Sur la Liste noire du Maccarthysme : Martin Ritt, réalisateur de The Front (Le Prête-Nom), son scénariste Walter Bernstein, les comédiens Zero Mostel, Herschel Bernardi, Lloyd Gough... Comme Nicholas Ray, Elia Kazan et Joseph Losey ils furent interdits de travailler pendant les années 50 quand régnait sur Hollywood la Comission des Activités Anti-Américaines. Chaplin s'envola pour l'Europe et se vengea avec A King in New York, Kazan trahit en dénonçant ses camarades, nombreux continuèrent sous de fausses identités. C'est ce rôle qu'endosse Woody Allen en 1976, à la charnière de ses films à sketches et de sa carrière internationale. Caissier de bistro, son personnage rend service à un copain scénariste blacklisté en signant à sa place, mais il se retrouve coincé entre cette supercherie et la chasse aux sorcières contre les supposés communistes. Bien qu'elle soit hélas rarement en odeur de critique la comédie est une arme redoutable contre l'absurdité du monde. La légèreté de ton rend le pamphlet encore plus virulent. Woody Allen est étonnamment sobre, Zero Mostel génial en en faisant des tonnes. Le Prête-Nom est un film méconnu qui dresse un portrait d'une Amérique qui n'aura jamais cessé d'être paranoïaque. (DVD Wild Side)