Le 28 août 1963, Martin Luther King fit son célèbre discours "I Have a Dream" pour le Mouvement des Droits Civiques au Lincoln Memorial. Parmi les intervenants, étaient présents Bob Dylan, Joan Baez et Joséphine Baker ! "I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed : We hold these truths to be self-evident : that all men are created equal. I have a dream that one day on the red hills of Georgia the sons of former slaves and the sons of former slave owners will be able to sit down together at a table of brotherhood. I have a dream that one day even the state of Mississippi, a state sweltering with the heat of injustice, sweltering with the heat of oppression, will be transformed into an oasis of freedom and justice. I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character. I have a dream today! I have a dream that one day down in Alabama, with its vicious racists, with its governor having his lips dripping with the words of interposition and nullification; one day right down in Alabama little black boys and black girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers. I have a dream today..."

" Je rêve qu'un jour ce pays se lèvera pour vivre véritablement son credo : nous tenons pour vérité évidente que tous les hommes naissent égaux. Je rêve qu'un jour sur les collines rouges de la Géorgie les fils des esclaves et les fils des esclavagistes pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité. Je rêve qu'un jour, même l'État du Mississippi, un État étouffant sous les feux de l'injustice et l'oppression, se transformera en une oasis de liberté et de justice. Je rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans un pays où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur personnalité. Aujourd'hui je rêve ! Je rêve qu'un jour, en Alabama, avec ses racistes vicieux, avec son gouverneur qui n'a aux lèvres que des mots d'opposition et d’annulation aux lois fédérales, qu'un jour, même en Alabama, les petits garçons noirs et les petites filles noires pourront donner la main aux petits garçons blancs et aux petites filles blanches, fraternellement. Aujourd'hui je rêve... "

En 1965 j'avais rapporté de mon voyage des fac-similés de la Déclaration d'indépendance, de la Constitution des États Unis et du Discours de Gettysburg qui imitaient les parchemins originaux de 1776, 1787 et 1863 jusque dans leur odeur sucrée. En réalité je ne sais pas ce que sent un parchemin. La Déclaration d'indépendance signée Benjamin Franklin influença la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Comme souvent il y a un grand écart entre les intentions et la réalité. Il faudrait sans cesse rappeler les textes initiaux dont les tenants du pouvoir et les profiteurs condamnent l'utopie, la population se laissant trop facilement convaincre de l'impossibilité du changement.


Mrs Fishkin, qui est française, nous a préparé à déjeuner. En les quittant, nous reprenons la route tous les quatre vers 5 p.m. et nous arrêtons dans un motel près de Philadelphie. On se gare devant la chambre. Nous trouvons cela très chouette. Agnès vaque à son occupation préférée, le TV watching, jusque très tard.

Après un bon petit déjeuner comme savent le faire les Américains, avec des œufs, du bacon, du fromage et du jus d'orange, nous sommes repartis pour arriver à New York vers midi. Papa s’est entiché de la Buick à tel point qu'il n'aura plus que des automatiques jusqu'à la fin de sa vie et que Maman achètera bientôt une Daf sans changement de vitesses. Dans quatre ans lorsque j’aurai passé mon permis j'emprunterai si souvent son pot de yaourt qu'elle ne s’en servira presque plus. Ce sera d'autant plus pratique que l’appartement de notre communauté de copains sera loué avec un parking. Papa, qui adore conduire, a toujours essayé de pousser Maman, mais elle est très myope et ne s’est jamais sentie rassurée au volant. Nous leur disons au revoir, excités comme des puces, sachant que nous serons tous enfin réunis dans une semaine. Ils ont eu la chance de trouver deux places pas trop chères pour le retour aujourd’hui. Quant à nous, nous rejoignons la gare d’où le Bus part à 2h25 p.m. pour Hartford. Nous y attendent les Birge sans accent sur le e.


(Extrait du film La nuit du phoque, avec la légende en dessous spécifiant que l'extrait fut filmé dans la communauté de 1974)