Walsh, comédie musicale avec Top Hat animée par Fred Astaire et Ginger Rogers, policier avec L’énigme du Chicago Express de Richard Fleischer, guerre avec Les Diables de Guadalcanal de Nicholas Ray, action avec Ça commence à Vera Cruz de Don Siegel, etc. Je n'ai pas vu Un si doux visage d'Otto Preminger avec Robert Mitchum, ni Nous avons gagné ce soir de Robert Wise, pas plus que La fille de la cinquième avenue de Gregory La Cava avec Ginger Rogers, et j'ai un vague souvenir de L'enfant aux cheveux verts de Joseph Losey, mais il est indéniable que tous ces films sont des modèles, chacun dans leur catégorie.
Orson Welles disait qu'il suffit d'enlever un paramètre à la réalité pour plonger dans la poésie. Le noir et blanc qui effarouche a priori nos contemporains rend les histoires plus vraisemblables comme lorsque l'on était petit et qu'elles commençaient toutes par "il était une fois".