Depuis la création au Centre Pompidou il y a six ans, c'était la première fois que nos 100 lapins jouaient dans une cage. L'opéra Nabaz'mob était à La Gaîté Lyrique à Paris ce week-end pour le Festival Parizone@Dream. Le public était invité à pénétrer dans la cage.
En tapant le titre j'ai immédiatement pensé au maître de l'indétermination en musique, John Cage. D'autant que hier matin j'ai reçu la visite de Lê Quan Ninh, percussionniste qui avait participé au grand orchestre du Drame il y a 25 ans et devenu un grand spécialiste de la musique du compositeur américain. Son centenaire (et le vingtième de sa mort) donne à Ninh l'occasion de tourner avec Cinq Ryoanji programmé à la Cité de la Musique le 15 décembre prochain. Il me parle aussi du spectacle Manivelles dont toute l'électricité est produite sur le plateau par les protagonistes sans avoir recours à EDF, astucieux système de dynamos et d'énergie musculaire ! Enfin, la pièce atonale de Charles Ives de 1906 intitulée The Cage me revient à l'esprit. La percussion joue le rôle du fauve qui tourne en rond. A leopard went around his cage from one side back to the other side. He stopped only when the keeper came around with meat. A boy who had been there three hours began to wonder, "Is life anything like that?".
En 2008 59 000 personnes s'étaient déplacées à Bercy Village lors de la Nuit Blanche, mais la capacité du lieu qui accueillait notre opéra était bien en dessous de la demande malgré la multiplication impromptue des représentations. La foule qui faisait la queue jusqu'à la Seine s'énervait en scandant "Libérez les lapins !".