Sacha Gattino, avec qui je termine le design sonore de l'exposition Le Gameplay s'exhibe qui ouvrira ses portes le 22 octobre à La Cité des Sciences et de l'Industrie et dont le site perso révèle quantité d'informations et de liens précieux sur le son et les instruments de musique inhabituels, me suggère de commander Miaulique, un livre sur les musiques de chats accompagné d'un précieux CD.
Je possédais déjà Le mystère des chats peintres publié chez Taschen, acquis sur les conseils d'un autre ami de la gente féline, Jean-Pierre Mabille. J'imagine qu'ils avaient respectivement partagé leurs studieuses lectures avec Cache-cache et Poussière comme je le fais moi-même avec Scotch à qui je lis régulièrement l'Histoire féline de Cocteau sans que cela lui fasse ni chaud, ni froid. Ne serait-il pas concerné par les titres de noblesse ? Chez déjà chat !
Miaulique, le livre rédigé par Jean-Claude Lebensztejn (Le Passage) est illustré de fabuleuses peintures et estampes où se reconnaissent, entre autres, Téniers, Jan Brueghel, Watteau, Grandville, Halsman, et autant d'orchestres où figurent des chats. S'intéressant à la musique féline en littérature comme dans les arts, l'auteur cite Mme d'Aulnoy et les frères Grimm, Hoffmann, Champfleury et Paradis de Moncrif ! La comparaison du miaulement avec la dissonance est injuste (à moins que l'injustice s'exerce envers la dissonance !) et les malheurs qu'on leur a fait subir dans les foires et sur les terrains vagues sont évidemment atroces et débiles. C'est joué avec le Diable. Je sais, Nicolas, nous avons fait tourner des chats par la queue comme des rhombes une nuit de grand vent, mais ce n'était qu'en rêve ! Le passage à l'acte est une ligne jaune que l'on ne franchit pas, même sur des pattes de velours. J'ai souvent enregistré ou mimé des chats dans mes créations et pour Crasse-Tignasse je chantais "Miaou Miaou Mi, Miaou Miaou Miac" sur les cendres de Pauline et les allumettes.
Si vous trouverez quelques partitions, j'ai un petit faible pour le CD accompagnant cette "fantaisie chromatique". D'Adriano Banchieri (1608) à Paul Whiteman (1928) le Concert miaulique est un ravissement. Un duo de Leonardo da Vinci, le duo des chats de Rossini qui n'est pas de lui mais de l'Anglais Robert Lucas de Pearsall dit G. Berthold, l'autre duo miaulé de Ravel dans L'enfant et les sortilèges, une Berceuse de Stravinsky, Felix The Cat de Whiteman avec Bix Beiderbecke et Franky Trumbauer, un Capriccio de Farina, Kitten on the Keys de Zez Confrey... Un très joli cadeau pour quiconque pense qu'une maison sans chat est comme un violon sans âme !