Il y a longtemps que l'on attendait que les jeunes prennent leur avenir en main. Nous, nous vivons dans le présent, depuis bientôt 50 ans en ce qui me concerne. Tout avait commencé comme ça. Par se révolter contre l'absurdité d'un gouvernement à la solde des patrons. Par prendre la parole qui était exclusivement accaparée par les mandarins et le Journal Télévisé. Par échanger des idées. Par y prendre du plaisir. Par rencontrer du monde. Le monde. César Vayssié les filme. Écoutez-les.


Frédéric Lordon est sur la brèche. J'enrage d'être cloué chez moi. Il a bon dos mon lumbago. Dès que je me penche sur le mouvement, une onde dorsale me rappelle à l'ordre. On est pourtant loin du désordre. Cela s'organise. Chaque initiative porte ses fruits. Nous sommes le 38 mars, il suffit d'ajouter 31 à leur avril.


Le signal a probablement été lancé par la projection du film de François Ruffin, Merci Patron ! Vous l'avez vu ? Sinon il faut y aller, absolument ! Ce n'est pas d'une grande profondeur politique, mais cela fait tellement de bien de rigoler, ensemble. Et puis cela montre que tous les espoirs sont permis, parce que le système est faible et qu'il fait seulement semblant d'être fort.


La salle était comble à Bagnolet. Des jeunes, des vieux. Les membres du journal Fakir accompagnent le film partout où ils peuvent et répondent aux questions de la salle. J'évite en général d'évoquer les sujets largement traités par la presse. Mais cette actualité me touche intimement. Elle fait partie de mon quotidien depuis toujours. Je souhaite seulement la partager avec celles et ceux qui ne sont pas encore au courant de ce qui se prépare Place de la République à Paris, dans d'autres quartiers, d'autres villes en France et ailleurs. Il recommence à faire beau. Ce soir allez y faire un tour, à Paris, à Rennes, à Nantes, à Lyon, à Nîmes, à Toulouse, à Strasbourg...

Photo : Assemblée populaire du 32 mars, République, Paris © MaxPPP/EPA/Ian Langsdon