Sur son nouveau blog, Étienne Mineur publie un long et passionnant article intitulé ré-enchanter la lecture numérique sur les possibilités technologiques, narratives et graphiques qu'offrent les tablettes aux auteurs et, par conséquent, aux amateurs de livres. Dans un article précédent il soulignait l'incohérence des prix pratiqués par la plupart des éditeurs, dans le prochain il parlera des livres utilisant à la fois l’objet physique et l'application numérique.
Dans ce "kit de survie pour auteur de 'livre' numérique" Étienne Mineur commence par définir les termes auteur, tablette, téléphone, comparant les formats PDF, ePub et les applications autonomes. Il rappelle ce que furent les livres augmentés, citant notre Alphabet d'après Kvĕta Pacovská en exemple, et les livres pensés comme des œuvres audio-visuelles. Il dessine ensuite les degrés d'interactivité offerts :


L'autre schéma en tête d'article le pousse à imaginer les possibilités infinies que permettent les iPad. Ces exemples sont une source extraordinaire pour les auteurs inventifs, autant de pistes excitantes à creuser, que l'on vise un public enfant ou adulte. Étienne inventorie les progrès techniques, la typographie, la gestion du temps ou du son, les manipulations dans l'espace, et termine en donnant quelques liens dont celui de mon premier roman sur publie.net, La corde à linge, qui intégrait hyperliens, images fixes et surtout près d'une heure de son participant directement à la narration. Le second, à paraître prochainement chez le même éditeur intelligent, propose en plus une douzaine de courts métrages vidéo dans le cours de l'histoire. J'évoquais hier les possibilités de l'iPad pour La machine à rêves de Leonardo da Vinci qui sortira début décembre et qui représente un nouveau départ comme le furent mes premiers CD-Rom d'auteur ou les premiers modules interactifs que je réalisai avec Frédéric Durieu sur LeCielEstBleu ou avec Nicolas Clauss sur Flying Puppet.
L'article d'Étienne Mineur résume parfaitement l'immensité du champ qui s'offre au créateur. Encore faut-il trouver les subsides pour matérialiser nos rêves. On considère qu'une application iPad réclame un budget minimum de 30 000 euros si l'on veut développer quelque chose de cohérent sans passer trop de temps en laboratoire. Ensuite cela dépend de l'investissement de chacun. C'est dire que l'équipe de Leonardo a depuis longtemps explosé son temps de travail à défaut de pouvoir éclater le budget ! La recherche a un prix, le plaisir n'en a pas.