Les passages à Paris de mon compère Sacha Gattino sont toujours une partie de plaisir et ce à plus d'un titre. Mon camarade est venu cette fois enregistrer en studio certaines musiques destinées à l'exposition sur les effets spéciaux au cinéma qui débutera le 15 octobre 2017 à la Cité des Sciences et de l'Industrie. À enchaîner les thèmes façon Game of Thrones, nous avions fini par avoir les yeux comme des soucoupes et les oreilles comme des choux-fleurs. Avec Sacha les pauses sont souvent gastronomiques, brioche de chez Pralus, glaces libanaises, déjeuner aux Pâtes Vivantes puisque yam'Tcha était fermé, mais les haltes furent également magasinières. J'achetai donc un épluche-légumes, un peleur de patates et une spatule chez Mora, deux magnifiques chemises chez Coton Doux et Sacha finit ses courses à La Quincaillerie et aux Thés de Chine boulevard Saint-Germain. Aucune de ses stations n'était préméditée. Il suffit d'emprunter telle rue pour que nous soyons happés par telle enseigne. Nous avons été sages, évitant sur notre trajet l'épicier Izraël, le magasin d'instruments de musiques anciens, Berthillon et quantité de petites échoppes dont l'un ou l'autre connaît le secret. En rentrant et les jours suivants, nous avions fabriqué les ailes d'un dragon, joué avec un mégaphone emprunté à Nicolas Chedmail et tiré le rideau. Il me restait, entre autres, à peaufiner un piano rag pour l'attraction Méliès et des musiques de cirque tandis que Sacha soignait la charte sonore des effets génériques et plongeait dans la science-fiction. Pour être prêts à temps, nous accumulons du matériau, un peu comme un Lego qu'il nous suffira d'adapter dès que nous recevrons les dispositifs interactifs. Via Yassine Slami, qui en est le concepteur, nous avons demandé aux développeurs des différentes attractions d'externaliser les sons pour que nous puissions les remplacer ou les régler jusqu'au dernier instant.