Il est toujours difficile de comprendre pourquoi certains organismes sont si désagréables quand d'autres font des efforts d'amabilité. Intermittent du spectacle, j'ai tout connu dans mes rapports aux Assedic, de l'arrogance méprisante à la coopération humaine, du comptoir anti-agression au rappel téléphonique personnalisé. Depuis que l'on ne peut plus les joindre au téléphone, les choses se sont corsées, mais le courrier fonctionne pour peu que l'on soit patient. Le pompon est détenu par l'ANPE de ma municipalité. Comme je venais de déménager, la responsable me demande si ma déchéance n'est pas trop pénible. Ne comprenant pas son allusion, je lui demande de préciser sa pensée. Ce n'est pas trop dur, dit-elle, de passer du 92 au 93 ? Elle signifiait par là mon passage des Hauts de Seine à la Seine Saint-Denis ! Suivirent d'autres poncifs de classe véhiculés avec toujours plus de brutalité par cette pauvre femme tandis que j'imaginais la réaction de demandeurs d'emploi plus émotifs... Récemment, une des associations qui me salarient fut reçue à plusieurs reprises de manière exécrable par les préposées de l'Urssaf, se faisant même raccrocher au nez alors que leur aide était sollicitée sur un point de détail pourtant simple. Quelle hiérarchie monstrueuse subissent ces employés s'ils n'ont d'autre exutoire que de répercuter la tension qu'ils vivent au quotidien ?
De ces administrations kafkaïennes glissons au privé avec la société Apple. On aura beau critiquer avec raison sa politique protectionniste, la qualité d'accueil et d'écoute y est chaque fois exemplaire. Mon iPhone ayant un pépin d'alimentation, on me le change illico pour un neuf. La même aventure est arrivée à ma fille il y a trois mois, sauf que mon mobile indique qu'il a pris l'eau, accident non couvert par la garantie. Comme j'explique l'absurdité du verdict au jeune technicien il m'octroie une faveur en précisant que cette exception ne pourra se reproduire. Est-ce notre séjour asiatique qui colora en rouge les voyants d'humidité ? Allez savoir ! Rentré à la maison, je n'eus plus qu'à restaurer mes informations à partir de la dernière synchronisation. La fragilité de l'instrument me fait hésiter à prolonger la garantie via AppleCare (69 euros pour une année supplémentaire) ou en souscrire une chez Orange (9 euros par mois, mais couvrant également le vol). Mobile Me me propose de localiser gratuitement l'objet, c'est sympa que je le sache aussi, puisque Apple me piste sans me le dire depuis quatre ans déjà...
Je profite de ma visite à l'AppleStore pour m'offrir un Magic Trackpad à connecter en Bluetooth à ma tour Mac en remplacement ou complément de la souris. L'objet (c'est le grand carré métallisé qui trône à droite du Tenori-on et du Kaossilator sur la photo) rappelle les gestes opérés sur le trackpad de mon portable et me permet même de contrôler à distance ce qui se passe à l'écran, gymnastique précieuse lorsque je m'enregistre moi-même depuis la cabine du studio. C'est évidemment plus agréable que de se confronter aux administrations aimables comme des portes de prison, parcours d'obstacles qui coupe toute inspiration. Sic. La frustration des esclaves serviles s'oppose aux satisfactions qu'ont d'autres de se rendre utiles. Et les réponses mécaniques et inhumaines justifient d'être un jour remplacé par une machine !