Les touristes français semblent toujours fuir les touristes, quelle que soit leur nationalité. Il y a même des pays où ils seraient prêts à faire semblant de parler moldave pour passer inaperçus ! Cela ne nous empêche évidemment pas de faire comme tout le monde, mais sans trop nous attarder ! La qualité principale du tourisme de masse est qu'ils ont tendance à s'agglutiner tous au même endroit. Il suffit souvent de faire un petit pas de côté pour que l'atmosphère redevienne respirable. À Angkor plus l'on s'éloignait des trois temples magistraux, plus la magie s'installait jusqu'à faire sortir des serpents du chapeau. Question foule, Rome est moins pire que Paris, sauf peut-être pour le Pape Place Saint-Pierre, mais qu'irions-nous faire là, je ne vous le demande pas. Passé les "incontournables", nous profitons des heures creuses et des chemins parallèles pour nous émerveiller...
Une fin d'après-midi j'ai retourné mon appareil pour découvrir plus tard celles et ceux que j'avais photographiés. Devant la Fontaine de Trevi j'imagine des phylactères pour les couples qui se rejoignent ou se séparent. Certains le savaient, d'autres en doutent ou l'ignoreront toujours. Je pourrais rester des heures à accumuler des preuves d'amour ou d'indifférence, des regards désarmants ou des yeux vides. Regardez, juste un exemple parmi d'autres !


L'application iTunes que Jackie nous a suggérée est d'une grande aide pour choisir un restaurant à Rome sans tomber sur les arnaques pour touristes. Et voilà, on y revient ! Eat Italy est consultable hors ligne, ce qui est précieux lorsque l'on n'est pas abonné à un réseau local et qu'il n'y a pas de wi-fi accessible à proximité. Idem avec les CityMaps2Go ! Elizabeth Minchilli a arpenté plusieurs villes italiennes et ses commentaires sont précieux pour dégoter un endroit authentique. Si l'application est gratuite, il faut débourser 3,99€ pour avoir accès à la version romaine complète. Celles pour Florence, Venise, Milan, Turin ou l'Umbria sont moins chères, sommes ridicules en regard des additions ! Les suggestions sont moins nombreuses que Trip Advisor, mais plus justes, car celles des simples voyageurs ne sont pas toujours très fiables. Nous avons donc savouré les carciofi alla giudia, artichauts à la juive, dans un étroit restaurant du Ghetto à l'entrée discrète, le Sora Margherita où les pâtes fraîches étaient parmi les meilleures goûtées jusqu'ici. Le soir de mon anniversaire, nous sommes allés déguster des togliolini al tartufo, des pâtes aux truffes, à la Fiaschetteria Beltramme, via della Croce. Leur fumet nous fit tant tourner la tête que nous nous terminâmes au tiramisu à la pistache, une tuerie ! À deux pas, pas plus cher qu'ailleurs et si bon qu'on en a fait notre cantine. Donc raviolis aux cèpes sauce aux noix, panna cotta chocolat, etc.


Au bout de la Via Ripetta où nous avons élu domicile, nous apercevons la Piazza del Popolo avec son obélisque surmonté d'une croix, et, plus haut, les pins de la Villa Borghese. Plutôt que devant les innombrables églises et vestiges de l'Antiquité, nous nous pâmons devant les murs décrépits, ocres, terre de Sienne brûlée, jaune cireux, bleu délavé... Rome donne une impression d'éternité que Paris a perdu dans de nombreux quartiers, faute de savoir bâtir le neuf en respectant l'ancien. Comme si le souci d'urbanisme allait ici de paire avec l'architecture, assaisonnés du baroque que donnent toutes ces pièces montées, volontairement ou pas...