Avant-hier j'écrivais Quand je ne fais rien... en publiant ma newsletter de mars relatant tout ce qui était sur les rails et me laissait enfin libre de mon temps. C'était sans compter l'administration et ses tracasseries à rallonges et répétitions. Lorsque l'on gère soi-même ses affaires, mais cela ne change pas grand chose si l'on doit contrôler quelque délégation, le temps à passer à se faire payer, par exemple, est absolument incroyable. Ainsi la plupart des artistes facturent toujours le nombre de jours travaillés sans compter ceux de la gestion et de la comptabilité, de la relance téléphonique et mail, des envois postaux, etc. Face à moi, les clients avec qui je traite ont des salariés dont c'est la profession et qu'ils doivent payer, eux. Eux (ou elles) dont la spécialité est de tomber malade ou de partir en vacances juste avant d'envoyer le contrat à signer qui bloque tout, ou le chèque qui règle un travail rendu en temps et en heure il y a déjà plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Au lieu de profiter du soleil printanier je lis et relis, imprime et scanne, paraphe et signe, envoie et poste, classe et répond... Ce sont des heures qui ne sont jamais rétribuées de mon côté alors qu'en face les spécialistes sont censés s'affairer. Spécialistes dont le métier est de faire ce que je ne suis pas censé faire, spécialistes dont le métier est de me faire baisser mon prix, spécialistes me demandant quantité de preuves de ma bonne organisation alors que le mien est de faire de la musique, de créer quelque abstraction poétique ou de mettre des mots sur les choses et les non-choses. Si bien que lorsque je ne fais rien, je ne cesse de m'en faire, des cheveux (ça peut toujours servir à mon scalp) et des soucis (y en a toujours, contrairement à ce que ce tic de langage voudrait nous faire croire).