Comment se fait-il que le jardin soit toujours en fleurs à Noël ? Jaunes, violettes, blanches, multicolores... Même celles de la passion ne se sont pas éteintes ! Réchauffement climatique ou tripatouillages génétiques ? Aurions-nous la main verte ou la musique adoucit les fleurs ? Nous leur chantons maint refrain quand le matin revient. Les feuilles mortes qu'on ramasse à la pelle ont fini par dégringoler, mais le reste s'épanouit quelle que soit la météo. Je n'écris pas depuis la Côte d'Azur ou Zanzibar, puisque la scène se passe à Paris, je te dis. On ne va pas se plaindre, mais je m'étonne. J'ai rentré les grasses qui minaudaient dans un coin, coupé les bambous secs histoire de laisser passer un peu de lumière dans leur forêt inextricable, élagué l'églantier qui m'avait valu une dénonciation à la mairie parce qu'il débordait trop sur la rue... Son parapluie plaisait pourtant aux passants qui s'abritaient lors des grosses averses et aux merles qui se repaissent de ses baies de poil à gratter. Les oiseaux me ravissent. Il suffit d'une mésange ou d'un rouge-gorge quand j'ouvre les volets pour que ma journée soit ensoleillée même sous un édredon de nuages. Qu'il vente, pleuve, grêle ou neige, le jardin réfléchit nos émotions.