Nous avons plusieurs fois évoqué notre première rencontre. J'avais 5 ans, Jacques en avait 16. Mon père qui produisait Nouvelle-Orléans avec Sidney Bechet au Théâtre de l'Étoile lui avait donné son premier engagement. À chacune des cinq répétitions auxquelles j'assistais, je m'accroupissais au fond de la loge pour ne pas assister à son entrée en scène : il bondissait sur scène déguisé en indien avec un grand cri qui me terrorisait. Je refaisais surface aussitôt après. C'est mon plus ancien souvenir de spectacle. Soixante ans plus tard, profonde tristesse.
D'autant que j'apprends le même jour la mort de Cecil Taylor, une autre histoire, au Québec celle-là, nous étions les seuls spectateurs de sa répétition solo qui dura plus d'une heure... Pas de coiffe de plumes ni de tomahawk, mais juste un survêtement et le piano. Magique...
Et puis Isao Takahata (Le tombeau des lucioles, Mes voisins les Yamada...), mon préféré des Studios Ghibli. Ça fait beaucoup pour ce jour de printemps où le merle a repris son petit boulot !