Distordre le temps marque le quatrième épisode de notre concert intitulé Un coup de dés jamais n'abolira le hasard. C'est plus calme ! J'attaque gentiment, mais sombrement, à la trompette à anche, rejoint par Médéric Collignon au cornet tandis que Julien Desprez crée des sortes de nappes avec sa guitare. L'élasticité du temps me suggère d'emboucher une guimbarde à double lame. Pour le haut du spectre le synthétiseur est plus adéquat. Médéric scande le temps avec un tambourin au pied qu'ensuite il empoigne. Julien martèle le manche...
Pendant le concert nous aurons souvent recours à l'électroacoustique plus qu'à l'électronique. Les sons acoustiques sont transformés en temps réel plutôt que générés ex nihilo par des oscillateurs.


Fameux trompettiste, Médéric Collignon joue le plus souvent du cornet, mais lors de cette soirée les cartes le poussèrent à des excentricités plus vocales et électros...


La trompette à anche est un instrument inventé par Bernard Vitet qui dans les années 70 eut l'idée de fixer un bec de saxophone à une trompette. La sienne était une piccolo à quatre pistons avec un bec de sopranino. La mienne est une trompette de poche avec un bec d'alto. J'en tire des sons proches de la clarinette basse tandis que celle de Bernard permet des stridences plus proches du free jazz...


Le jeu de Julien Desprez est quasi chorégraphique. Il en souligne l'architecture en travaillant les gestes qui produisent les notes. À chaque effet correspond une gestuelle qui, loin d'être artificielle, génère un type de son ou de phrase particulier pour chaque mouvement.