Ils, ou plutôt elles tant le féminin prime en nombre à l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs, ont rassemblé leurs forces pour créer une seule et collective installation scénographique dans le cadre des Portes Ouvertes vendredi 25 et samedi 26 janvier de 12h à 20h. Cela se passe au sous-sol du 31 rue d'Ulm à Paris. Durant ces cinq derniers mois, Raymond Sarti, accompagné de Claude Nessi et Bernard Skira, les a laissés imaginer cet incroyable paysage à partir des moulages en plâtre retrouvés dans les archives. Stéphanie Daniel a supervisé la mise en lumière comme je le faisais pour le son, confiant aux étudiants le soin de concrétiser leurs idées. La vingtaine d'élèves de 3e et 4e année ont mis la main à la pâte et bien heureusement détourné le sujet. Ainsi leur texte annonce :
L'homme évolue dans un monde immense et dense, un monde qui lui semble infini, immuable. Pour s'y inscrire malgré tout, il a recours à des conventions, vaines tentatives qui visent à mettre le monde à sa portée et à l'organiser. La Terre devient ainsi une mappemonde qu'il tient dans sa main. Les distances sont traduites par des systèmes d'échelles, et tout ce qui nous entoure et nous atteint peut être nommé, contrôlé. L'art joue avec ces conventions, peut-être pour en dévoiler une part d'absurdité, sans doute pour révéler la dualité qui oppose notre perception réduite du monde à sa véritable nature. L'art se fait messager et nous permet de naviguer de l'un à l'autre avec plus de douceur. Une possibilité d'harmonie est perceptible.


Pas question de dévoiler la suite. Venez vous laisser surprendre. L'installation monumentale Voir & Mouvoir est particulièrement interactive. Le son y a toute sa place. La seconde photo dévoile d'ailleurs un piano préparé avec système de poulies caché sous le lycra. L'enthousiasme de cette grande équipée est communicatif. En partant, Raymond me glisse une petite phrase lue sur un mur du quartier du Panier à Marseille où il vient de livrer Méditerranées, l'exposition inaugurale de Marseille Provence 2013 : "L'éducation ne consiste pas à gaver les enfants, mais à leur donner faim"...