Nous avons commencé notre descente vers le sud en nous arrêtant à Royan où Maman est en maison de retraite, proche de ma sœur qui passe la voir quotidiennement. L’exode leur réussit plutôt bien. Maman s’inquiète moins depuis qu’elle est bien entourée. Avec Françoise j’ai pu admirer les maisons cossues le long de l’océan, mélange des vestiges de la fin du XIXème siècle et des reconstructions des années 50 après les bombardements alliés qui ont rasé une bonne partie de la ville. Sur la plage nous avons cherché « où est Charlie ? », et puis préférant l’intimité du sable fin nous nous sommes baignés sous la pluie pour un dernier bain dans l’Atlantique. Vers La Palmyre les files de voitures garées n’en finissaient pas. Jean-Michel Couturier est passé me prendre pour travailler sur deux des applications qui seront présentées à l’automne à la Cité des Sciences et de l’Industrie lors de l’exposition sur les effets spéciaux au cinéma dont je compose la partition sonore avec Sacha Gattino


Nous avons continué notre périple vers Bazas au sud de Bordeaux où Sylvie et Serge nous attendaient pour nous montrer Saint-Macaire et les environs. Notre ami charpentier est un fin cuisinier et ses vins sont sa gloire, en dehors des maisons qu’il a bâties à commencer par la sienne où le bois revendique sa noblesse ancestrale et pérenne. Après une escale à Uzeste, nous avons continué ensemble jusqu’à la frontière espagnole où nos Pyrénées étaient dans la purée de pois.


Ma principale préoccupation avait jusqu’ici été de récupérer Oulala et Django avant chaque départ ! Nos deux chats sont très sages en voiture, mais les aléas du voyage réservent parfois des surprises. La plus étonnante est la naissance de deux chatons d’Oulala le lendemain matin de notre arrivée à Luchon ! Pendant ce temps Django aligne son tableau de chasse, mulots et campagnols ayant envahi les granges de L'espone. Il a la bonne idée de nous les ramener dans la chambre pendant la nuit, ce qui nous réveille chaque fois. Comme si l’orage ne suffisait pas ! La foudre éclairait le ciel toutes les secondes, le sol tremblait, c’était le bouquet… Mais nous sommes surtout inquiets des aller et venues de Django qui ne rentre pas toujours de ses pérégrinations nocturnes. Je le siffle, je crie son nom, sans succès. Nous espérons qu'il va retomber sur ses pattes, on raconte que c'est une qualité des chats.


J’ai photographié les chatons quelques heures à leur naissance. Ils se tiennent mutuellement chaud. Leur mère est beaucoup moins stressée que la première fois. Elle les laisse seuls tandis qu’elle court après les sauterelles et les lézards. Les deux petits, un mâle et une femelle, sont gris, un peu moins rayés que ceux de la portée précédente. Nous aurions bien aimé qu’elle en fasse un blanc, mais non, pas moyen ! C’est probablement encore Raymond le père, squatteur chez nous à ses heures, qui a depuis été castré. Nous ne savons pas encore si nous continuons l’élevage ou si nous ferons opérer Oulala à la rentrée.


Après deux jours de brouillard intense, le rideau s’est levé sur les sommets dont six font plus de 3000 mètres. S’alignent le Pic de Port-Vieux, la Mail Planet, le Pic de Boum, le Maupas, le Cabrioules, le Lezat, le Quayrat, le Petit Quirinal, la Coume de Bourg… Fiona et Jean nous ont rejoints, mais tout le monde est reparti. Nous attendons Karine, Sacha et Jasmin qui passent en coup de vent.


Lorsqu'il y a trop de brouillard nous franchissons le col du Portillon, faisons un gueuleton chez Er Occitan, les courses à Bossòst pour rapporter des charcuteries, des olives, du touron et du vin. Cette fois nous sommes montés admirer le village de Bausen. Les Espagnols savent préserver leur patrimoine, semble-t-il mieux que de ce côté-ci de la frontière (je suis repassé à l'Office du Tourisme de Luchon pour mettre en ligne mon article, le ciel est bleu ce matin sans le moindre nuage, si ce n'est l'absence de Django...).